vendredi 29 juin 2007 par Le Front

Le 06 juin dernier, les cinq (5) membres du Cadre permanent de concertation (CPC), se sont retrouvés à Yamoussoukro, pour donner une nouvelle impulsion au processus de paix et de réconciliation nationale. Au terme d'un conclave qui a duré plusieurs heures, le CPC, tout en reconnaissant quelques avancées notables enregistrées sous la houlette du Premier ministre Guillaume Soro, a néanmoins exigé que certains dossiers soient rapidement évacués. Entre autres, le démantèlement des milices tribales qui écument les rues d'Abidjan et l'ouest du pays, le règlement de la situation des médias d'Etat, la résolution (définitive) du problème de grades des soldats des Forces nouvelles (Fafn), la refonte de l'armée ivoirienne Le président du Burkina Faso, facilitateur dans la crise, a même demandé aux belligérants de faire en sorte que les mois perdus soient rattrapés, afin que les élections présidentielles aient lieu dans les premières semaines de l'année 2008. Or, plus de 21 jours après cette rencontre, le constat est que rien n'a fondamentalement bougé. Non pas à cause d'un manque de volonté du Premier ministre qui a d'ailleurs abattu un travail énorme en si peu de temps, mais surtout, à cause de l'attitude incompréhensible du camp présidentiel. En effet, le processus du démantèlement des milices qui devrait débuter quelques jours seulement après cette rencontre, n'a pu, somme toute, être effectif. A l'exception du simulacre de désarmement du 19 mai dernier à Guiglo, aucune milice n'a été démantelée depuis la rencontre du CPC. D'ailleurs, les miliciens proches du Fpi qui ont repris leurs entraînements quotidiens, sont devenus plus menaçants qu'ils ne l'étaient auparavant. A Adjamé, Abobo, Koumassi, Port-Bouët les miliciens insultent, provoquent et narguent tous ceux qui ont le malheur de réclamer leur démantèlement. Toute chose qui compromet gravement les avancées du processus de paix. A cela, il faut ajouter le refus du clan présidentiel de régulariser la situation des médias d'Etat. La télévision ivoirienne est toujours sans conseil d'administration. De même que la radio et le journal pro-gouvernemental Fraternité-matin . En dépit des recommandations du facilitateur, rien n'a bougé dans ce sens. Pis, les directeurs généraux intérimaires continuent d'exercer, en toute illégalité, leurs fonctions alors même que les différents conseils d'administration ont été dissous par le chef de l'Etat. Sur ce chapitre, les compatriotes ont du mal à comprendre le refus du clan présidentiel qui ne semble pas déterminé à engager les réformes dans le sens souhaité par le président Compaoré. Cependant, le problème le plus délicat qui, assurément, risque de retarder le processus de paix demeure sans aucun doute, celui de la reconnaissance ou l'acceptation des grades des Fafn. Lors du conclave de Yamoussoukro, le CPC avait décidé que les deux signataires de l'accord de Ouaga discutent de la question avec le facilitateur. Mais, semble-t-il, aucune issue n'a encore été trouvée sur cette question. D'autant plus qu'au retour de Ouaga, en début de week-end, le ministre Désiré Tagro, le chef de la délégation du camp présidentiel, a fait une sortie sur les antennes de la télévision ivoirienne, pour indiquer qu'aucune solution n'a encore été trouvée. Il en est de même pour la refonte de l?armée avec la difficile cohabitation entre Fanci et Fafn dans le cadre du Centre de commandement intégré (C C I). Au total, plus de 21 jours après le conclave de Yamoussoukro, les choses ne semblent pas avoir évolué d'un seul iota. Et les Ivoiriens n'hésitent plus à pointer du doigt le camp présidentiel.




JJ

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