mercredi 4 juillet 2007 par Le Patriote

L'Attentat perpétré contre l'avion du Premier Ministre fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il en sera ainsi tant que les principaux acteurs de l'affaire n'auront pas compris qu'il leur faut laisser la presse faire son travail et eux, se soumettre à la commission d'enquête demandée par tous. Guillaume Soro, actuellement basé à Bouaké, l'a si bien compris, lui qui, devant les soldats des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire conduits par leur chef, le Général Philippe Mangou, demandait à tous d'éviter de brouiller les pistes : Je veux que les polémiques dans la presse cessent. C'est pas à tout moment qu'on fait de la récupération politique. Il s'agit de ma vie. Je veux que ça cesse, qu'on n'accuse personne et qu'on laisse les experts travailler. Je ne veux pas non plus que les Forces nouvelles engagent une polémique avec l'ONU ou l'ONUCI .
Les propos du Premier Ministre qui résonnent comme une interpellation à ses propres hommes semble tomber dans les oreilles de sourds. A Bouaké, jusqu'à hier, les collaborateurs de Guillaume Soro pointaient un doigt accusateur vers la communauté internationale. Du moins vers l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire et les soldats de la Force Licorne. Le Chef d'Etat major adjoint des Forces Nouvelles, le Commandant Isiaka Ouattara se voulant plus clair dans ses accusations.
Mais questions: Faut-il brûler les Forces impartiales ? La polémique née, depuis quelques jours, entre les sécurocrates du Secrétaire général des Forces nouvelles et les hommes des généraux Amouzou et Lecerf sont la preuve qu'il y a bel et bien problème. Aujourd'hui, à quoi servent les forces impartiales ? L'accord de Ouagadougou a demandé explicitement le démantèlement de la zone de confiance et la destruction des check- points ténus de part et d'autre de la ligne de front par les soldats de l'ONUCI et ceux de la Licorne. Du coup, l'opinion publique nationale a vu par là une demande implicite des deux ex-belligérants, auprès des Nations Unies, pour dire qu'ils veulent et peuvent s'assumer. Du coup, les forces d'interposition perdaient leur statut de garants de la stabilité et de la sécurité de tous. Désarmés, les casques Bleus et les soldats français finalement regardaient l'actualité militaire se dérouler sous leurs yeux. En attendant le vote d'une nouvelle Résolution, indiquant clairement leur rôle dans le processus de sortie de crise, les ex-arbitres donnaient l'impression de s'ennuyer. Un peu plus, comme lors des violents événements qui ont secoué le processus de paix particulièrement ceux des 25, 26 et 27 mars 2004. Si aujourd'hui la question de la sécurité de l'aéroport de Bouaké se pose entre Forces Nouvelles, ONUCI et Licorne, cela est certainement dû à l'évolution du climat politico-militaire. Suite à l'Accord de Ouagadougou, il y a relâchement de part et d'autre. L'ONUCI dont les avions décollent et se posent à longueur de journée dans cet aéroport y a son propre service d'aiguillage et de sécurité. Sans toutefois préjuger des négociations préalables qui ont eu lieu pour l'utilisation de cet espace, il faut tout simplement déplorer le fait du relâchement. Peut-être qu'après ces évènements malheureux, le dialogue vrai pourra s'ouvrir afin de redéfinir les rôles

Charles Sanga

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