mardi 3 juillet 2007 par Fraternité Matin

L'infirmier major Ouattara Kimon Joseph, soupçonné d'avoir fait évader quatre prisonniers de la MACA (Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan), est accablé par de nouveaux éléments à charge à l'issue d'une enquête. La Brigade de gendarmerie de Yopougon Toit rouge a fini par le mettre aux arrêts dimanche. Le surveillant Palé qui aurait fait sortir de leurs cellules les quatre Sri Lankais peu avant leur évasion a été lui aussi arrêté.
Les prisonniers évadés le matin du mardi 26 juin répondent aux noms de : Sockaunaham Krishna-lingham, 31 ans, Thevaraja Singam Thirunavakaras, 32 ans, Luxam Raskiemar, 33 ans et Gangsthas Velupillai, 35 ans. Tous Sri Lankais d'origine, ils ont comparu, en compagnie d'un cinquième, le jeudi 12 avril dernier, devant le tribunal des flagrants délits d'Abidjan Plateau. Quatre ont été condamnés à 10 ans de prison chacun pour les faits de vol de nuit et en réunion et un seul a été mis hors de cause. Les quatre hommes étaient répartis dans deux cellules du bâtiment des " assimilés ". Selon le témoignage de leurs codétenus, les Sri Lankais ont été extraits aux environs de 6 h de leurs cellules par le surveillant Palé pour, dit-il les conduire à l'infirmerie. Et à bord de la voiture de l'infirmier major Ouattara Kimon Joseph qui les transportait. Les quatre prisonniers vont disparaître de la MACA.
L'enquête aussitôt diligentée fait apparaître la responsabilité de l'infirmier major. Celui-ci aurait fait sortir les prisonniers en les transportant dans le coffre arrière de sa voiture. Aux agents intrigués par sa présence matinale dans l'établissement, l'infirmier Ouattara dont le véhicule n'est pas soumis à la fouille, a dit être venu prendre son climatiseur pour aller le faire réparer au Plateau. Et ce jour-là, il a fait deux rotations pour la simple raison qu'il a transporté deux prisonniers à chaque voyage. L'enquête établit par ailleurs que pour cette mission, Ouattara Kimon Joseph et son complice Palé ont obtenu la somme de 50 millions de francs. En garde à vue à la gendarmerie, les deux fonctionnaires véreux seront déférés demain matin devant le parquet de Yopougon pour répondre de leurs actes devant la justice.

Landry Kohon

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