jeudi 28 juin 2007 par Nord-Sud

Souké et Siriki, les vedettes du téléfilm Bobodiouf, jouent ce samedi au Palais de la culture. Avant ce spectacle, ils s'ouvrent aux lecteurs de Nord-Sud Quotidien.




Vous étiez annoncés pour le mois de mai, malheureusement on ne vous a pas vus. Que s'est-il passé ?

Souké : Je pense que l'organisateur est mieux placé pour répondre à cette question. Apparemment pour moi, je pense qu'il a reculé pour mieux sauter.





N'empêche qu'à cette même période, vous étiez au Mali pour participer à un festival d'humour ?

Souké : C'est vrai, nous étions au Mali pour participer à un festival de comédiens. En un mot, c'était une nuit d'intégration africaine. Nous y étions avec nos frères comédiens du Mali, du Burkina, de la Côte d'Ivoire et de la Guinée.





Vous venez jouer dans un registre différent de celui du téléfilm Bobodiouf qui vous a révélés au grand public. Qu'allez-vous présenter samedi aux spectateurs du Palais de la culture ?

Siriki : Ce que nous allons présenter au public est totalement différent de ce qu'il voit à la télévision. Au niveau du petit écran, ce n'est que du cinéma. Or, nous allons jouer en live devant nos fans. Nous réservons une grande surprise aux Abidjanais.

Souké : Pour nous, Abidjan est la locomotive du showbiz en Afrique. Nous allons faire un spectacle comme les Abidjanais en veulent. Ceci pour vous dire, que nous réservons d'agréables surprises à nos fans. En tous cas les absents auront tort.





Quels thèmes allez-vous aborder ?

Souké : Nous allons aborder plusieurs thèmes. Notamment, des thèmes éducatifs, de sensibilisation etc. quand le public viendra il le constatera.





Peut-on savoir pourquoi les comédiens désertent les planches au profil du cinéma ? Est-ce que cela veut dire que le théâtre est appelé à disparaître?

Souké : Non pas du tout. Nous pensons que c'est la même famille. Le comédien des planches n'est pas différent de celui des films. De grands acteurs comme Arnold Schwarzenegger ne sont pas nés avec le cinéma. Ils ont débuté ailleurs pour en arriver là. Un comédien de théâtre n'arrive au cinéma que par la volonté du réalisateur. Nous n'avons rien à envier aux acteurs américains. Nous nous avons un don naturel quand on joue. Il n'y a rien de sorcier qu'un comédien de théâtre soit un bon acteur de cinéma. C'est la même famille.

Siriki : À mon niveau je ne vois pas de différence entre un comédien de cinéma et celui du théâtre. Un bon comédien doit pouvoir incarner les rôles qu'on lui confie. Il appartient au comédien de rentrer dans la peau du personnage.





En dehors des planches, avez-vous reçu une formation particulière avant d'embrasser la carrière du grand écran ?

Souké : Effectivement, beaucoup de membres de Bobodiouf ont participé à de nombreux séminaires de formation dans le domaine du cinéma. Les comédiens sont recrutés le plus souvent à travers les castings. Par exemple, les comédiens de Bobodiouf ont été retenus tout juste après le film de royaume d'Abou.

Siriki : Il faut dire, pour ma part, que c'est après le royaume d'Abou que nous sommes venus faire Bobodiouf. Auparavant j'étais technicien dans le film du royaume d'Abou, tandis que Souké jouait et était éclairagiste en même temps. Même pendant le tournage des Bobodiouf nous avons maintenu nos deux rôles.





Comment avez-vous vécu l'arrêt du film au royaume d'Abou?

Souké : Nous avons pris ça très mal. Nous n'étions pas du tout contents. Nous n'avons pas voulu cela. Mais c'était un peu plus compliqué pour nous. On a essayé de traiter ça de façon discrète, mais nous n'avons pas pu. Sincèrement nous avons mal vécu la chose. Aujourd'hui nous mettons cela au compte des obstacles de la vie.

Siriki : Ce sont des obstacles qu'il faut vivre. Tout début est difficile en toute chose. Il faut tirer les leçons des échecs pour mieux sauter.





Que s'est-il passé pour qu'on en arrive-là ?

Siriki : Cette situation est arrivée à cause d'un problème d'argent. On nous avait fait des promesses au début, mais qui n'ont pas été tenus. Il était question d'augmenter notre cachet au fur et à mesure. Malheureusement cela n'a pas été le cas. Dans la vie on travaille pour progresser et non pour régresser.





Quel est le type de contrat que vous avez signé ?

Souké : Vous savez au début, le producteur nous a fait comprendre qu'il n'avait pas de gros moyens. C'est donc sur cette base que nous sommes partis. Pour finir nous nous sommes rendus compte que le producteur n'avait aucun respect pour nous. Et tout était devenu bizarre. Le scénariste Abou et le réalisateur ne s'entendaient plus. Le premier demandait qu'on augmente son cachet. Ce qui n'a pas été fait. Abou a décidé de voler de ses propres ailes. Toujours est-il que le royaume d'Abou continue. D'ici peu, le tournage de ce film va démarrer.





Serez-vous de l'aventure?

Souké : Cela dépendra du nouveau réalisateur. S'il nous fait appel nous viendrons.





Comment êtes-vous arrivés à Bobodiouf ?

Souké : Pendant que nous étions au tournage de royaume d'Abou, plusieurs séries étaient en vue. Notamment un film intitulé Commissariat du quartier, une série policière comique. Un autre film dénommé Deux villageois était également prévu. Mais le réalisateur en s'appuyant sur notre sobriquet qui était Bobodiouf a intitulé son film Bobodiouf.

Siriki : Dans ce téléfilm de Bobodiouf nous avons signé plusieurs contrats. Cela nous a amené à rompre avec le réalisateur.





Où en êtes-vous avec les Niaf, Niaf?

Souké : Nous voulons que les gens comprennent que nous n'avons pas quitté les Bobodiouf pour un problème d'argent. C'est parce que le réalisateur voulait nous diviser que nous lui avons tourné le dos.

Siriki : Concernant les Niaf, Niaf, nous avons fait l'épisode pilote. Par la grâce de Dieu nous débuterons le tournage à la mi-juillet.





Pensez-vous que l'humour nourrit son homme ?

Souké : L'humour peut nourrir son homme à condition qu'on prenne au sérieux l'humoriste. Or l'humoriste en Afrique est un jou-jou pour les enfants. Par exemple les hauts cadres et gouvernants lorsqu'ils descendent du boulot appellent l'humoriste pour les faire rire. Alors que ce que l'artiste dit dans son sketch il faut en tenir compte. Il faut qu'on nous prenne au sérieux en nous donnant nos droits, cela nous permettra de vivre de notre art.

Siriki : En Afrique les enfants considèrent les humoristes comme un jouet. On ne peut pas non plus dire qu'on ne vit pas de notre art. Nous faisons avec.





D'aucuns ont annoncé que Siriki est séropositif ?

Siriki : Ah bon ! Non, je me porte très bien. Lorsque le vieux Siriki est mort ici, les gens ont pensé immédiatement à moi. Même au Gabon où j'étais en spectacle les gens ont pensé que j'étais mort. Mais il n'en est rien, je me porte à merveille.









Interview réalisée par Issa T.Yéo

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