jeudi 28 juin 2007 par 24 Heures

La crise à la Poste de Côte d'Ivoire n'est pas sans conséquences pour une entreprise qui était déjà en proie à d'énormes difficultés. L'espoir que suscite le départ de l'ex-DG, Sébastien Zéhi, ne saurait cependant occulter les désagréments que les turbulences ont occasionnés. Au nombre de ceux-ci, et en attendant de procéder à un bilan exhaustif, on peut citer les arriérés de salaire et les mandats émis mais non payés qui s'élèveraient à 82 millions de francs CFA.

Si l'espoir renaît à la Poste de Côte d'Ivoire, les travailleurs sont cependant confrontés à un problème, et non des moindre.
La hantise de la fin du mois.
Et pour cause, ils accusent 5 mois d'arriérés de salaire.
Cette situation résulte en grande partie de la crise qu'a connue la poste consécutivement à l'entêtement de Sébastien Zéhi à s'accrocher à la direction de l'entreprise en proie à d'énormes difficultés.
On nous doit 5 mois de salaire.
L'arrivée de Jean-Michel Deigna nous avait donné beaucoup d'espoir, puisqu'il avait promis de nous régler une bonne partie de ces arriérés.
Mais les derniers soubresauts nous poussent à croire qu'on ne pourra pas rentrer en possession de notre dû , s'est lamenté hier un agent de la poste principale, place de la République communément appelée Abidjan 01.
A ce propos, un cadre de la Poste, proche de la direction intérimaire, se veut plus nuancé.
Le DG (Jean-Michel Deigna, Ndlr) n'a rien dit officiellement, car s'il est vrai que l'on est dans le 5ème mois impayé, force est de reconnaître qu'on est venu trouver une situation compliquée.
Il n'a, par conséquent, pas pu prendre un tel engagement , soutient cet interlocuteur qui préfère requérir l'anonymat.
Et de préciser qu'à sa connaissance, la direction financière s'attelle plutôt à payer les salaires de février.
Prié de confirmer ou non les rumeurs selon lesquelles des proches de Sébastien Zéhi passaient à la caisse, notre source a révélé : Il (Zéhi, Ndlr) leur donnait des bulletins de salaire avec lesquels ils se promenaient de bureau à bureau et en fonction de ce qu'il y avait dans les caisses, les receveurs leur remettaient quelques chose .
Il s'avère, cependant, selon notre interlocuteur, que des agents ayant déjà perçu leurs salaires voudraient encore se faire payer.
La supercherie ne passera pas, car les comptables ont confronté les 2 listes , précise-t-il.
Une autre anecdote que nous a racontée une source proche du dossier a trait aux 15,4 millions de sursalaire que l'ex-DG de la Poste s'est fait payer quand il est revenu aux affaires - Et nous avons eu copie de l'état de payement du salaire de M.
Zéhi-.
Et notre source d'expliquer cette irrégularité : le salaire étant composé du salaire indiciaire et des primes de responsabilité que l'on appelle le sursalaire, Zéhi, le temps qu'il est resté à la maison, percevait son salaire indiciaire.
Dès qu'il est revenu aux affaires, il s'est fait un rappel, alors qu'il n'a pas travaillé pendant les 6 mois en question .
Mais il n'y a pas que les salaires qui troublent le sommeil des postiers.
Les engagements de l'entreprise, et notamment les dettes, ne les laissent pas indifférents.
Notre interlocuteur reconnaît que la Poste doit par exemple aux fournisseurs, lesquels du reste se sont montrés, à l'en croire, très compréhensifs.
En particulier lorsqu'en l'absence de Zéhi, un système d'apurement avait été mis en place et qui fonctionnait à merveille.
Les réclamations constituent un autre volet des engagements que devra respecter la Poste.
Il ressort en effet d'une confidence que le point des réclamations effectué vendredi a abouti à près de 82 millions de mandats express émis mais non payés pour la période du 6 février au 1er juin 2007.
Somme qu'il va falloir rembourser aux émetteurs.
Ce qui n'a pas de quoi combler d'aise les travailleurs, surtout que les rumeurs ont fait récemment cas de ce qu'une banque de la place avait des contacts avec la nouvelle direction pour aider celle-ci à apurer les arriérés de salaire.
Mais que les choses auraient tourné court après la décision qui remettait en selle Sébastien Zéhi.
Notre source se veut prudente à ce sujet : J'ai moi aussi entendu parler de cela, je ne sais pas de quelle banque il s'agit.
Je ne sais pas exactement quelle est la nature du partenariat en cours, mais je crois savoir qu'un terrain d'entente a finalement été trouvé .
En attendant, les agents vaquent à leurs occupations dans leur grande majorité.
C'est au niveau du rendement et des recettes notamment que les choses pourraient aller mieux.


Arouna TOURE


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