Le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, se dit prêt à engager la réflexion sur la réforme de la sécurité privée en Côte d'Ivoire, mais avec la contribution des opérateurs du domaine. C'est ce qui explique, selon lui, la rencontre qu'il a eue avec eux hier à l'Ecole de police. Le ministre les a surtout invités à jouer leur partition, pour une meilleure sortie de crise. Notre pays sort de crise et la question de la sécurité devient une question vitale. Vous devez toujours avoir en tête que la sécurité fait partie des prérogatives de l'Etat. Elle ne vous a été que concédée, donc vous devez observer les règles. Vous avez tous signalé que la législation est incomplète. En effet, le décret a été pris en 2005 mais les arrêtés d'application n'ont pas suivi, a confessé le ministre, tout en relevant quelques avancées : à ce jour, ont été édictés quatre arrêtés ministériels. Quatre autres signés par mon prédécesseur sont sur la table des ministres concernés pour signature, affirme-t-il. C'est pourquoi, il a insisté sur la prise de conscience des patrons de sécurité : je reconnais que l'Etat n'a pas totalement fait sa part de travail, mais je dis que vous avez travaillé dans l'informel et tout le monde s'est habitué à cela. Au cours de la réflexion qu'il compte engager sous peu, le ministre de l'Intérieur inscrit en bonne place, les doléances portant sur la création d'une école de formation, ou d'une société de sécurité, le recrutement du personnel, la mise en place d'une convention collective, la délivrance du permis de port d'arme. En raison de fortes dissensions entre patrons du domaine, Sérikpa André, président de l'Union patronale de sécurité privée et transport de fonds de Côte d'Ivoire (UPESP-CI) et celui de l'Union nationale du patronat du secteur privé de la sécurité en Côte d'Ivoire (UNAPEPS-CI), Edy Koula, le ministre a prôné l'apaisement: je souhaite que vous fassiez la paix. La Côte d'Ivoire est un pays de liberté, on ne peut pas empêcher la création d'une autre union, a-t-il dit.
Marcelline Gneproust