vendredi 29 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Chers Frères et S?urs,
Sous ma présidence, le 19 mai dernier, s'est tenu à Daoukro, au Palais des Congrès de l'hôtel de la Paix, un conclave de notre grand parti pour entendre et discuter la synthèse des rapports de missions du Bureau Politique. Vous vous souvenez que ces discussions, au demeurant fort enrichissantes, avaient dû être interrompues en raison de l'heure avancée, le temps imparti n'ayant pas suffi pour épuiser le sujet. En suspendant nos travaux de Daoukro, nous nous étions promis de nous retrouver, ici même, à Abidjan pour poursuivre nos discussions. Je me félicite que ces travaux aient pu être poursuivis et achevés à Abidjan sous la direction du Secrétaire Général, Alphonse Djédjé Mady. Je suis donc heureux de vous retrouver dans le cadre du Bureau Politique qui vient d'adopter les conclusions de ces travaux. Tout en me réjouissant de ces conclusions, permettez-moi de féliciter tous les chefs de missions et leurs équipes qui ont su porter le message du parti à la base, recueillir auprès de nos militantes et militants leurs avis pertinents et faire l'état des lieux en vue du renforcement de la cohésion de notre grand parti.
Je voudrais cependant rappeler, encore une fois, l'objet des missions du Bureau Politique qui visaient exclusivement à faire le point de la situation à la base en vue de l'évaluation, sans faux-fuyants, de nos forces et de nos faiblesses, après tous les traumatismes subis par notre parti depuis le méprisable coup d'Etat militaire du 24 décembre 1999. ll ne s'agissait nullement, comme l'ont pu penser certains de procéder à la distribution de satisfecit aux délégués départementaux ou communaux encore moins de les blâmer, mais de relever les insuffisances parfois bien compréhensibles à corriger ensemble en vue des batailles électorales prochaines. Le document final qui synthétise les rapports de missions m'apparaît comme une fidèle transcription des constats faits sur le terrain et traduit une objectivité sans complaisance que je voudrais relever et saluer. Sans minimiser les efforts des uns et des autres, dans l'adversité qui est la nôtre, à quoi nous serviraient les flatteries et l'autosatisfaction ? Notre tradition démocratique fondée sur le dialogue franc nous impose un devoir de vérité envers nous-mêmes si nous voulons surmonter nos difficultés, apporter les correctifs nécessaires pour aller de l'avant. Du reste, la conjoncture politique actuelle nous le commande. C'est pourquoi je considère que ce document que nous venons d'adopter avec responsabilité est une bonne base pour servir au bon fonctionnement de nos structures. Dès lors, j'invite chacun de vous, responsables à divers niveaux de notre parti à se l'approprier, à l'expliquer afin que nos militantes et nos militants de base s'en imprègnent et en tirent le plus grand profit pour la bonne marche de notre organisation.
Que les critiques relevées ne découragent pas. Car par delà les faiblesses soulignées ça et là, ce qui compte, ce sont nos atouts et les forces du PDCI-RDA. Ces atouts sont nombreux. Citons entre autres, notre cohésion, notre organisation, notre implantation nationale et notre base sociale comprenant la grande majorité des Ivoiriens, de nombreux jeunes et femmes déterminés. Que dire de notre cohésion ? La force du PDCI-RDA demeure son unité et sa capacité à se rassembler dans l'adversité. Notre parti a démontré toute sa vitalité et sa santé politique en résistant avec succès aux multiples assauts et tentatives d'inféodation, d'intimidation, d'achats de conscience, de débauchage et de déstabilisation pour l'atteindre dans son unité et sa cohésion. Nous devons persévérer dans cette voie pour consolider notre cohésion déjà forte et constamment réaffirmée. S'agissant de notre organisation, le PDCI-RDA a, de tout temps, su adapter ses structures pour relever les défis auxquels il est confronté à chaque étape de l'évolution de la société ivoirienne. C'est ainsi que pour répondre aux exigences de la démocratie interne, le PDCI-RDA a mis en place les délégations départementales et communales pour décentraliser les responsabilités, démultiplier les sections en vue d'un encadrement de proximité et une approche participative de la prise de décisions. Au plan de son implantation nationale, notre parti, avec 109 délégations départementales et communales, 2.751 sections, 22.910 comités de base sans oublier la multitude des sous-comités de nos organisations spécialisées, s'affiche comme le plus grand parti de la Côte d'Ivoire dont il couvre l'ensemble du territoire. Par sa base sociale, émanant de toutes les couches de la nation ivoirienne, le PDCI-RDA peut s'honorer de n'être ni un parti sectaire, ni un parti régionaliste encore moins un parti tribaliste. Cette force doit être le socle sur lequel nous devons bâtir nos différentes stratégies en vue de la conquête très prochaine du pouvoir d'Etat. A ce stade de mon propos, nous devrions nous convaincre que le temps de la réalisation de nos ambitions n'est pas loin. Il ne peut en être autrement quand on sait que la caractéristique essentielle de nos adversaires, c'est l'incompétence notoire, la mauvaise gouvernance, la gestion partisane de la crise et des affaires de l'Etat, marquée par la gabegie, la concussion, le détournement frénétique de deniers publics, la ruine de notre économie, la désorganisation de l'administration publique et de la société, la dégradation avancée de nos institutions de recherche scientifique, l'assassinat de l'intelligence et la mutilation morale de notre jeunesse scolaire et universitaire, le tout aggravé par le scandale des déchets toxiques et la pauvreté généralisée. Ainsi donc et à la faveur de ces missions, je relève, pour ma part, des indices qui me confortent sur la réalité de l'implantation de notre parti et de ses chances de succès. Le PDCI-RDA, en dépit des vicissitudes sans nombres et des contrecoups de l'histoire, demeure, sans forfanterie aucune, la première formation politique du pays par son expérience, la qualité de ses hommes, son assise et son implantation nationales. Le second enseignement concerne la fidélité de nos militants de base à nos idéaux politiques. Ceux-ci n'ont jamais vacillé malgré le chant des sirènes de nos adversaires et particulièrement du FPI, les calomnies éhontées et les tentatives intempestives de débauchages par l'achat des consciences. Et les mises en scène burlesques de transhumances fictives et surfaites à dessein sont restées de vaines opérations d'intoxication et de désinformation. Dans leur immense majorité, nos militants sont demeurés convaincus de l'injustice qui a vu notre parti écarté du pouvoir par les armes et ont établi déjà et de manière irréversible le bilan chaotique et peu glorieux de la gestion du FPI au cours de ces sept dernières années.
Chers Frères et S?urs,
La flamme du PDCI-RDA n'aurait jamais pu être sur le terrain ce qu'elle est aujourd'hui sans les actions courageuses, l'engagement politique désintéressé de nos délégués départementaux et communaux aidés de nos vaillants secrétaires généraux de sections et de nos intrépides présidents de comités qui, au prix de grands sacrifices, ont tenu le flambeau du parti dans un contexte ingrat et instable. En votre nom à tous et au mien propre, je voudrais leur rendre un vibrant hommage et leur exprimer mes sincères remerciements pour le travail accompli. Leur tâche doit être poursuivie car elle n'est pas achevée.
A cet hommage appuyé, j'associe nos honorables élus, députés, maires, présidents de Conseils Généraux, qui donnent force institutionnelle à notre parti- Je salue la disponibilité dont vous faites preuve en toute occasion. Votre raison d'être, c'est la symbiose avec les responsables et les militants de base, vos premiers mandants. Votre loyauté et votre fidélité doivent être sans nuance pour servir d'exemple sur le terrain où vous avez figure d'emblème du PDCI-RDA. Je ne saurais oublier les organisations de la société civile dont le rôle dans la sphère politique mesure la qualité de la gouvernance. Ensemble, tout est possible pour mettre fin à la désespérance que le FPI veut nous imposer comme horizon ultime. Il nous faut rapidement mettre en perspective les échéances électorales annoncées pour 2008. Quoique l'on dise de ces échéances, maintes fois reportées, pour tromper notre vigilance et nous amener à baisser la garde, elles finiront par avoir lieu- Car le maintien à la tête de nos institutions de personnes sans légitimité n'épargne pas la nation entière d'une honte devenue insupportable pour tous. Il convient de nous préparer sérieusement aux élections avec foi, discipline et détermination. La plate-forme du RHDP à laquelle le PDCI-RDA adhère dispose clairement que chaque parti signataire présente au premier tour son candidat à l'élection présidentielle et soutienne, au second tour, le candidat le mieux placé. Notre volonté de faire échec à toute velléité de hold-up électoral commande, au sein de l'alliance, de s'en tenir à cet engagement.
Les audiences foraines sont envisagées à brève échéance. C'est donc le lieu de rappeler notre inflexible détermination de voir chaque Ivoirienne, chaque Ivoirien, disposer de documents légaux attestant de sa citoyenneté afin de lui permettre d'exercer ses droits civiques et de se donner les gouvernants de son choix.
Il incombe à chaque délégué départemental ou communal, auquel il faut associer les élus, les femmes et les jeunes, de veiller à ce que cet objectif soit atteint dans la transparence, la justice et la sécurité. La mobilisation totale de nos énergies pour un encadrement systématique, méthodique et rigoureux de nos militants en ville et surtout dans les campagnes doit être la règle d'or en la matière,
Dans toute la mesure du possible, il faudra éviter que le FPI, dans sa veine tentative de demeurer au pouvoir sans élections, ne réédite les actes de violence et de barbarie dont il est devenu coutumier et auxquels nous avons assisté lors des audiences foraines, à Abidjan, Yamoussoukro, Toumodi, Grand Bassam, Divo, Bongouanou et j'en passe. Dans l'ensemble des opérations visant les élections prochaines, il me tient à c?ur de m'adresser particulièrement aux cadres. Leur unité doit être exemplaire parce que si la base du PDCI-RDA témoigne d'une grande homogénéité dans ses convictions, on ne saurait en dire autant de tous nos cadres sur le terrain. Les querelles de personnes, les suspicions, les procès d'intention, les ambitions mal maîtrisées, dans ce contexte instable, aggravent nos incertitudes et nuisent à notre cohésion quand elles ne désemparent pas nos braves militants sur le terrain. Je voudrais donc redire à tous que le PDCI-RDA est le parti des compromis. Et, qu'en toute chose, il faut viser et atteindre par le dialogue et la concertation, le compromis qui rassure, rassemble et qui ne divise pas. Le PDCI-RDA n'est pas le parti des compromissions où se perdent les âmes au bénéfice de subsides sordides. Sur ce registre, et au risque de me répéter, je voudrais réitérer les termes de mon adresse de Daoukro : " La condition sine qua non pour aller aux élections implique le resserrement de nos rangs. Cette cohésion nécessaire est à mes yeux, malheureusement encore, trop mise à mal dans nombre de nos Délégations Départementales et Communales du fait des querelles de leadership, des conflits d'autorité et d'ambition. J'invite tous les responsables que vous êtes, à la maîtrise de ces ambitions légitimes dont la satisfaction passe par notre succès national à l'élection présidentielle. Ainsi, dans mon entendement, les émulations sectorielles doivent, pour le moment, s'inscrire dans le cadre d'une hiérarchie des priorités du parti et dans celui du respect de l'ordre et de la discipline. Celle-ci ne saurait, paradoxalement, s'autoriser de la démocratie pour se saborder."
Le rôle d'arbitre des délégués départementaux dans cet ordre d'idées, me paraît déterminant pour assurer la discipline et la cohésion nécessaires à travers un militantisme engagé exempt de toute ambiguïté. Je compte sur eux pour rassembler les militants, les cadres, les femmes, les jeunes en les organisant, en vue d'animer leur base avide d'information et de formation, pour faire barrage aux mensonges, aux promesses insolvables, aux tricheries concoctées dans les officines du FPI.
A ce propos, le Parti devra travailler à l'encadrement spécial de nos militants vivant dans les zones de forêt. Ils ne doivent en aucune manière et sous aucun prétexte être écartés des élections à venir. Ils devront disposer de leurs documents légaux en tant que citoyens ivoiriens, pour leur permettre d'exprimer leurs droits au même titre que tous les autres citoyens de la République de Côte d'Ivoire. De même, compte tenu de leur importance démographique, des candidatures devront être suscitées au sein des Ivoiriens vivant dans ces zones de manière que leurs leaders puissent briguer les suffrages de leurs concitoyens dans leur circonscription. C'est à ce prix que nous contribuerons à la consolidation de l'unité et de la conscience nationales ivoiriennes en nous-mêmes et dans nos différentes régions. Chers Frères et S?urs,
L'actualité nous amène à réfléchir sur le contexte nouveau créé par l'accord de Ouagadougou et le rôle éminemment positif du Président du Faso, Son Excellence Blaise Compaoré, pour nous amener à la paix et à des élections libres, transparentes, justes et ouvertes à tous. La récente réunion du Conseil Permanent de Concertation, à laquelle j'ai participé après m'être rendu à Ouagadougou, a établi un chronogramme d'actions à mener en vue des élections prochaines. Le Premier Ministre SORO Guillaume s'emploie à appliquer ce chronogramme pour lequel nous lui renouvelons nos encouragements et nos remerciements pour son engagement personnel en faveur des décisions du Conseil Permanent de Concertation (C.P-C.).
Pour sa part, le PDCI-RDA, par ma voix, a fait savoir l'importance que revêt à ses yeux le processus en cours et entend s'y impliquer activement et positivement. A cet égard, nous espérons que les dispositions visant à la supervision et au suivi des élections par l'ONU et la communauté internationale en vue d'en garantir la fiabilité et la crédibilité seront renforcées. Aussi n'aurai-je jamais de cesse de remercier la Communauté internationale, le Conseil de Sécurité des Nations Unies et la France pour leur engagement conjugué dans le processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Cependant, nous voulons espérer que les exactions et les violations massives des droits de l'homme dont le régime en place s'est rendu coupable et qui ont fait l'objet d'enquêtes ponctuelles et successives ne seront pas passées par pertes et profits par les Nations Unies au nom de la réconciliation. Les Ivoiriens ne comprendraient pas que l'on ait pu atteindre à leur intégrité physique et morale sans que soient appliquées des sanctions exemplaires afin d'éviter dans le futur que des actes de cette nature, à la gravité incontestable, soient réédités.
Avec le programme tel que tracé par le CPC qui devrait voir les audiences foraines reprises dans les meilleurs délais, mes tournées dans nos régions pourront avoir lieu. Tout en comprenant l'impatience des uns et des autres, je voudrais vous assurer qu'il ne s'est pas passé un seul jour sans que je n'aie ressenti personnellement le besoin d'aller à la rencontre de nos chefs traditionnels, de nos s?urs, de nos frères, de nos jeunes, des braves populations du pays profond. Cette attente sera satisfaite bientôt et toutes les dispositions sont déjà envisagées pour tenir cet engagement L'itinéraire qui sera suivi tiendra compte de l'état d'avancement de la préparation de ces tournées par les responsables locaux.
Chers Frères et s?urs,
Le PDCI-RDA, à travers son illustre histoire, a témoigné, avec ses hommes, ses femmes et ses jeunes, d'un engagement suprême pour la Côte d'Ivoire. Le PDCI-RDA ne trahira jamais l'esprit de Félix Houphouët-Boigny qui en a fondé les ressorts. Nous devons donc rester nous-mêmes dans l'adversité comme dans la félicité, fidèles à nos idéaux, sereins face aux enjeux et aux défis annoncés. Malgré la longue traversée du désert, notre parti a toutes ses chances intactes de gagner et entend y travailler avec détermination pour apporter l'espoir à notre nation éprouvée. C'est pourquoi, je voudrais mettre en garde les militants contre la tentation de certains de créer la division et la diversion en initiant des courants que le PDCI-RDA ne reconnaît pas. Restons unis jusqu'aux échéances des élections à venir. Pour terminer, et tout en réitérant mes félicitations et mes remerciements pour le travail accompli par les missionnaires auprès des délégués départementaux et communaux, il faut bien nous convaincre que notre victoire aux élections prochaines va dépendre de notre capacité à nous mettre résolument à l'unisson de notre base. 11 nous faut également nous y maintenir à chaque instant en restant indifférents aux mirages du FPI, qui ne sont en réalité que les reflets des échecs irréversibles qui caractérisent ce régime. Plus nous serons nous-mêmes et unis, plus nous serons forts. Car sans union et sans cohésion tout ce que nous entreprendrons sera vain. C'est bien de cela qu'il s'agit et les missions du Bureau Politique à travers le pays en font un constat lumineux.
Je vous invite tous à vous mettre immédiatement et résolument au travail. La victoire nous attend.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Henri Konan BEDIE
Président du PDCI-RDA

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