mardi 3 juillet 2007 par L'intelligent d'Abidjan

La suspension du conseil d'administration de la Coopérative d'Epargne et de Crédit (Coopec) d'Abobo a été le détonateur de la situation délétère qui prévalait déjà entre la direction générale et les élus. Depuis le 23 mai dernier, les choses vont de mal en pis.
Actuellement, plus rien ne va entre la direction générale de la coopec et certains conseils d'administration des caisses. Pour bien comprendre le différend qui oppose les différentes parties, il convient d'abord d'indiquer comment fonctionne chaque entité. La direction dirigée par Mme Kouassi Marie Virginie a, comme prérogative, la formation et l'embauche de tous les salariés (travailleurs) des caisses coopec. Ils sont responsables a-t-on appris, seulement que devant la direction. Quant aux conseils d'administration composés de neuf (9) ou onze (11) membres ils sont tous élus par leur assemblée générale respective d'où, ils tirent leur légitimité des suffrages des sociétaires. Ils ont pour feuille de route l'application des résolutions prises en assemblée générale ordinaire ou extraordinaire. Ainsi, gèrent-ils, au quotidien, la politique générale de leur caisse pour le bonheur de tous. Cependant, force est de constater qu'ils ne peuvent pas engager de travailleur. En cas de besoin, ils formulent la demande auprès de la direction qui examine avant d'apporter satisfaction. Quand un conseil estime qu'un travailleur de sa coopec a disjoncté, il n'a pas la possibilité de le blâmer encore moins de le renvoyer. La seule chose qu'il peut faire, c'est de toujours se référer à la direction pour appréciation. C'est dans ce contexte que les gérants des coopec se sont organisés en syndicat pour faire valoir leurs droits. Puisque ceux-ci sont embauchés par la direction générale, c'est d'elle qu'ils ont peur et ne portent aucune considération à certains présidents de conseil d'administration. Devenu le bras séculier, nous dit-on, de la direction, ce syndicat a décidé de se mêler de la politique interne des caisses dont ils ont la gestion financière. Et pourtant, selon les textes-Coopec, aucun travailleur, fut-il, gérant ne doit s'immiscer dans la politique du conseil de la caisse où il exerce .Depuis un an environ, il y a des entorses. Les évènements du 07 juin 2006 en ont été l'illustration.
Comment en est-on arrivé là ?
La direction a décidé de mettre à la disposition de tous les sociétaires de Côte d'Ivoire une carte magnétique moyennant dix mille (10000) Fcfa .Et à la 20e assemblée générale de la coopec d'Abobo tenue le 15 avril 2006, les sociétaires ont estimé son coût trop élevé. Ainsi, le conseil l'a entériné dans ses résolutions pour dire que la dite carte n'est pas fiable et qu'elle leur a déjà causé beaucoup de perte d'argent. Et par conséquent, vu les nombreuses falsifications sur les cartes traditionnelles de sociétaires, le conseil a décidé de les remplacer toutes par de cartes magnétiques plus fiables mais pour une somme de deux mille cinq (2500) Fcfa. Toute chose qui va irriter la direction qui a envoyé un commando de gérants et de délégués du personnel pour fermer, sans aucune forme de procès, la coopec d'Abobo. Fâché, le conseil a écrit à la direction générale pour protester et lui exprimer toute son indignation. Mme Kouassi Marie Virginie estime que la missive, adressée à elle, est infamante et injurieuse. L'ex-fédération nationale des coopec de Côte d'Ivoire (Fenacoopec-ci) devenue l'Union nationale de Coopec de Côte d'Ivoire (Unacoopec) a choisi de soutenir le conseil, dans sa lutte contre la direction. Après Abobo, Jacqueville est aussi cité parmi les caisses en disgrâce avec la direction .Le Conseil Régional d' Abidjan Ouest (CRAO) dirigé par le Pca de la coopec de Dabou, M. Droh Blé Albert a annoncé haut et fort que le combat ne fait que commencer .Et de poursuivre, le Crao a déjà identifié tous les gérants déstabilisateurs de conseils et ne travailleront plus dans les caisses sous leur tutelle. Cette déclaration a été faite lors de l'Ag du 19 mai 2007 à la Coopec d'Abobo où il en était le parrain. Les membres du syndicat sont venus en grand nombre à cette Ag pour soutenir Mlle N'golly Amenan Patricia, alors gérante de la dite caisse, dans son bras de fer avec ses dirigeants. De sources bien informées, elle aurait suscité des candidatures avant l'Ag pour renverser ceux qui ont demandé son départ. Or, l'on savait que plus rien n'allait entre la direction et Abobo. Les protestations exprimées autour de l'Ag du 19mai ont été l'occasion de suspendre tout le conseil pour trois mois à compter du 23 juin 2007. Face à toutes ces récriminations faites à l'endroit de la direction, nous avons fait mains et pieds pour la rencontrer. Malheureusement, jointe au téléphone par l'entremise de M. Salé, Mme Kouassi Marie Virginie, le directeur nous déclare n'avoir rien à dire et nous laisse avec notre conscience. Cependant, une chose est certaine, c'est que le prélèvement de trois cents (300) francs par mois sur chaque compte au titre de la Contribution au Développement Participative (CDP) passe, désormais à cinq cent (500) francs. Et les cotisations Unacoopec-ci, pour certaines caisses, dépassent les cent (100) millions par an. Abobo a payé 105 736 928 de francs en 2004,110290384 en 2005 or, cette caisse était respectivement déficitaire de 72 058 113francs en 2004 et 25 639 089 en2005. Quant au conseil suspendu, il a saisi le ministère de l'Economie et des Finances puis les services d'un avocat pour que justice lui soit rendue.
M. O

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023