Le chef d'état-major adjoint des Forces nouvelles, Issiaka Ouattara dit Wattao, a estimé, samedi à Bouaké, que les Casques bleus ne sont pas étrangers à l'attaque contre l'avion du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, par ailleurs Secrétaire général des Forces nouvelles (FN). Moi, personnellement, j'accuse l'ONUCI?, a confié le commandant Wattao. C'était au Secrétariat général des FN, alors que les hommes de Soro recevaient une forte délégation de la galaxie patriotique conduite par Charles Blé Goudé et venue leur témoigner leur compassion et leurs encouragements. On ne peut pas comprendre qu'il y ait le dispositif français, que l'ONUCI soit là et que dès que les coups ont commencé à se faire entendre, ils se soient retirés?, a expliqué l'officier des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). Par ailleurs, a-t-il révélé: Ce jour-là, le dispositif de l'ONUCI m'a semblé un peu bizarre, parce que d'habitude, quand un avion doit arriver, avec l'hélico, ils font un tour de reconnaissance?. Ce qui laisse penser que le 29 juin, ou cette reconnaissance n'a pas été faite, ou elle l'a été mais que les Casques bleus n'ont rien signalé pour ainsi laisser l'avion du Premier ministre atterrir dans des conditions d'insécurité qu'ils ont dû constater auparavant. N'eût été notre vigilance, s'est félicité Wattao, l'avion aurait pris feu?. Interrogé plus tard par la presse sur le bien-fondé de ses accusations contre l'ONUCI, Wattao a affirmé: Nous avons les preuves? que c'est la force onusienne, sans donner les détails. Aussi, selon lui, il a proposé à Guillaume Soro de permettre aux FAFN de prendre désormais le contrôle de l'aéroport de Bouaké. Ils (les casques bleus) n'auront plus d'ordre à donner à l'aéroport de Bouaké?, a-t-il averti. Avant de trancher, amer: S'ils veulent partir, alors qu'ils s'en aillent. Dans tous les cas, je ne vois plus leur rôle dans cet aéroport?. Selon sa narration des faits au secrétariat général des FN, dès qu'il s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un attentat, il s'est précipité dans l'avion que les pilotes avaient pu immobiliser sur le tarmac. J'ai demandé au Premier ministre de monter sur mon dos. Je l'ai pris ainsi et je l'ai mis dans le premier véhicule qui est arrivé et nous nous sommes sauvés?, s'est-il rappelé. Dans son témoignage à Blé Goudé et à sa délégation, l'officier des FAFN précise que les agresseurs ont quitté l'aéroport à bord d'un véhicule. Mais, s'est réjoui Wattao, ils ont abandonné le matériel que nous avons récupéré et nous savons d'où il vient?. Non sans relever que des arrestations ont été déjà effectuées. Certainement sur la base de ces éléments dont disposent les FN, celui que l'on surnomme Saha Bélébélé? s'est fait une idée des auteurs de l'attentat: Il y a des gens qui ont déjà interprété (les faits) en disant qu'il y a des éléments des Forces nouvelles qui ne sont pas contents () Mais il faut voir plus loin que cela?.
D'ailleurs, Wattao pense que Dieu a fait éviter le pire à la Côte d'Ivoire. Il faut remercier Dieu. Tout ce qu'il fait est bon. C'est Lui qui a voulu que ça se passe hier (le 29 juin). Si ça se passait le 5 juillet (date où le Président de la République, Laurent Gbagbo, devrait se rendre à Bouaké pour y allumer, avec le Premier ministre Guillaume Soro, la flamme de la paix. Ndlr), ce serait plus grave. Ce serait la honte totale pour la Côte d'Ivoire. Car ce serait le Premier ministre et le Président. Si ça se passait ce jour, ce ne serait pas bien, a-t-il dit sur un ton pitoyable. Dans tous les cas, le chef d'état-major des FAFN a pris l'engagement, face aux Patriotes, que ses soldats vont redoubler de vigilance. Ce qui est arrivé ne va pas se répéter?, a-t-il rassuré.
P. Soro