vendredi 29 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le guide de la Jamahiriya libyenne, le colonel Mouammar El Kadhafi a reçu en tête-à-tête en fin de matinée d'hier, le président du Cojep, Charles Blé Goudé. Après cette audience qui a duré plus de 45 minutes, voici la nouvelle mission à lui confiée par l'hôte libyen du Président Laurent Gbagbo.

C'est hier à 12h30 que le président de l'Alliance des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, a franchi le seuil de la résidence temporaire du ''frère guide'' à Abidjan. Il en est ressorti sous le coup de 13 h15 accompagné de M. Mustapha, chargé du protocole du président libyen. Le jeune leader de la galaxie patriotique, répondait ainsi à une invitation expresse du colonel Mouammar El Kadhafi. D'entrée de jeu, c'est le président libyen qui a donné les raisons qui ont conduit à cette audience : s'informer, à la source, sur ce qui s'est réellement passé en Côte d'Ivoire pendant ces cinq dernières années. Le président du Congrès panafricain des jeunes patriotes, bien à l'aise, a donné toutes les explications voulues par le guide de la Jamahiriya libyenne. Fort de tous les éclairages apportés, le guide libyen s'est ouvert au président du COJEP. Il a informé Charles Blé Goudé dans les menus détails sur le plan de la France contre lui après que ce dernier lui a donné le sens de son combat pour la défense des institutions de la République. En réponse à cette noble vision du leader de la jeunesse patriotique, le colonel Mouammar El Kadhafi a révélé que c'est ce combat justement qui déplait à la France qui nourrit depuis toujours l'ambition de procéder à son arrestation. Il l'a rassuré en lui disant que si jusque-là les Français ne l'ont pas encore fait, ils ne le feront plus jamais. Parce que le guide libyen a décidé depuis hier de placer désormais Charles Blé Goudé sous sa protection. Il a en outre ajouté que les compatriotes de Nicolas Sarkozy useront de toutes les man?uvres et autres tracasseries, mais tout cela sera voué à l'échec. Le guide de la Jamahiriya libyenne a saisi l'opportunité de cette rencontre pour inviter Charles Blé Goudé à Tripoli en Libye. Le ''frère guide'' a, séance tenante, donné des instructions fermes dans ce sens à son service du protocole. Le colonel Mouammar El Kadhafi a ensuite échangé avec Charles Blé Goudé sur les questions liées à la jeunesse africaine. Au finish, le ''frère guide'' a investi le président du COJEP d'une mission sur tout le continent: parler à la jeunesse africaine en marge des rencontres des aînés qui commencent déjà par la réunion d'Accra au Ghana la semaine prochaine. Le colonel Kadhafi a également instruit son hôte de ce que tous les détails se rapportant à cette mission panafricaine seront discutés lors de son prochain séjour en Libye. Très honoré par cette audience du guide de la Jamahiriya libyenne, Charles Blé Goudé à sa sortie d'audience a déclaré : " Je très heureux pour l'honneur et cette grande marque de confiance que le président libyen vient de m'accorder en me recevant pendant 45 minutes. Je ferai en sorte de mériter de sa confiance ".

Maxime Wangué

Le guide veut une armée de 2 millions d'hommes pour l'Afrique
Le numéro un libyen, le colonel Kadhafi, a déclaré que son projet d'Etats-Unis d'Afrique devait prévoir la mise sur pied d'une armée de deux millions d'hommes chargée de mettre un terme aux conflits récurrents qui dévastent bon nombre de pays. Kadhafi s'adressait à des centaines de jeunes à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, dernière étape de sa tournée dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest avant qu'il ne participe à un sommet de l'Union africaine (UA) à partir du 1er juillet à Accra, au Ghana. "Un seul gouvernement africain, une seule armée africaine pour défendre l'Afrique grâce à un effectif de deux millions de soldats. Une seule monnaie, un seul passeport africain. Il faut qu'Accra entende ce message", a dit le colonel Kadhafi devant une assistance où avait pris place le président ivoirien Laurent Gbagbo. Kadhafi, qui chérit de longue date le rêve d'Etats-Unis d'Afrique qu'avait défendu avant lui Kwame Nkrumah, premier président du Ghana après l'indépendance, juge vitale l'unification du continent, afin de stabiliser l'Afrique et de lui permettre de parler d'une seule voix. Le leader libyen a obtenu le soutien du Sénégal, du Zimbabwe et d'autres pays en faveur d'un gouvernement continental, mais des poids lourds diplomatiques comme l'Afrique du Sud et l'Ouganda y sont hostiles. "Il faut que l'Afrique s'interdise toute guerre civile, tribale, toute guerre frontalière. La jeunesse de l'Afrique se noie dans la Méditerranée pour faire la manche là-bas en Europe, elle laisse derrière elle le paradis qu'est l'Afrique. Plus d'immigration, plus d'immigration", a déclaré Kadhafi.

Reuters

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