lundi 2 juillet 2007 par Le Temps

Après le bûcher des armes des Forces de résistance du Grand- Ouest à Guiglo, le 19 mai 2007, il avait été retenu que les retardataires avaient un mois supplémentaire pour déposer d'eux-mêmes, leurs armes. Ce jour-là, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo avait dit : " Dans l'Accord de Ouagadougou, c'est l'ONUCI qui doit recevoir les armes. C'est pourquoi, tout à l'heure, symboliquement, j'ai remis la kalachnikov et le calibre 12 à Abou Moussa." Sur le terrain, ce travail de récupération des armes résiduelles devait être fait en collaboration avec le Centre de Commandement intégré (CCI). Des réunions avaient été tenues au cours desquelles l'ONUCI s'était engagée à organiser 15 jours de désarmement à l'Ouest. Durant cette période qui pouvait s'étendre jusqu'à 20 jours, l'ONUCI devait bâtir des points de désarmement, où les retardataires allaient déposer leurs armes. Mais depuis, rien ne se dessine. La question semble jetée aux oubliettes, alors que les mauvaises langues multiplient les spéculations selon lesquelles le désarmement aurait été mal fait à l'Ouest et qu'il fallait le reprendre. Joint hier au téléphone, Jean-Luc Stallone, commissaire ONUCI chargé du désarmement a dit : " Nous, on est prêt à jouer notre rôle de superviseur de ce cette opération conformément à l'Accord de Ouaga ". A la question de savoir qu'est-ce qui bloque alors le processus, il a répondu qu'il était prévu une réunion des cadres et chefs de guerre de la région. Et que l'ONUCI ne devait entrer en scène qu'après cette réunion qui se tiendrait à l'initiative du ministre de la Défense. Et comme cette réunion n'a pas encore eu lieu, nos amis de l'ONUCI se tournent les pouces. Or, en terme de rencontre relative au désarmement des groupes d'autodéfense de l'Ouest, il y en a eu plusieurs avant le 19 mai 2007. Et c'est bien parce que cadres et chefs de guerre sont d'accord qu'il y a eu ce rendez-vous historique que le Président Gbagbo a honoré. Quel accord l'ONUCI veut-elle encore obtenir des FRGO avant de jouer sa partition, quand on sait que ce sont ces forces qui avaient décidé d'elles-mêmes d'aller au désarmement et qui l'ont enclenché ? On comprend que les missions onusiennes en Côte d'Ivoire sont agréables et n'incitent pas à y renoncer, mais pour des raisons humanitaires, l'ONUCI doit dominer cet immobilisme et faire son travail pour aider ainsi à libérer les Ivoiriens de cette crise.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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