vendredi 6 juillet 2007 par Le Temps

Quand on t'envoie, envoie toi toi-même, dit la sagesse ivoirienne. Pour n'avoir pas intégré cela, les forces impartiales, Licorne et ONUCI devront décrocher des aéroports ivoiriens qu'elles occupent par infraction. L'armée ivoirienne se détermine
C'est parce que des dispositions ne sont pas prises que s'est produit ce qui s'est passé à l'aéroport de Bouaké Il faut que des mesures idoines soient prises". Ces propos du Général Philippe Mangou ont été rapportés par le bureau de presse de l'Armée ivoirienne dans un article que nous avons publié, hier. La conséquence de cette ire du chef d'Etat-Major des armées ivoiriennes est immédiate en terme de dispositions. Des mesures (d'ordre général depuis avant-hier, sont prises et sont entrées en vigueur au niveau des aéroports d'Abidjan, de Yamoussoukro, de San Pedro et de Daloa. Concernant spécifiquement l'aéroport international d'Abidjan, cinq décisions ont été prises par la hiérarchie militaire. Ce sont : l'interdiction à tout engin blindé de circuler sur l'aéroport et ses alentours. Avec précision que le périmètre d'interdiction s'étend au-delà de la clôture de l'aéroport ; la fermeture totale des entrées annexes ; l'arrêt des travaux de construction de forteresses en cours ; la destruction des abris en dehors des hangars ; l'interdiction d'accès à la tour de contrôle et aux radars, à toute personne étrangère, à l'exception des spécialistes affectés à ces services. A travers ces différentes mesures, les autorités militaires ivoiriennes n'entendent plus jouer les seconds rôles derrière les forces impartiales Licorne et ONUCI. Pour montrer sa détermination l'Etat major ivoirien effectue, aujourd'hui même une visite à l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan Port-Bouët avec les responsables des forces étrangères qui ont pris part à la réunion. Objectif, le Chef d'Etat-Major, les commandants des forces (Terre, Air, Mer), le directeur général de la police nationale, les représentants du protocole d'Etat, ceux du Groupe de la sécurité présidentielle (GSPR), l'état-major particulier du Président de la République, la Primature, bref. Tout ce beau monde veut apprécier de visu le début d'application de ces nouvelles mesures de sécurité. L'assassinat manqué du Premier ministre Guillaume Soro est la goutte qui déborde le vase. L'attaque de l'aéroport de Bouaké est venue remettre au goût du jour, la récurrente question de la sécurité de nos aéroports qui date de depuis l'avènement des forces dites impartiales. Pour en arriver à ces nouvelles mesures prises avant-hier, à l'état-major des armées au Camp Galiéni, les FDS-CI ont dû subir des humiliations. Les forces dites impartiales ne manquaient pas, par moment de narguer les hommes du général Philippe Mangou. En effet, qui ne se souvient pas du zèle des soldats français lors de la première visite du président sud-africain, en novembre 2004 en Côte d'Ivoire ? C'est derniers avaient eu l'outrecuidance d'envahir la tour de contrôle, la tour aux radars et la piste d'atterrissage pendant que l'avion du président sud-africain cherchait à amorcer son atterrissage. Pis, les soldats français s'étaient même permis l'audace d'intimer l'ordre à la garde rapprochée du Président Thabo Mbeki de mettre les deux mains sur la tête et de descendre de leurs avions cargo. Ce culot a mis la plus puissante Armée du continent africain dans tous ses états. Et ce qui devait arriver, arriva. Un bras de fer s'engagea entre les deux Armées. L'armée française fut priée de dégager le plancher et de permettre à l'avion du Président Mbeki d'atterrir en toute sécurité. Pendant les évènements de novembres 2004, Licorne occupait littéralement l'aéroport international d'Abidjan, la tour de contrôle, la tour aux radars, la piste d'atterrissage et les alentours avec un dispositif de guerre. Les casques bleus de l'ONUCI eux assiégeaient la capitale politique. Où ils tentaient de dicter leur conduite à l'armée régulière ivoirienne. Cela a toujours été ainsi jusqu'à ce que le Premier ministre Charles Konan Banny quitte ses fonctions. Aucune réunion des officiels ivoiriens ne finissait sans que l'on n'assiste à des conflits de compétence avec les FDS basées à Yamoussoukro, siège du théâtre des opérations militaires. Alors, si l'assassinat manqué du Premier ministre Guillaume Soro peut servir de catalyseur, pour récupérer les aéroports "tombés dans les mains ennemis", ce n'est qu'un juste retour des choses. Licorne et ONUCI ne devraient pas en souffrir.

Simplice Allard al08062317@yahoo.fr

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