En nommant M. Augustin Komoé à la place de Mel Théodore, tous les hommes de culture et de lettres avaient poussé un ouf de soulagement. Car, pour eux, ce nouveau ministre de la culture et de la Francophonie venait non seulement pour donner un visage plus reluisant mais restructurer ce département qui tombait en ruines. En effet, trois mois après sa prise de fonction les choses sont toujours en l'état. Pis, presque tous les hommes de culture n'arrivent pas à s'expliquer l'attitude du ministre Augustin Komoé. Il est dans l'expectative. Depuis lors, tout le monde attend son programme de politique générale. D'ailleurs, tout ce qu'il pose comme acte, n'est que l'exécution du programme de son prédécesseur. Bien plus, en termes d'innovations et d'initiatives culturelles, le ministère de la Culture et de la Francophonie, version Augustin Komoé, n'a pas bougé d'un iota. Les spécialistes en la matière se perdent même en conjectures, quand il s'agit de parler des ambitions de cette nouvelle équipe, pour rehausser l'image de la culture ivoirienne. Cela surprend à plus d'un titre, car l'on a encore en mémoire les premiers mots de cet ancien directeur de CHU, lors de la cérémonie de passation des charges au 22ème étage de la tour E. ?' Je ferai tout mon possible pour que la culture ivoirienne retrouve son lustre d'antan'', voilà en substance ce qu'il avait confié à la presse et autres invités. Mais jusqu'à ce jour, c'est le statu quo ! En dehors des cérémonies internationales, telles que les journées mondiales M. Augustin Komoé n'a toujours pas mis ?'son programme rénovateur'' à exécution. Loin de nous l'idée de le vilipender, il est important d'attirer son attention sur l'utilité pour le département qu'il gère d'innover et d'apporter un souffle nouveau à la culture ivoirienne. ?' Je vous assure que je n'ai pas encore une visibilité sur les véritables objectifs du nouveau patron du 22ème étage de la tour E. Peut- être attend-il un déclic pour déballer son artillerie. Mais pour l'instant, c'est la même routine '', confie un agent du cabinet de M. Augustin Komoé, qui a voulu garder l'anonymat. En effet, l'avènement du jeune successeur de Mel Eg Théodore avait suscité un réel engouement au sein des observateurs de la vie culturelle en Côte d'Ivoire. Malheureusement, avec le temps qui passe, la déception et le découragement sont en train de les gagner. Vivement que M. Augustin Komoé passe à l'action pour redorer le blason du ministère qu'il a à sa charge.
Patrick Méka