11 heures : Les Abidjanais convergent vers l'aéroport Félix Houphouët- Boigny. Le Boulevard Giscard d'Estaing est noir de monde. On peut distinguer au nombre des personnes dans la foule des groupes de jeunes arborant des tee-shirts à l'effigie du guide de la Jamahiriyya, Muammar Al Kadhafi. 11h15 mn : Arrivée à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny de Philippe Mangou, Chef d'Etat-Major des FANCI. Suivi des membres du Gouvernement. Les officiers de tous les corps de l'armée nationale. Les chefs coutumiers conduits par le Secrétaire général de leur Association, M. Jean Gervais chef de Pahiopa. Dans leurs apparats traditionnels, ils prennent place dans le salon VIP. 11h30 mn : Le parking de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny est presque plein. Le service de sécurité met de l'ordre, orientant les différents groupes de jeunes qui défilent sur les lieux. A l'entrée du parking réservé aux VIP, une haie de cordon humain est déjà en place. La fête des pancartes appartenant à différentes associations bat son plein : Association mondiale de l'Appel islamique, les parents des Agoras et Parlements de GESCO Les drapeaux Orange Blanc Vert ivoiriens et Verts libyens, sont agités. Ajoutant ainsi un cachet spécial à cette fête. La FESCI venue en grand nombre donne de la voix. 11h 45 mn : De gros nuages noirs se forment dans le ciel. La foule est anxieuse. Mais des groupes de jeunes entretiennent l'ambiance en scandant le nom de Kadhafi. La pluie ne se fait pas prier et tombe à grosses gouttes. Nullement découragée, la foule chante de plus belle. Et redouble d'ardeur. Sous la pluie battante, les policiers, les militaires et les gendarmes sont à la tâche. Trempés jusqu'aux os, ils savent qu'on ne badine pas avec les questions de sécurité. Surtout quand l'hôte reçu a pour nom, Kadhafi.
12 Heures. Les hommes de Dieu ou croyants, se félicitent de la tombée de la pluie. Toutes choses attribuées à la grâce divine. Un signe de bénédiction de Dieu pour la Côte d'Ivoire. 12 H30 mn : La foule grossit d'heure en heure. La police s'efforce de canaliser les ardeurs des uns et des autres. On scrute l'horizon dans l'espoir d'apercevoir l'avion du guide libyen dont l'arrivée est prévue pour 11 heures. 12 H 45 mn : Quelques officiels quittent le parking. Pendant ce temps, une quarantaine de voitures blindées de marque Toyota Land Cruiser 4x4 on pris place dans le parking. En position de départ, ces 4x4 quadrillent la Limousine Mercedes, (commande car) du Président libyen, sur lequel on peut voir les drapeaux ivoirien et libyen. Peu après, la nouvelle tombe. On annonce l'arrivée du Guide libyen aux environs de 15heures. L'ambiance est toujours maintenue par les groupes de danseurs et surtout, la FESCI. 14 h 10 : L'arrivée du premier ministre Guillaume Soro et du chef de l'Etat le Président Laurent Gbagbo. Ils sont vite introduits dans le salon d'honneur ou attendent les membres du gouvernent. 14 h 30 mn : La garde présidentielle se met vite en mouvement et en place. Le Général Philippe Mangou est sur la piste pour une dernière inspection. Les militaires forment une haie humaine sur tout le long du tapis rouge. 14 h 32 mn : L'avion du guide libyen apparaît à l'horizon. C'est le délire. La foule entre en transe. On agite les drapeaux verts aux couleurs de la Jamahariyya. Tout est fin prêt pour l'accueil. Le gros porteur libyen sur lequel on peut lire AFRIQIYAT-99 s'immobilise lourdement. 5 minutes plus tard, un autre gros porteur accompagnant le Président libyen atterrit. Le Président Laurent Gbagbo attend au bas de l'échelle coupée, en compagnie des membres du gouvernement son homologue de la Jamahiriyya.
14h 45 mn : Le Président de la République jamahariyya arabe libyenne fait son apparition. Tout de blanc vêtu, il est accueilli par le Président Gbagbo. Des accolades amicales et chaleureuses entre les deux chefs d'Etat. Les reporters photographes se battent pour immortaliser l'événement. Les gardes rapprochés du Président libyen entrent en action. Vite, ils entourent les deux Présidents, qui se dirigent vers l'estrade pour les honneurs militaires. Le Président libyen prend la main de son homologue ivoirien. Un tonnerre d'applaudissements à l'endroit des deux leaders africains lorsqu'ils arpentent les marches du podium pour les hymnes nationaux. C'est l'apothéose. 14 h 50 mn : Après les hymnes nationaux des deux pays, les deux chefs d'Etat passent ensemble en revue les troupes. Puis s'engouffrent dans le salon d'honneur pour le traditionnel akwaba. 10 minutes plus tard, dehors, ils prennent un bain de foule. C'est le délire. La foule scande les noms de Kadhafi et Gbagbo. Le Guide de la Jamahariyya lève le poing en signe de victoire comme pour dire que le combat continu. La foule crie de plus belle et veut toucher le leader libyen. Kadhafi prend même le risque de faire le tour du parking pour saluer les Ivoiriens amassés. La sécurité libyenne, prompte, encercle les deux Présidents. Un bon contingent de Libyens repartis en trois groupes, veille aux gestes et faits. Il a fallu de la baraka pour ces gardes du corps pour frayer le passage aux deux chefs d'Etat qui s'engouffrent dans la limousine blindée du chef de l'Etat libyen. Le service de sécurité joue des coudes et réussit à contenir la foule enthousiaste. Le cortège présidentiel peut alors s'ébranler vers la résidence du Chef de l'Etat ivoirien La fête commence bien.
Jean-Baptiste Essis
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