lundi 2 juillet 2007 par Le Front

Le Premier ministre Guillaume Soro est un miraculé. En partance pour Bouaké, où il devait assister à la cérémonie solennelle d'installation des magistrats dans le cadre des audiences foraines, vendredi dernier, son avion a été pris d'assaut par des individus en cagoule, dissimulés dans les herbes de l'aéroport, à l'aide de lance-roquettes. Récit d'une journée cauchemardesque, qui a failli plonger la Côte d'Ivoire dans une spirale de violence.


Aéroport international d'Abidjan. En cette période de pluie, l'air est frais et le ciel clément. Il est presque 9h42 en ce vendredi 29 juin. Le Fokker 100 de la présidence de la République à bord duquel se trouve le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, et une trentaine de personnes, composées de ses plus proches collaborateurs, des éléments de sa sécurité et du protocole d'Etat, le ministre Konaté Sidiki, et des journalistes de la presse ivoirienne, s'apprêtait à quitter le Gatl. Dans le premier salon, se trouvaient le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Konaté Sidiki et le directeur du cabinet adjoint du Premier ministre chargé de la sortie de crise. Dans le deuxième salon, des proches collaborateurs du Premier ministre dont Alain Lobognon, Méité Sindou, Kamagaté Souleymane dit ?'Soul to soul'' ainsi que des membres du protocole et de sécurité. Dans la troisième cabine, se trouvaient les journalistes de la presse nationale en majorité. Fait notable, le

Le changement de cabine du Premier ministre

Premier ministre qui avait au départ pris place dans la deuxième cabine, a dû finalement rejoindre le salon VIP, où s'étaient déjà installés, le ministre Konaté Sidiki et le directeur adjoint de cabinet de la primature. Ce détail est important, car, en réalité, c'est cette deuxième cabine qui était visée. Les terroristes n'ont sans doute pas imaginé un seul instant, que le Premier ministre ainsi que le ministre Konaté Sidiki qui a, lui aussi, été aperçu dans le deuxième salon avant le démarrage de l'avion, ont une fois dans la carlingue, changé de place. A 10h32mn, lorsque le Fokker 100 a atterri à l'aéroport de Bouaké, les occupants
sont aux anges. Certains journalistes ont même commencé à exprimer leur joie par des applaudissements. Mais, celle-ci sera de courte durée. Puisque, quelques secondes après, une roquette RPG7 part des broussailles et transperce la deuxième cabine où est supposé être le Premier ministre. Le lieutenant Ouattara Drissa, chef de sécurité du Premier ministre, le doyen Doumbia et M. Chérif, tous deux membres du protocole sont mortellement atteints et rendent l'âme aussitôt. Quant au caporal Diomandé Siaka, membre de la sécurité du Premier ministre, il est transporté d'urgence à l'hôpital, mais rendra lui aussi l'âme quelques minutes après. D'autres collaborateurs du Premier sont sérieusement touchés. Il s'agit de Kamagaté Souleymane dit ?'Soul To Soul, Kouamé Jean-Baptiste, Alain Lobognon, et Méïté Sindou. En réalité, le salut du Premier ministre est venu du fait qu'il a décidé, en dernier ressort, de changer de cabine. Après donc la première roquette qui a fait quatre (4) morts dans la deuxième cabine, les occupants croyaient avoir affaire à une panne technique. C'est donc la deuxième roquette qui a atteint les toilettes du Fokker 100, qui les a convaincus de la thèse d'un attentat planifié. Celui-ci visait, semble-t-il, le moteur de l'appareil dans le but de le faire explorer. Mais, il atteint violemment un membre de l'équipage et un journaliste de TV notre partie , Palenfo. C'est la débandade totale dans l'avion ! Les musulmans se mettent à prier Allah et les chrétiens Jésus-Christ . Au même moment, une fumée noire, certainement due à la troisième roquette qui n'a pas explosé, envahit les passagers. Ce qui oblige d'ailleurs un membre de la sécurité du Premier ministre, à casser une vitre de l'appareil. C'est cet homme qui a sans doute, permis d'évacuer cette fumée et d'éviter la mort par asphyxie des occupants. Le pilote de l'avion, le

Le courage et le métier des Fafn

colonel Gnépkély réussit par un calme olympien, à conduire l'appareil jusqu'au tarmac de l'aéroport de Bouaké. Aussitôt le Cema adjoint des Fafn, le commandant Ouattara Issiaka dit Wattao s'y introduit pour extraire le Premier ministre, le ministre Konaté Sidiki et certains de leurs collaborateurs. Pendant ce temps, les soldats des Forces nouvelles (Fafn) ont bouclé l'avion et le périmètre de l'aéroport. Le commandant Karim Ouattara du CCI a, quant à lui, immédiatement engagé une course poursuite avec les terroristes. Le Premier ministre et les siens sont donc conduits au secrétariat général des Forces nouvelles où ils ont rendu un hommage appuyé à leurs soldats pour leur courage et leur acte de bravoure.


JJ Envoyé spécial

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