La cérémonie de vernissage des journées hommage à Amédée Pierre, initiées par l'Association Awalet, arts et culture, s'est déroulée hier dans le hall du Palais de la Culture. Pour la circonstance, la salle est parée des habits de scène de Nahounou Digbeu dit Amédée Pierre. Les grands événements ou les grands moments qui ont marqué la vie et la longue carrière de l'artiste musicien ont été fixés. Des images exaltantes accompagnées de légendes plongent les admirateurs du Dopé national comme on appelle Yohou Digbeu Amédée Pierre dans le passé flamboyant de l'auteur de la fameuse mélodie Soklokpleu?. Quand l'artiste arrive au Palais de la Culture, c'est le groupe Les Djiz? qui l'acclame : Voici le dragon qui sort de son antre. Voici le génie de la musique qui parade à l'appel de ses fans?. Amédée Pierre, habillé d'un boubou bleu brodé à la sénégalaise, est pétrifié. L'émotion l'étreint. Tout comme elle noue la gorge à Hortense Zagbayou Békouhan, présidente de l'Association Awalet, arts et culture qui fait une adresse au personnage auquel elle rend hommage. Je remercie tous ceux qui ont voulu m'accompagner dans cette aventure. Mais je salue surtout la présence des hautes personnalités, notamment les professeurs Bernard Zadi Zaourou, Voho Sahi, Séry Gnoléba, Séry Bailly et tous les admirateurs d'Amédée Pierre. Cet homme est pour moi un monument de la musique ivoirienne et il demeure l'un des précurseurs de cette musique?. Le représentant du président de la République, Voho Sahi et Zadi Zaourou, l'ami fidèle de l'artiste, ne tarissent pas d'éloges à l'endroit de Nahounou Digbeu : Amédée Pierre est un homme qui pèse lourd dans l'histoire de la Côte d'Ivoire moderne. Il y a des hommes de rupture dans la vie des nations et des sociétés. Dans le domaine des arts vivants, l'homme de rupture en Côte d'Ivoire s'appelle Amédée. C'est lui qui a fait passer la Côte d'Ivoire de la chanson traditionnelle à la chanson moderne. C'est un artiste courageux qui ne chante pas n'importe quoi?. Voho Sahi ajoutera que Amédée Pierre a fait une véritable révolution en utilisant les langues ivoiriennes pour tisser ses mélodies. Puisqu'il n'était pas évident qu'à l'indépendance, au moment où tout le monde imitait les grands musiciens français, un chanteur ivoirien décide de faire la promotion du patrimoine éburnéen. Amédée Pierre lui-même mesure l'importance des hommages que ses admirateurs lui rendent et il apprécie cette rencontre à sa juste valeur en notant que Hortense Zagbayou a vu juste. Elle a choisi de m'honorer à titre costume?, c'est-à-dire de mon vivant.
Azo Vauguy