jeudi 5 juillet 2007 par Le Temps

S'il est vrai qu'une enquête bien menée et pouvant aboutir à un résultat concret sur l'assassinat manqué du Premier ministre ivoirien, est souhaitable et souhaité de tous, il est aussi vrai qu'une action comme le dépôt des armes dans les zones Centre-Nord-Ouest (CNO) sera profitable à tous. C'est ce qu'attend toute la Côte d'Ivoire, depuis la cessation des hostilités. Attente consignée, fort heureusement, dans les accords de paix de Ouagadougou. L'attaque du Fokker 100 présidentiel transportant le Premier ministre Soro n'aurait pas eu lieu, si l'application de l'accord politique de Ouagadougou, notamment le démantèlement des milices -prévu dans un délai de deux semaines-, après la formation du gouvernement, avait été respecté dans les zones sous contrôle de ses hommes. Pour rappel, ce processus a déjà eu lieu dans la zone gouvernementale, avec le retrait des armes dans l'Ouest ivoirien. Ce qui n'a pas encore été le cas dans les zones dites ex-assiégées. Il ne fait donc aucun doute que des individus (à Bouaké) puissent, sans difficulté, trouver des armes lourdes pour attaquer l'avion du Premier ministre et attenter à sa vie. Après donc, cet attentat, il est impérieux que les termes de l'accord de Ouagadougou, en ce qui concerne le désarmement, soient appliqués sur le terrain. Telle est la principale attente des Ivoiriens : débarrasser les armes qui ont servi à endeuiller leur pays, des villes assiégées. Accepter de déposer les armes est synonyme de la tranquillité retrouvée. Et ce ne sera pas exagéré que de prévenir que tant que la situation restera comme telle à Bouaké et partout dans les zones CNO, il se trouvera toujours des individus mal intentionnés pour tenter cette malheureuse aventure. En attendant, l'accident de Bouaké survenu dans un contexte d'accalmie relative, a suscité des inquiétudes ici et là. Au point où les autorités se sont fait le devoir de porter plainte. "L'enquête démarre, a indiqué le ministre Amani Michel, ministre de la Défense. Même si on a dit qu'une enquête internationale doit se produire, elle a besoin de s'appuyer sur une enquête nationale. Nous allons faire en sorte que les enquêteurs partent à Bouaké et qu'ils nous ramènent des éléments fiables pour poursuivre le dossier () nous sommes dans un Etat de droit". L'enquête est ainsi ouverte par l'Etat de Côte d'Ivoire. Le plus important, c'est moins le déroulement de cette enquête, que ce que doivent en attendre les Ivoiriens.

Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr

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