vendredi 6 juillet 2007 par Le Temps

Cent jours, c`est le séjour complet de Guillaume Soro à la Primature. Etat des lieux de l'action du 3e Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, depuis la crise par rapport à ses prédécesseurs qui sont Seydou Diarra et Charles Konan Banny. Nommé par décret présidentiel le 6 avril 2007, le locataire de la Primature, Secrétaire général des Forces nouvelles, semble s`être démarqué de ses prédécesseurs quant à la gestion du processus de paix relativement au volet militaire. Ce que, en effet, Seydou Elymane Diarra et Charles Konan Banny, n`ont pu faire durant leur fonction à la tête du Gouvernement, Guillaume Soro l`a fait, au point où le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, satisfait du travail de son collaborateur, a déclaré solennellement que Soro a fait en quatre mois de fonction, ce que ces prédécesseurs n`ont pu faire en cinq ans. Que disaient les autres accords de Paix, qu`il faut procéder au désarmement des Forces belligérantes. De même, l`Accord politique de Ouagadougou stipule en son point 3.2 qu`il faut très rapidement mettre en application cette disposition. C`est-à-dire, le programme national de Désarmement, démobilisation et réinsertion. Il s`agit selon cette partie de la prescription de l`Accord de Ouagadougou, de procéder au désarmement des Forces belligérantes. En réalité, ce point focal du règlement de la crise a de tout temps, constitué pour les chefs de gouvernements précédents, un véritable casse-tête chinois Sous l`ère Soro, quelques succès mais beaucoup reste à faire. N`eut été l`attentat manqué contre sa personne, le Premier ministre serait en train de vivre aux côtés du Président de la République et de ses invités, la cérémonie de destruction des armes par un bûcher symbolique le 5 juillet. Des contingences liées à la volonté des belligérants ont fait différer l`évènement. Mais avant d`y arriver, il y a des actes que Soro a posé et une volonté de paix qu`il a affichée. L`homme a reçu les deux chefs d`Etat-Major Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko. Ensuite, la mise en place d`une structure militaire composée des éléments des deux Forces Armées afin procéder à la refondation d`une Armée unique. C`est le Centre de Commandement intégré (CCI). Non sans oublier la réunification de l`Armée et l`esprit de collaboration entre les deux Armées institué par Soro. C`est aussi cette unité et cette confiance retrouvée qui fondent les raisons de la visite des Forces de Défense et de Sécurité à Guillaume Soro à Bouaké, juste après son assassinat manqué à l`Aéroport de ladite ville. " Je suis venu m`enquérir des nouvelles de mon chef. Mais sachez que si l`on touche à un élément des Forces nouvelles, il aura touché au FANCI et si l`on touche à un élément des FANCI, il aura touché à un élément des Forces nouvelles". A dit Philippe Mangou lors de sa visite à Soro à BouaKé.

Gestion du Processus de paix de Seydou Diarra à Banny

L`ex-Premier ministre du gouvernement de Réconciliation nationale, Elymane Seydou Diarra, nommé à la suite de l`Accord de Linas-Marcoussis s`était donné pour mission, d`exacerber la crise ivoirienne. Une mission qui visait, en tout état de cause, à diviser l`Armée ivoirienne plutôt qu`à la réunifier comme le préconisait, dans le fond, l`Accord de Linas-Marcoussis. Sa garde rapprochée était plus fournie en soldats onusiens qu`en soldats de l`Armée régulière. Une philosophie de paix qui reposait sur les recommandations de la Communauté internationale. Ce qui suscitait en son temps, une véritable suspicion non seulement au sein de l`Armée de Côte d`Ivoire, dont certains éléments avaient pris faits et causes pour la rébellion. Sur le chapitre " désarmement ", Seydou Diarra n`avait jamais affiché la moindre volonté de réunifier le pays. Et pourtant, telle était sa mission première, le jour même de sa nomination à l`Ambassade de la Côte d`Ivoire en France. Ce que Charles Konan Banny, nommé dans les mêmes conditions que Seydou (les deux ont été nommés sur proposition de la communauté internationale), a fait durant son " règne ". Résultat, son bilan est aussi maigre que celui de son prédécesseur. Pis, Banny s`est évertué à inculquer une forte dose de tribalisme à l`Armée. Tout son cabinet militaire était composé de soldats issus du Centre. Non content de cette triste prouesse, l`homme a demandé au Chef d`Etat-Major, Philippe Mangou, de lui affecter plus de 185 éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), afin d`assurer sa garde rapprochée. La manière et les raisons évoquées, n`ayant pas rencontré l`adhésion des responsables de l`état-major, une fin de non-recevoir lui a été opposée. Chose grave, c`est qu`au nombre des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (plus de 185 soldats) que demandait Banny, il y avait une prédominance des Akan. Ce qui suscitait bien de curiosité et Philippe Mangou et ses collaborateurs ont dit niet, pour la simple raison qu`une telle politique était plus divisionniste que Républicaine. Les exemples sont nombreux qui confortent l`idée que Banny n`a jamais voulu la réunification de l`Armée.

Simplice Zahui
simplicezahui@yahoo.fr

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