jeudi 5 juillet 2007 par Fraternité Matin

Dans les villages de N'Gokro, Apessékro et Nana, faisant partie de la commune, les propriétaires terriens s'opposent à l'occupation des lots attribués. Depuis quelques semaines, les problèmes fonciers ont resurgi à Yamoussoukro entre autorités municipales et propriétaires terriens de certains villages. Mais cette fois sur fond de défiance de l'autorité, comme l'a confié le préfet Ahipo Ori Gilbert. Qui a convoqué les chefs des villages de la commune, les associations des propriétaires terriens, ainsi que les représentants des jeunes afin de mettre fin à ce comportement. Car après tout, force reste à la loi, comme il l'a indiqué.
C'est que, le constat fait par le représentant de l'exécutif est clair: Je vous ai appelés pour vous dire que depuis quelque temps, j'ai constaté une défiance constante de l'autorité. Au moment où le Président Laurent Gbagbo décide de transférer la capitale à Yamoussoukro. Vraiment, nous n'avons pas besoin de cela. Les exemples n'ont pas manqué au préfet pour étayer son dire. Ainsi à N'Gokro, les travaux de construction de petits kiosques en bordure de lac, initiés par le maire pour la vente d'objets d'art au profit des jeunes, ont été arrêtés par les propriétaires terriens, a confié le préfet aux chefs.
A Morofé, récemment, un lotissement d'une parcelle de terre située à Morofé Résidentiel, à proximité du collège Konan, fait l'objet d'une vive contestation de la part de la population. Selon le préfet Ahipo Ori, les jeunes qui ont avoué agir sur ordre de leur chef de village, Nanan Tanoh Kouassi, ont arrêté les travaux du géomètre commis à cet effet et confisqué son matériel. Le conducteur du bulldozer a aussi été prié de quitter les lieux. Car les populations voient en ce lotissement une sorte de spoliation de leurs terres par les autorités municipales. Aussi ont-elles remis en cause tout ce qui a été déjà entrepris sur leur sol. Les jeunes du village sont allés déterrer les bornes des lotissements faits en 2001 par l'ancienne équipe municipale. Alors même que, selon le préfet, le chef qui avait donné son consentement, avait reçu en compensation 428 lots qu'il avait lui-même distribués à ses administrés et transmis les listes au préfet pour les lettres d'attribution. Ce qui a été fait. Aujourd'hui, nombre d'entre eux ont vendu ces terrains. A qui l'on refuse toute mise en valeur, affirme M. Ahipo Ori Gilbert. Tout navré, car ils n'hésitent pas à détruire tous les travaux déjà réalisés. En tant que représentant de l'Exécutif et autorité de tutelle de la chefferie traditionnelle, j'ai convoqué le chef Tanoh Kouassi pour que nous trouvions une solution à ce problème. Mais il a refusé de répondre à toutes les convocations que je lui ai adressées. Alors qu'il est cité par les jeunes qui avouent agir sur son ordre. On peut évoquer des motifs pour s'opposer à un lotissement nouveau, mais aller détruire les anciens lotissements dans lesquels les propriétaires ont eu des lots distribués par le chef lui-même, je pense que ce n'est pas normal. Mais surtout quand on a soi-même vendu ces parcelles à d'autres personnes à qui on refuse toute réalisation, avec des destructions de biens à l'appui, je ne comprends plus rien., a indiqué le préfet de la région des Lacs.
A Apkéssekro, un lotissement initié par la mairie a été également arrêté, alors même que les discussions, au dire du maire, s'étaient bien déroulées. Ce revirement soudain, explique le maire Gnrangbé Jean, est né d'un litige entre les villageois eux-mêmes, à propos du partage des terrains qui devaient être cédés par la mairie aux populations, en guise de compensation pour la purge des droits. A Nanan, village situé à quelques pas de l'hôtel Président, la situation n'est guère meilleure. Après le partage des terrains du récent lotissement pour l'extension du village, nombre d'entre eux se plaignent de n'avoir pas reçu leur part. A ce titre, ils ont décidé de s'opposer à la mise en valeur des terrains que certains travailleurs de la ville ont achetés avec ceux qui vendaient les leurs. Au regard de tous ces agissements, Nanan Kouassi, chef du Kami, a fait savoir que l'association des chefs dénommée Agoua jouera les bons offices dans les jours qui viennent afin que tous ces différends connaissent des dénouements heureux, pour une cohabitation pacifique entre l'administration moderne et la chefferie traditionnelle.

N'Dri Célestin
Correspondant régional

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