mardi 3 juillet 2007 par Flashafrik

Au moment où le festival de bande dessinée baisse le rideau, combien sommes-nous encore à nous souvenir de Zézé? En 1979, lorsqu'il faisait son apparition dans la presse ivoirienne, le personnage Zézé changeait certaines habitudes et le regard de la société sur ses propres carences. 28 ans après, revisitons grâce aux archives du défunt magazine ID, le parcours d'une bande dessinée qui a connu un vrai succès.

Le 21 mai 1989, le magazine Ivoire Dimanche fêtait les 10 ans du célèbre personnage de bande dessinée Zézé. Ce phénomène de l'époque est sorti de l'imagination de Jean Louis Lacombe. LES PREMIERS PAS DE ZEZE Jean Louis Lacombe a débuté son métier de dessinateur avec quelques difficultés parce qu'à l'époque, les amateurs de bandes dessinées étaient méprisés par la population (parents d'élèves et surtout le corps enseignant). Cet art était très dévalorisé. Mais Jean Louis avait l'amour de ce qu'il faisait; il a donc persisté pour imposer les bandes dessinées dans la culture et les m?urs ivoiriennes. C'est ainsi qu'il a fait publier ses premières planches dans Ivoire Dimanche en 1976. Ensuite, grâce à son imagination fertile, il invente en août 1978 le personnage de Zézé dans la rubrique réservée au sourire du journal et intitulé Le jour. Le succès est immédiat. Mais les choses n'ont pas été faciles pour lui car créer un héros de bande dessinée n'est pas chose aisée et il lui, a fallu plusieurs années d'expériences pour être un créateur de bandes dessinées de bon niveau. Il en était conscient et a donc mis tous les atouts de son côté pour rendre plus riches les histoires bizarroïdes de Zézé.

LE SUCCES

Grâce à sa persévérance dans le travail, le personnage principal Zézé de la bande dessinée a commencé à gagner les c?urs des Ivoiriens. C'est un personnage proche de la population parce que JLL présente à travers lui tout ce que chacun vit individuellement. Ce que les gens trouvaient extraordinaire, c'était la fidélité à l'actualité de la bande dessinée. Résident en France, JLL puisait son inspiration dans les journaux et les informations qu'il recevait directement. Il était en France surtout parce que, là-bas, les bandes dessinées connaissaient des activités intenses avec les festivals, expositions et débats. Ces pôles d'intérêts multiples pour les bandes dessinées donnaient une certaine motivation à JL Lacombe. 10 ans après, le bilan n'est autre que positif. Cet art dit mineur avait conquis le c?ur des lecteurs et le milieu culturel. Les mathématiques s'enseignaient à l'aide de la bande dessinée. L'une des particularités de Zézé était son langage propre à lui. Il était unique. Zézé ne laissait plus personne indifférent car en même temps que ses pages informaient la population, elles faisaient également rire. Les enfants comme les adultes l'aimaient. Certains l'appréciaient parce qu'en plus d'amuser les lecteurs, il soulevait sur un ton comique les problèmes assez sérieux de la société. Zézé entrait tellement dans les habitudes des gens qu'on ne pensait plus à un personnage de bande dessinée. On pouvait l'assimiler à un individu bien connu. Les gens l'aimaient à cause de son langage populaire accessible à tout le monde. En revanche, certains déploraient justement ce langage de peur qu'il ne se répercute négativement sur les écoliers.

LA MORT DE ZEZE

Certaines remarques de plus en plus malveillantes se faisaient entendre et insistaient sur le fait que Jean Louis Lacombe commençait à être épuisé. Il y avait un manque d'inspiration, ce qui donnait l'impression que la bande dessinée n'était que du réchauffé. Zézé perdait petit à petit l'estime de la population. Il devait s'améliorer et donner plus de piquant comme à ses débuts. Les lecteurs avaient de plus en plus soif de nouvelles aventures de Zézé et se lassaient des vieux numéros qu'on leur présentait. Le véritable problème qu'a rencontré Zézé, c'était que son créateur se trouvait à Paris et devait envoyer ses petites histoires par voie aérienne. Les nombreux retards occasionnés par certaines compagnies aériennes perturbaient les parutions. Jusqu'à ce que Zézé disparaisse, il était toujours objet de critique, pour dire tout simplement qu'il ne laissait personne indifférent. Et lorsque l'on se remémore cette époque, c'est toujours avec un grand plaisir pour ceux qui l'ont vécue.

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