vendredi 6 juillet 2007 par Notre Voie

Depuis l'attentat manqué contre l'avion du Premier ministre Guillaume Soro, les forces internationales présentes sur le territoire ivoirien gardent le profil bas. Après avoir vainement tenté de dégager sa responsabilité dans la survenue du drame, l'ONUCI en est aujourd'hui à annoncer son appui à la commission internationale demandée par le chef du gouvernement. De son côté, la force Licorne, d'ordinaire si bavarde, n'a à ce jour fait aucune déclaration officielle sur cette grave affaire. Ce qui bien entendu, ne manque pas de susciter des interrogations. En tout état de cause, le drame de Bouaké remet au goût du jour la pertinence de la présence de troupes étrangères sur le sol ivoirien et, au-delà, sur tous les théâtres des conflits dans le monde. Pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, l'on observe que dès leur déploiement sur le terrain, les forces impartiales ont rencontré une forte hostilité de la part des populations qui avaient très tôt décelé leur incapacité à assurer le minimum de sécurité dans les zones qui leur étaient confiées. L'illustration la plus éclatante de l'inutilité des forces impartiales étant la zone de confiance, devenue au fil des années, une véritable zone de non-droit. Mais tant que c'étaient des populations ou des groupes étiquetés pro-Gbagbo qui le disaient, tout le monde faisait le dos rond. Personne ne voulait écouter. Les populations de l'ouest pouvaient donc souffrir le martyr sans que personne ne bouge le petit doigt. Mais voilà que cette fois, c'est bien le chef du gouvernement, qui avait jusque-là une confiance absolue dans ces forces qui est poignardé dans le dos. Et le plus grave c'est que personne n'ose assumer. Cette attitude qui ressemble à de l'irresponsabilité, pose avec acuité la question du rôle de ses forces internationales dans la gestion des conflits. Au Rwanda, la présence des forces internationales, françaises et onusiennes n'a pas empêché le génocide. Là-bas, comme à Bouaké, l'aéroport de Kigali était supposé être sécurisé par les forces internationales. En Angola, la présence de longues années durant des forces onusiennes n'avait pas permis de mettre fin au conflit. Il a bien fallu que le président Dos Santos les mette à la porte, pour que l'armée angolaise, par sa victoire sur l'UNITA, ramène la paix. En 1961 déjà, la présence des forces onusiennes n'avait pas empêché l'assassinat de Patrice Lumumba. Au Liban, la présence des forces onusiennes n'a jamais empêché Israël, de faire des incursions dans le territoire libanais et même d'y faire la guerre comme ce fut le cas récemment. La vérité aujourd'hui en Côte d'Ivoire c'est que la présence des forces internationales qu'elles soient françaises ou onusiennes ne peut empêcher des quidams d'être à deux doigts d'attenter à la vie du Premier ministre. Si cette vérité est reconnue par tous, la principale question à laquelle tout le monde doit chercher à répondre, à commencer par les concernés eux- mêmes, est la suivante : à quoi servent donc ces forces ? Si ce n'est à faire ce genre de sale coup et piller nos ressources. Heureusement qu'il y a un Dieu pour les pauvres.





Guillaume T. Gbato

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