Le premier livre sur le scandale a été présenté, hier, en présence du Pr Voho Sahi, représentant le Chef de l'État. Le 3 juillet 1980, naissait son défunt fils Samba. Le 3 juillet 2007, elle fait la dédicace de son premier recueil de poèmes intitulé Quand la douleur se fait mots?. Coïncidence provoquée pour marquer le coup et les coeurs des Ivoiriens encore sous le choc traumatique du scandale des déchets toxiques qui, endeuillant le peuple, a emporté son fils en septembre 2006. C'est donc les larmes, ses larmes, celles d'une mère affligée mais digne, qui ont fait l'objet d'une dédicace hier, à la salle Félix Houphouet-Boigny de l'Hôtel du District, de l'ouvrage de Inna Hampaté Bâ. Oui, cette mère, une victime du douloureux et présent souvenir des déchets nécrophiles, en dépit du fait qu'elle est une néophyte de la littérature ne mérite pas moins par son talent insoupçonné de l'écriture poétique, de porter le patronyme de son illustre et défunt père, le sage Ahmadou Hampaté Bâ, la Bibliothèque vivante?. Ce n'est pas le Pr Voho Sahi, qui représentait le Président Laurent Gbagbo, parrain de la cérémonie de dédicace, qui dira le contraire ; tant il s'est ému de la dimension philosophique de ces larmes qui supplantent la douleur pour exprimer un amour sans fin et invitent in fine, à sublimer les épreuves de la vie qui sont sui generis à l'existence. Au total, cette institutrice nourrie à la force orale et mentale de la sagesse philosophique de khaïdara dont son père fut le chantre, entraîne le lecteur dans les vagues de ses larmes lyriques d'une espérance promise pour Samba, son fils mais aussi pour toutes les innocentes victimes des déchets toxiques, à travers 61 poèmes. Sortes de sanglots dont la préfacière Fatou Kéïta, auteur émérite, interprétera la musicalité comme une victoire sur le mal, une victoire sur le chagrin.
Rémi Coulibaly
CEDA/NEI 2007, 68 P.
Photo Livre Inna Hampaté Bâ