mercredi 4 juillet 2007 par Le Patriote

On a décollé d'Abidjan vers 9 h 40 par- là. Le ciel était couvert à Bouaké, les nuages étaient assez bas. Est-ce que c'est une chance ? Je n'en sais rien. Le vent nous indiquait de nous poser dans la direction Katiola- Abidjan parce qu'il faut se poser dans le vent. Je suis donc passé au-dessus de Bouaké sans être vu. Et c'est donc dans la direction de Katiola que nous avons commencé notre descente pour voir la piste. Nous nous sommes posés sans problème. L'avion étant contrôlé, on dégage la piste pour aller sur ce qu'on appelle la piste de roulage pour aller au parking. Et c'est une fois-là qu'on a trouvé, selon les informations () comme la piste de roulage est assez large, il y avait des tireurs embusqués. Et par chance, j'ai viré cinq. Donc cela les a sûrement déroutés et le premier qui a tiré a loupé.
Il semblerait que l'autre tireur, qui devrait nous immobiliser en tirant sur le moteur, n'a pas atteint sa cible. Moi, j'ai roulé, je pensais que c'était les trains d'atterrissage et quand je me suis rendu compte que l'avion roulait normalement, j'ai continué à rouler et après, il y a eu un deuxième tir toujours de devant. J'ai tourné à droite et j'ai vu la fumée qui sortait des aires d'eau. Je me suis rendu compte que c'était des tirs à bout portant. J'ai appris après qu'un tir a atteint la cabine arrière puisque de devant, je ne pouvais pas voir non plus. J'ai toujours continué à rouler et ensuite, il y a eu ce premier tir qui est entré dans la cabine arrière et le deuxième qui atteint la cabine présidentielle où était assis le Premier Ministre. Et comme on était en déplacement, cela a dû prendre le deuxième. C'est en ce moment-là que j'ai jeté un coup d'?il sur notre destination. J'ai vu des gens qui bougeaient. Il y avait beaucoup de tentations de s'arrêter, parce que là, où nous allions garer, on ne sait pas à qui on a affaire. Mais, quand- même on a continué de rouler. Et c'est comme cela que nous sommes arrivés au parking. C'est en ce moment que l'adjudant chef Benié m'a rejoint dans la cabine de pilotage. Nous avons ensuite fait le tour de l'avion. Après cette visite, je me suis rendu compte que l'avion pouvait arriver à Abidjan. Nous avons fait donc un décollage court, nous avons tourné en rond en essayant de gagner en altitude avant de prendre la direction d'Abidjan. Le mécanicien Yaké qui était avec nous, on lui a demandé de sécuriser tout ce qui est à l'intérieur pour ne pas qu'il y ait des choses qui s'envolent et qui sautent pour tomber dans le moteur. C'est ainsi qu'on s'est posé a Abidjan à 18 h 15. Pour nous autres, on a peut- être du mérite. Mais, je pense que vraiment, c'est la main de Dieu qui nous a soutenue. Parce que tout était possible.

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