jeudi 5 juillet 2007 par Le Patriote

Juste un mot de condamnation, juste un mot de compassion et de réconfort moral. Mais, aucun signe d'un quelconque intérêt à voir la vérité se manifester dans toute sa splendeur sur l'affaire de l'attentat manqué contre le premier ministre. C'est ce qui est ressorti, du discours que le Secrétaire général du FPI, Miaka Ouréto a tenu au cours de l'audience que le Premier ministre a accordée à la forte délégation qu'il a conduite, hier, à Bouaké. A l'instar de nombreux partis politiques le FPI est venu manifester sa solidarité à l'endroit du chef du gouvernement. A la tête d'une délégation forte de plus de cent personnes, Miaka Ouréto a dit le Yako de la direction de son parti à Guillaume Soro. Il a condamné, comme il fallait s'y attendre, le crime que constitue cet attentat manqué contre le Premier ministre, mais s'est curieusement gardé d'insister, à la différence des autres partis politiques, sur la necessité de la mise en place d'une commission d'enquête internationale telle que reclamée par le premier ministre lui-même. Miaka s'est contenté tout juste de sacrifier au rituel de présentation de ce qu'il a qualifié lui-même de sentiments profonds de solidarité et de compassion au premier ministre, de rendre hommage aux innocents fonctionnaires et agents de l'Etat qui ont péri dans l'attentat. Par la suite, il a manifesté le soutien et les encouragements de son parti au chef du gouvernement : Nous sommes avec vous, nous sommes à vos côtés. Beaucoup de courage. Vous avez su garder votre sérénité. Il vous faut continuer sur cette voie pour que le pays retrouve la paix. Nous saluons le courage dont vous avez fait preuve , a-t-il affirmé. Miaka dit tout simplement faire confiance au premier ministre pour conduire à bien l'enquête. De quelle enquête s'agit-il ? Une enquête nationale ? Ou une enquête internationale ? Le numéro 2 du FPI ne le précise pas : Nous espérons que vous saurez vous donner tous les moyens de conduire l'enquête pour que plus jamais cela ne se produise et que nous continuons de nous battre sur le terrain des idées. En tout cas, le FPI ne reculera pas. Nous sommes engagés à aller à la paix , a-t-il laissé entendre. Au point que le premier ministre lui-même a du attirer l'attention de ses visiteurs du jour sur cette necessité, allant presque à inviter le FPI à le soutenir dans une telle initiative. Prenant, justement, la parole à la suite du secrétaire général du FPI, le premier ministre Guillaume s'est inquiété des conséquences irréparables que cet attentat qui traduit une escalade de violence inexplicable aurait pu entraîner si les auteurs avaient réussi à abattre l'avion civil à bord duquel se trouvaient environs cinquante personnes. Afin que cet incident n'entame en rien le processus de paix et de réconciliation en cours, le premier ministre a demandé que le FPI s'associe à l'action gouvernementale actuelle : Unissons-nous et battons-nous contre cette escalade de la violence. Réalisons la paix par nous-mêmes et avec nos propres moyens , a recommandé le premier des rescapés de l'attentat du vendredi noir . En tout cas, il a exprimé toute sa détermination à conduire à terme sa mission de salut public. Pour cela, il maintient la cérémonie du bûcher prévu au stade de Bouaké. Et en lieu et place des quatre chefs d'Etat annoncés à cette occasion, il annonce vouloir en inviter, désormais, huit au total pour prouver au monde entier que la sécurité est bel et bien une réalité en zone forces nouvelles. Il se dit déterminé à poursuivre l'installation des sous préfets en vue du démarrage effectif des audiences foraines, de l'identification ainsi que des autres dispositions cruciales de l'accord de Ouaga. Revenant sur la nécessité de faire éclater la vérité sur l'attentat de vendredi, il a solennellement invité le FPI à s'associer à cette idée et de la soutenir fermement. Selon lui, seule une enquête internationale permettra à tous d'avoir le c?ur net et de rassurer tout le monde. L'objectif pour lui étant de conduire le pays aux élections, il conseille aux partis d'?uvrer à l'avènement d'un environnement politique apaisé et propice à la libre circulation des biens et des personnes, à l'organisation d'élections crédibles et incontestables : je demande que les partis politiques se parlent entre eux. En tout cas, le président Gbagbo et moi, nous nous parlons. Il n'y a pas de problème entre nous , a-t-il indiqué pour finir.
Avant de recevoir la délégation du FPI, le premier ministre a reçu successivement au cours de la journée d'hier, une délégation des autorités du Burkina Faso conduite par Djibril Bassolé, le nouveau chef de la diplomatie du pays des Hommes intègres, une délégation des membres de la commission nationale de supervision de l'identification et de ses anciens collaborateurs du ministère de la reconstruction. A toutes ces délégations, le premier ministre a tenu le même discours empreint de détermination et d'engagement. Aujourd'hui jeudi, il reçoit les couches socio professionnelles, les syndicats, associations, les étudiants, les ONG nationales et celles du système des Nations Unies, la jeunesse du RHDP, un ancien conseiller de Houphouët, une délégation du Worodougou, du Bafing, de la chefferie traditionnelle du canton de Bangolo et des associations de Bouaké et alentours. Ce programme d'audiences se poursuit jusqu'au samedi avant son retour sur Abidjan prévu pour lundi.

Khristian Kara (Envoyé spécial)

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