Le Premier ministre, Soro Kigbafori Guillaume, continue de recevoir à sa résidence des délégations des partis politiques, des personnalités politiques militaires à la suite de l'attentat auquel il a échappé le 29 juin dernier à l'aéroport de Bouaké. Ainsi, pour la journée de mardi, le locataire de la Primature a reçu, tour à tour, les délégations du MFA, de l'UDPCI, du PDCI-RDA et de l'ONUCI.
Prenant la parole, au nom du MFA, Legré Philippe s'est d'abord réjoui d'avoir un Premier ministre détendu en possession de la plénitude de tous ses moyens. Ensuite, il lui a renouvelé le soutien sans faille de son parti et exprimé, à travers lui, sa compassion à tous ses collaborateurs qui ont été blessés au cours de cet attentat. Le président de l'UDPCI, El Hadj Habdallah Mabri Toikeusse, abondant dans le même sens, lui a apporté l'appui de son parti, avant de lui signifier que le chemin qui mène à la paix est par semé d'embûches. Cependant, il a indiqué que Soro Guillaume n'a d'autre choix que de continuer sur la voie de la paix, sur laquelle il s'est engagé pour sortir le pays définitivement de la crise. Quant au Pr Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI-RDA, il a dit que son parti est solidaire du malheur qui frappe son partenaire dans le cadre du G7 et à travers lui, l'ensemble de la grande famille des Forces nouvelles. Pour cela, il a fait remarquer que dans le cadre de cette plate-forme, son parti reste mobilisé autour du Premier ministre afin de conduire le pays à des élections justes, transparentes et ouvertes à tous.
Pour sa part, Abou Moussa, représentant spécial par intérim du Secrétaire général de l'ONU, accompagné de plusieurs ambassadeurs accrédités en Côte d'Ivoire, a fait savoir qu'il est venu à Bouaké s'enquérir de l'état de santé du Premier ministre. Mais surtout aplanir, avec lui, les quelques divergences dont se fait l'écho la presse après l'attentat manqué de Bouaké. Aussi a-t-il déclaré qu'il n'y a aucune polémique comme on veut le faire croire et que désormais chaque partie sait le rôle qui est le sien.
Le Premier ministre Soro Guillaume a soulevé un coin du voile sur le mystère qui entoure l'attentat dont il a été victime, le 29 juin dernier, à l'aéroport de Bouaké. Pour lui, les exécuteurs de cet acte ignoble ont été envoyés pour l'assassiner. Parce que ces personnes, dont certaines ont été arrêtées, sont totalement étrangères aux Forces nouvelles. Nous avons des pistes parce que nous avons saisi du matériel militaire. Mais nous voulons laisser l'enquête nous révéler la vérité?, a-t-il précisé.
Il a ensuite ajouté: Ce ne sont pas mes chefs militaires parce que je sais comment eux ils opèrent. Ceux-là sont des professionnels qui ont campé dans la brousse pendant deux ou trois jours pour repérer l'endroit idéal?, a-t-il lâché. Pour que la vérité éclate, le Premier ministre exige la mise en place d'une commission d'enquête internationale pour situer les responsabilités. En attendant, Soro Guillaume est déterminé à poursuivre la mission qui lui a été assignée. Raison pour laquelle il a annoncé qu'il regagnera son poste à Abidjan dès la semaine prochaine pour se remettre au travail en convoquant un Conseil des ministres extraordinaire pour montrer à l'opinion nationale et internationale que rien ne saurait altérer sa détermination à conduire le pays sur le chemin de la paix.
Adjé Jean-Alexis
Correspondant particulier