De retour du sommet de l'U. A, le Chef de l'État s'est rendu au chevet des victimes de l'attentat manqué contre l'avion transportant le Premier ministre. Aussitôt revenu du Sommet de l'Union africaine d'Accra, en fin de matinée, SEM. Laurent Gbagbo, s'est rendu au chevet des blessés, compagnons d'infortune du Premier ministre dans l'attentat à la roquette perpétré vendredi contre le Fokker 100 qui le transportait à Bouaké, et qui a fait 4 morts. Et ce, en plus des multiples conversations téléphoniques qu'il a eues avec le Chef du gouvernement dont le retour sur Abidjan était prévu entre hier et aujourd'hui. Le Président de la République qui a pratiquement fait le tour du 3e étage de la PISAM, où sont hospitalisés les collaborateurs du Premier ministre, ne manquera pas d'avouer qu'il a eu l'embarras du choix, entre rester les réconforter et participer aux assises panafricaines d'Accra, où il se devait de rassurer ses pairs. Je devais aller rassurer les Chefs d'Etat sur la poursuite du processus et leur dire, parce que je les y avait invités, pourquoi nous reportions la cérémonie du 5 juillet à Bouaké de quelques jours ou quelques semaines?. Et de réitérer sa détermination à respecter les échéances du chronogramme de mise en ?uvre de l'Accord de Ouagadougou. Tout continue, tout se poursuit. Nous continuons l'installation des préfets de région, de département, des secrétaires généraux de préfecture et des magistrats. Le jour de l'attentat, le président de la Cour d'appel de Bouaké a été installé. Dans deux jours, nous signerons le décret d'installation des sous-préfets?. Convaincu donc que le processus de paix et de réunification du pays devant conduire à terme à des élections, n'est point remis en cause par cet incident grave, le Président témoignera son optimisme aux blessés en ces termes: Ce sont des soubresauts, on va y arriver !?. Aussi, bien qu'il en avait la possibilité sur le tarmac du GATL, où il a atterri à 11h05, hier, le Président Gbagbo a déclaré aux rescapés, les avoir privilégié à la visite de l'aéronef endommagé. Tour à tour, le Chef de l'Etat et son impressionnante suite, visiteront Mlles Touré Madia (photographe) et Jeanne Françoise Coulibaly du Centre d'information et de communication gouvernementale (CICG). La dernière, porteuse d'une grossesse, selon le docteur Eric Brou, n'a pas de souci à se faire pour son enfants. Me Konaté Faky, conseiller juridique, Méïté Sindou, porte-parole, Alain Lobognon, conseiller en communication, Souleymane K. Koné alias Soul To Soul, directeur du protocole, tous à la Primature, expliqueront avec des termes choisis et fort émouvants, cette apocalypse?, ce film tragique?, la crainte que l'avion n'explose?, ce sang qui giclait de partout?, les tirs nourris qui suivirent les déflagrations de roquette?. L'adjudant-chef Abédié Mathieu du GATL, a aussi reçu la sympathie du Président. Il faut noter que la plupart des blessés ont été opérés à Toumbokro à quelques encablures de Yamoussoukro, après avoir été pris en charge en première intention et héliportés par l'ONUCI. En outre, ils font l'objet d'une prise en charge psychologique et psychiatrique à la PISAM. Alain Lobognon, Méïté Sindou et Souleymane K. Koné expliqueront dans les menus détails au Président comment la protection du Premier ministre a été improvisée après l'éclat du premier obus, comment le commandant Ouattara Issiaka dit Wattao et ses éléments ont sécurisé l'aéroport de Bouaké et comment l'ambassadeur de France et l'AFP ont été avertis, aux fins d'étouffer les rumeurs qui avaient commencé à envahir le pays et qui étaient susceptibles de semer le trouble dans certains esprits et le désordre dans le pays. Les blessés dans un état comateux n'ont pu être visités par la délégation présidentielle. Avant le Chef de l'Etat, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro Asségnini, s'est rendu au chevet des malades pour leur demander de prendre courage. Je suis venu marquer mon opposition à tous ceux qui s'opposent à la paix, a-t-il déclaré avant d'ajouter: Ils ne peuvent rien à ce que Dieu a décidé et tout ce qu'ils peuvent faire, c'est d'agir de façon aussi lâche, commettre des actes criminels. On les découvrira tranquillement et alors on verra bien ce qu'il y a lieu de faire, a-t-il conclu.
Rémi Coulibaly