vendredi 6 juillet 2007 par Notre Voie

Au terme de sa mission de prospection dans sa fédération, le secrétaire fédéral de Bouna Kambou Difilé s'est confié à Notre Voie. Notre Voie : Vous êtes le secrétaire général de la fédération FPI de Bouna. Quels sont vos sentiments après deux semaines passées à Bouna ?
Kambou Difilé : Nous étions absents du terrain depuis cinq ans à cause de la crise que traverse la Côte d'Ivoire. Nous n'avons jamais mené officiellement des activités politiques dans notre fédération. C'est grâce à la mission à nous confiée par la direction du parti que nous avons pu nous rendre sur le terrain. Nous avons parcouru plusieurs localités. La mobilisation de nos militants a été extraordinaire partout où nous sommes passés. Cette mission nous a permis de nous rendre compte que le Front populaire ivoirien n'a pas de concurrent à Bouna, tellement la mobilisation a été totale. Nous avons senti, par moments, que les populations, en général et, en particulier, les militants du FPI avaient envie de communier avec nous. Nous avons loué leur détermination et leur courage. Ils n'ont pas été découragés par cette guerre et surtout par notre absence prolongée. Ils sont restés sereins. Le sentiment que nous avons eu après cette tournée est que nous nous sommes rendus compte que cette guerre a permis aux populations de Bouna de découvrir réellement qui est Laurent Gbagbo. L'homme qui était diabolisé est aujourd'hui réclamé par les populations de Bouna toutes tendances confondues. N.V. : A vous entendre parler, votre mission a été une réussite totale tellement vous êtes content de vos militants ?
K.D. : Vraiment, notre mission a été une réussite totale. La mobilisation a été totale. Les sections fonctionnent normalement, malgré la crise. Au cours de cette mission, nous avons pu installer la Cellule des enseignants militants au sein du Front populaire ivoirien. Nous avons, également, trouvé sur place, l'OFFPI et la JFPI. Nous tirons un chapeau à M. Sansan Harisson, qui est mon adjoint. Parce qu'il est resté sur place et a animé de manière officieuse notre fédération. Nous allons vous dire une vérité. Certaines localités qui n'étaient pas prévues sur notre calpin, sur leur insistance, nous avons pu les visiter. Toutes nos rencontres se sont transformées en meeting. Nous sommes partis d'Abidjan pour Bouna avec 4000 cartes d'adhésion au Front populaire ivoirien. Ces cartes ont été achetées comme des morceaux de pain. Les habitants de Tougbo réclament à eux seuls plus de 1000 cartes. Nous allons demander à la direction du parti de nous réserver encore 4 à 5000 cartes. Les habitants de Bouna commune en demandent encore. Vu tout ce qui précède, nous pouvons clairement dire que notre mission a été une réussite totale. N.V. : La situation se clarifie davantage. Quelles sont les activités à mener très prochainement dans votre fédération ?
K.D. : Maintenant que la sortie de crise pointe à l'horizon, nous allons multiplier les rencontres, installer les comités de base, recruter les militants des autres partis pour les envoyer au Front populaire ivoirien. Nous allons installer les directeurs locaux de campagne de Laurent Gbagbo dans notre département. Ensuite, nous allons préparer nos parents aux élections. Aux fédéraux des ex-zones assiégées, nous leur demandons d'aller sur le terrain. Aujourd'hui, la situation a véritablement évolué.
Au début de la crise, nous étions recherchés activement, parce que nous étions les hommes de Gbagbo à Bouna. Mais, depuis que nous avons mis pied à Bouna, les choses ont considérablement évolué. Nous faisons tranquillement nos tournées dans les différentes sections. On rentre à n'importe quel moment de la journée, même tard dans la nuit. On nous a jamais inquiétés. A Bouna, lorsque Mourou Ouattara m'aperçoit à travers la ville, il s'arrête pour causer avec moi. Il m'encourage. Nous allons faire gagner le président Laurent Gbagbo aux élections présidentielles prochaines. Vous savez, ceux qui étaient nos ennemis d'hier ont compris qu'ils ont été trompés. Actuellement, les gens ont soif de voir Laurent Gbagbo. La vérité a rattrapé le mensonge. Nous sommes persuadés qu'à Bouna, sauf tremblement de terre, le Front populaire ivoirien peut remporter tous les postes électifs pour que le président Laurent Gbagbo travaille les mains libres. N.V. : Quel appel avez-vous à lancer aux cadres du département de Bouna qui militent au FPI ?
K.D. : Nous demandons aux cadres de Bouna militants du Front populaire ivoirien de venir sur le terrain pour nous aider à mener des campagnes de sensibilisation et d'information pour faire passer ou expliquer le programme de gouvernement de Laurent Gbagbo aux populations. Et surtout venir expliquer le fondement de la guerre faite à la Côte d'Ivoire. Nous avons vraiment besoin d'eux, parce que ce n'est pas à une semaine des élections qu'il faut venir pour solliciter tel ou tel poste. Il faut qu'ils viennent pour qu'ensemble, nous puissions déjà déterminer ce qui doit être fait. C'est très important pour notre victoire dans le département de Bouna. N.V. : Le Premier ministre Guillaume Soro vient d'échapper à un attentat. Votre commentaire sur cette situation.
K.D. : Nous pensons que c'est un cas isolé et malheureux. Personne n'a intérêt que la guerre dure encore. Les vrais victimes de cette guerre sont les populations qui sont restées sur place. A Bouna, la pauvreté s'est accentuée. Aucun commerce ne marche. Alors pourquoi diantre chaque fois que les Ivoiriens pensent que la paix est tout près, les ennemis de la Côte d'Ivoire nous tirent par derrière. Ce qui s'est passé à Bouaké est l'?uvre de ceux qui n'aiment pas voir les Ivoiriens sortir de cette guerre qui n'a que trop duré. Nous soutenons Guillaume Soro et l'encourageons à persévérer dans la voie de la paix qu'il a tracée avec son père Laurent Gbagbo.




Interview réalisée à Bouna par Jean Goudalé

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