lundi 2 juillet 2007 par Fraternité Matin

La découverte du corps sans vie d'un jeune informaticien ivoirien, dans un hôtel, à Conakry en Guinée, alimente depuis quelques temps les conversations dans les milieux diplomatiques.
Kouassi Offori Stéphane,ingénieur informaticien basé à Paris,a trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées,dans la nuit du 21 au 22 mai à l'Hôtel Mariador Palace de Kipé, à Conakry.
Selon le rapport du consul de Côte d'Ivoire en Guinée et des sources proches de la famille du défunt, Offori Stéphane est arrivé à Conakry le 23 avril, dans le but de négocier le marché d'informatisation des services du Port autonome de ladite ville.
Dès son arrivée, le jeune informaticien ivoirien s'est d'abord installé pendant quelques jours, chez Mme Diallo Kadiatou qui est responsable d'un cabinet de communication. C'est avec l'aide de cette dernière, que Offori a pu avoir des contacts en Guinée. Le 11 mai, l'informaticien quitte le domicile de dame Diallo pour loger à l'Hôtel Mariador Palace de Kipé. Entre-temps, l'informaticien ivoirien a multiplié les rencontres en vue d'obtenir le contrat d'informatisation du Port. Il a, à cet effet, rencontré les autorités portuaires, le ministre des Transports, le Premier ministre et plusieurs autres autorités intervenant dans la gestion du Port. Toutes ces personnes ont, dans un premier temps, donné leur accord de principe, surtout que l'informaticien ivoirien venait de faire ses preuves au Port de Lomé au Togo. Où, grâce à l'application de son système, ce port a vu ses recettes tripler. Mieux, la fraude qui y prévalait a été ramenée à un niveau négligeable. Contre toute attente, à quelques jours de la signature de la convention d'octroi du marché à l'informaticien ivoirien, les autorités portuaires de Conakry opposent un refus catégorique, sous le seul prétexte que le contrat serait très onéreux.
Face donc à ce refus, Offori Stéphane accompagné de Mme Diallo, rencontre le 21 mai, le ministre des Transports, pour lui rendre compte de la situation de blocage occasionnée par les autorités portuaires. Le ministre pour qui les propositions de l'informaticien ivoirien arrivaient comme une bouffée d'oxygène pour la gestion transparente du Port autonome de Conakry , donne sans hésiter son accord pour la signature de la convention d'octroi du contrat, dès le lendemain 22 mai. Après cet entretien fructueux avec le ministre, l'informaticien ivoirien déjeune au restaurant Africana avec des amis dont Olivier Roger, journaliste à RFI et Mme Diallo. Plus tard, aux environs de 23 heures, Kouassi Offori Stéphane, son chauffeur et Noura une étudiante ivoirienne à la Faculté de Médecine et Pharmacie de l'Université Gamal de Conakry, se retrouvent au restaurant Metro Food à Camayenne, un quartier de Conakry. IIs en ressortent vers une heure du matin. Après avoir raccompagné l'étudiante et son chauffeur, l'informaticien ivoirien, au volant de sa voiture, retourne se reposer à son Hôtel vers 2 heures du matin. Non sans avoir demandé à son chauffeur de passer le chercher à 8 heures en vue d'honorer le rendez-vous avec le ministre des Transports pour la signature du contrat d'informatisation du système de gestion financière du Port de Conakry. C'est ce même jour, le 22 mai, que le corps sans vie de Kouassi Offori Stéphane est découvert dans son lit à la chambre 416 de l'Hôtel Mariador Palace de Kipé. Selon le rapport du consul de Côte d'Ivoire en Guinée, Offori était à plat ventre, étendu de tout son long. Les bras croisés au niveau du menton, les deux coudes de part et d'autre souplement posés sur deux coussins. Aussi, le consul a constaté que la couverture blanche qui couvrait le corps des pieds jusqu'à la hanche n'avait pas le moindre pli. Du côté droit du lit, vers le bas, au niveau du pied droit, il y avait une tâche de sang sur le drap. En plus, des traces de doigts poussiéreux qui ressemblent à une main posée de manière brutale à cet endroit.
Le défi, bimensuel guinéen, qui s'est fait l'écho de la mort de Offori Stéphane a tout de suite évoqué la thèse de l'assassinat bien orchestré pas certains individus qui n'ont aucun intérêt à voir le Port être géré dans la transparence. Selon ce confrère, dans sa livraison du 29 mai 2007 un Guinéen venu également de Paris et qui avait proposé d'informatiser le Port de Conakry, a été retrouvé mort lui aussi, dans un Hôtel de la ville. Dans les mêmes circonstances. Ce qui oriente les enquêteurs vers un acte criminel prémédité. Savamment orchestré. Autre fait marquant, la police qui a procédé au constat d'usage, n'a effectué aucun relevé d'empreintes, ni fait des photos, avant d'enlever le corps. Ce qui suscite des interrogations. De plus, à son arrivée à l'Hôtel, l'informaticien a été obligé de changer de chambre. Initialement installé à la chambre 315 au 3ème étage du Mariador Palace, Offori constate un soir que toutes les ampoules, à part une et la climatisation de sa chambre d'Hôtel sont défectueuses. Il signale ce fait aux responsables de l'Hôtel qui, pour toute réponse lui octroient une autre chambre. Il se retrouve alors à la 416 au 4ème étage. Qui est accessible à partir du balcon d'une chambre mitoyenne. Laquelle chambre est restée vide jusqu'à la découverte du corps de Offori. A la 416 encore, l'informaticien constate que le clapet de la baie vitrée n'est pas fonctionnel. Ce qu'il porte à la connaissance des responsables de l'Hôtel en présence de son chauffeur. Là encore, rien n'a été fait jusqu'à la découverte de son corps sans vie. Il faut souligner toutefois qu'il a été constaté que l'infortuné Offori a saigné abondamment du nez.
La thèse d'une mort subite est d'office écartée par le médecin particulier du défunt. Selon le certificat médical produit par ce dernier le 19 juin, le docteur Daniel Rodicq installé à Paris, l'examen clinique de son patient ne présentait pas de particularité notable et sa tension était normale. avant de préciser, À ma connaissance, il se sentait bien et ne suivait aucun traitement.
C'est le lieu ici d'inviter les autorités ivoiriennes à s'investir dans ce dossier afin que la lumière soit faite sur la mort de ce jeune
ivoirien qui était le Directeur général de Géosys IC, sa propre structure basée à Paris.

Marc Yevou

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