ABIDJAN - La justice ivoirienne a annoncé jeudi qu`elle engagerait "des poursuites pénales contre les auteurs et complices", toujours inconnus, de l`attentat à l`arme lourde qui a visé l`avion du Premier ministre Guillaume Soro vendredi dernier à Bouaké (centre).
La justice ivoirienne a décidé "d`engager des poursuites pénales contres
les auteurs et complices de cet attentat", a déclaré le procureur de la Cour
d`appel de Bouaké, Fodio Kadio Abo, lors d`une conférence de presse à Abidjan.
"Nous venons d`ouvrir une information judiciaire confiée au juge
d`instruction de Toumodi (sud, zone loyaliste)", chargé de "rechercher les
auteurs de ce crime afin qu`ils soient jugés", a ajouté M. Abo.
L`avion gouvernemental qui transportait M. Soro a été attaqué à l`arme
lourde vendredi matin à l`aéroport de Bouaké, fief de la rébellion des Forces
nouvelles (FN, qui contrôlent le nord du pays), alors qu`il s`y rendait pour
lancer la réinstallation des juges et magistrats en zone rebelle.
Le Premier ministre a été épargné mais l`attaque a fait au moins quatre
morts dans sa délégation.
Aucune information n`a été donnée sur les auteurs ou les commanditaires de
cette attaque depuis vendredi, laissant toutes les hypothèses ouvertes.
Mardi, M. Soro a cependant affirmé connaître les auteurs de cet attentat,
sans les citer, écartant la piste d`un complot de chefs militaires de la
rébellion des FN, dont il est le leader.
Il a également réclamé lundi "une enquête internationale" sur cet attentat,
en jugeant cette affaire "très grave" pour la sécurité du pays.
Guillaume Soro a été nommé Premier ministre à la suite de l`accord de paix
qu`il a signé le 4 mars avec le président Laurent Gbagbo, et destiné notamment
à réunifier le pays par des élections d`ici 2008.
La Côte d`Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002 après la
tentative de coup d`Etat des FN contre le président Laurent Gbagbo, dont
l`autorité politique et administrative se limite désormais au sud du pays.