vendredi 6 juillet 2007 par Le Temps

Le mercredi dernier, la salle Houphouët-Boigny de l'Hôtel du district d'Abidjan a servi de cadre à la cérémonie de dédicace d'une nouvelle venue dans le monde du livre. Inna Hampaté Bâ. Elle présentait un recueil de soixante et un poèmes intitulé Quand la douleur se fait mots. Tout naturellement le patronyme inspire respect, déférence. Il s'agit bien de la fille de l'immense Hampaté Bâ. L'auteur aux écrits variés, riches et truculents. Le titre du recueil, du point de vu phonique se veut polysémique. Superposant ingénieusement mots? et maux? pour signifier le contexte tragique qui a servi de ferment à cette création littéraire. En tout cas la vie lui en a fait voir des vertes et des pas mûres. A vingt et un ans, elle a dû expérimenter les angoisses du divorce après seulement quatre ans de mariage. En septembre dernier, elle perd son fils. Au moment du déversement des déchets toxiques à Abidjan. Chacun de ses poèmes, comme elle le dit si bien, correspond à l'état de son âme et de ses sentiments à un moment donné". Ces mots sont simples, prégnant, poignantsdouloureux. Et par ce jeu de mots, elle a peut-être pu calmer les convulsions mais elle n'a pas pu s'arrêter de pleurer. Je pleure les pleurs / Je ne te pleure pas Samba / Mon doux souvenir?. A juste titre, dans tous les cas. Puisque les larmes sont cathartiques. Dans leur écoulement, elle emporte la douleur, vide l'angoisse. Voho Sahi, représentant du président de la république à cette cérémonie de dédicace a raison de prescrire cette ?uvre à ceux qui sont dans l'impasse : "quand on est dans la solitude et qu'on a peur, ce sont ces poèmes qui nous accompagnent".

Emmanuel Fofana

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