Les prix du cacao ont atteint le lundi dernier, leur plus haut niveau depuis quatre ans à Londres. Pour certains observateurs dont M. Richard Hill, analyste à la maison de courtage Sucden, cette remontée des cours est consécutive à l'attentat contre le Premier ministre Guillaume Soro, le vendredi dernier à Bouaké. Le marché s'inquiète de la possible dégradation de la situation en Côte d'Ivoire, après l'attaque à la roquette qu'a subie Guillaume Soro a dit M. Hill. Constat, la tonne de cacao pour livraison en septembre est montée jusqu'à 1.122 livres, le prix le plus élevé depuis septembre 2003. A New York, les cours ont grimpé jusqu'à 2.070 dollars, des niveaux plus vus depuis quatre ans et demi. Cependant pour d'autres observateurs, tant est que la recrudescence de la crise en Côte d'Ivoire peut booster le marché, il n'en demeure pas moins vrai que des facteurs sont également à prendre en compte. En effet, le cumul des achats déclarés, pour la campagne 2006-2007, s'élève à 1 098 242 tonnes contre 1 228 271 tonnes la campagne dernière, soit une baisse de 11%. En outre, le niveau des enregistrements à l'exportation s'établit à 1 017 000 tonnes contre 1 117 000 tonnes la campagne écoulée. Avec en prime une mauvaise pluviométrie donc une mauvaise récolte. Toute chose qui a occasionné un non approvisionnement du stock régulateur. Donc difficile d'atteindre le tonnage prévu. Très au fait des chiffres, bien avant même que ceux-ci ne soient officiellement publiés, le Liffe, marché à terme londonien rattaché à Euronext, a frémi. Ajouté à ce qui s'est passé le vendredi dernier, la flambée des prix a eu lieu , explique un expert qui a requis l'anonymat. Celui-ci n'a alors pas manqué de déplorer l'absence d'un système de PVAM (Programme de vente anticipée à la moyenne) qui aurait permis à la Côte d'Ivoire d'engranger beaucoup de ressources.
JEA