mercredi 4 juillet 2007 par Fraternité Matin

Le ministre de la Défense, Michel N'Guessan Amani, s'est rendu, hier, à la Base aérienne pour constater les dégâts sur le Fokker 100. C'est un sentiment de tristesse. Je suis ému parce que c'est inhumain, ce qui s'est passé. Vouloir porter atteinte à la vie humaine, ce n'est pas sérieux. Et pourtant, c'est ce à quoi nous avons assisté. Je pense que c'est Dieu qui a sauvé cet avion. D'après toutes les explications qui ont été données par les responsables de l'aéroport, on doit remercier simplement Dieu. Le Premier ministre a été sauvé in extremis et malheureusement, des personnes sont mortes. Il ne pouvait en être autrement au regard des champs de tirs que nous avons vus, les dégâts matériels sur l'avion. On part complètement attristés parce qu'on ne peut pas penser que la politique peut mener jusque-là. Ce n'est pas possible. La politique est un jeu mais chez nous, ce n'est plus un jeu. La politique est devenue la guerre, la mort. C'est dommage. Telle est la réaction du ministre de la Défense, Michel N'Guessan Amani, au terme de la visite qu'il a effectuée hier, à 18 heures, à la Base aérienne d'Abidjan Port-Bouët. Il s'agissait pour lui de constater l'état de l'avion qui a essuyé des tirs à l'arme lourde, à Bouaké le 29 juin, alors qu'il transportait le chef du gouvernement. Aussi a-t-il demandé une enquête internationale pour faire la lumière sur le sujet. En particulier, savoir les mobiles de cette élévation de la violence chez nous, la volonté de tuer. Car il estime qu'on n'a pas le droit de détruire l'adversaire mais plutôt ses arguments. Et pour nous qui avons choisi de faire de la politique, il y a de quoi avoir peur. Je pars d'ici très apeuré, a-t-il confessé. Amani N'Guessan n'ignore pas le danger qui guette le pays qui risque d'être dépossédé de tous ses aéronefs après la destruction des Sukkoï par l'armée française. C'est la crainte. Vous savez, pour battre l'adversaire, il faut le démunir. Tout faire pour qu'il n'ait plus de moyens. Nous aussi, on se battait pour avoir les moyens. C'est pourquoi on a vite fait de courir pour ramener cet avion à Abidjan. Le ministre de la Défense avait à ses côtés les procureurs Raymond Kimou près le Parquet d'Abidjan et Ange Kessi Kouamé, près le Tribunal militaire ainsi que le commandant de la Base aérienne, le commandant de brigade de la gendarmerie de l'aéroport et d'autres collaborateurs.
Il a affirmé que la présence des deux procureurs marque le début de l'enquête. L'enquête démarre. Même si l'on dit qu'une enquête internationale doit se produire, cette enquête internationale a besoin de s'appuyer sur une enquête nationale. Cette enquête nationale a besoin d'être faite. Et les spécialistes se rendront à Bouaké à cet effet. En dépit de sa gravité, Amani N'Guessan veut croire que l'événement de Bouaké est un acte isolé. Ce n'est pas très organisé, nous pensons. L'enquête nous le dira, mais il n'y a pas à avoir peur. Il a également tenu à rassurer les uns et les autres sur les indices après le retour de l'avion à Abidjan. Tout ce qui a pu être sorti de cet avion a été gardé en lieu sûr. Donc les enquêteurs pourront les récupérer. Par rapport au retour que certains pourraient qualifier de précipité, je crois que si le malfaiteur voulait poursuivre, c'était de détruire complètement l'avion. Et l'exemple des MI 24 le démontre. Il s'est refusé à accuser qui ce soit. Même s'il pense que tous ceux qui ont été arrêtés sur les lieux de l'événement doivent s'expliquer.

Paulin N. Zobo

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