jeudi 28 juin 2007 par Fraternité Matin

En mission aux États-Unis, le président du Rassemblement des républicains s'explique, entre autres, sur la vie de son parti.

M. le président du RDR, quels sentiments vous animent au moment où vous retrouvez vos militants?

Ce sont des sentiments de fierté et de joie de me retrouver parmi les camarades des USA malgré les difficultés. Parce que beaucoup parmi eux ont quitté la Côte d'Ivoire pour se réfugier ici à cause de la situation au pays. Toutefois, je vois que le RDR est un parti fort, un parti qui s'organise, qui est debout et qui se prépare pour les élections. Donc moi, je suis très heureux de la rencontre de ce matin.

Les élections sont, bien sûr, importantes mais, au moment où vous vous attelez à les préparer, il y a un fait qu'il ne faut tout de même pas occulter. Je parle du départ de vos rangs des dinosaures tels que Zémogo, Béchio, Eunise Kanaté, Aly Kéita. Cela ne risque-t-il pas de porter un sérieux coup à votre campagne prochaine et même de ruiner à jamais vos chances d'accéder au pouvoir d'Etat?

Un parti politique, on y adhère par conviction et on y reste quand on pense qu'on y a sa place. On en part quand on pense qu'on n'y a plus sa place. Donc moi, je n'ai pas d'autre chose à ajouter que de constater que certains qui étaient avec nous ont décidé de partir. Mais également, il y en a d'autres qui n'étaient pas avec nous qui décident de nous rejoindre. C'est la vie naturelle des partis politiques. Je n'en fais pas un problème.

Le dernier transfuge du RDR, Jean-Jacques Béchio, soutient que le manque de démocratie et même le tribalisme au sein de votre parti auraient motivé son départ. Quel est votre avis?

C'est son point de vue et je ne le partage pas.

Et le vôtre... ?

C'est son point de vue.

Vous parlez beaucoup d'élections et pourtant la date définitive n'est pas encore connue et d'autres défis restent à surmonter. Vous avez même annoncé que vous étiez déjà en campagne.

Nous avons maintenant une indication de la période. A l'occasion de la réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) à Yamoussoukro le 12 juin dernier, il a été indiqué que les élections pourraient avoir lieu en mars 2008. Et ce, malgré les retards constatés ici et là. Donc, dans neuf mois. Et c'est ce qui fait que nous nous considérons en campagne. Nous ne voulions pas entreprendre d'activités politiques avant d'avoir une certitude sur la période, mais maintenant les choses sont claires. D'ailleurs, le CPC se réunira de nouveau dans la deuxième quinzaine du mois d'août et ce sera l'occasion de donner la date exacte des élections de mars 2008.

Mars 2008, c'est donc dans 9 mois et pourtant le RDR semble marquer le pas dans l'occupation du terrain comparativement aux autres partis qui mènent des actions politiques de grande portée. Quand allez-vous commencer la campagne sur toute l'étendue du territoire?

Je ne sais pas ce que vous appelez marquer le pas. Au RDR, ce que nous avons préféré faire, c'est d'arrêter les manifestations de masse comme on en a eu l'habitude en 1999 et 2000. Nous avons fait la preuve que le RDR sait mobiliser et peut mobiliser. Maintenant, nous sommes dans la préparation des élections. C'est un travail de fourmi, de terrain et d'organisation. Nous le faisons sans autre arrière-pensée parce que ce qui nous intéresse ce sont les élections que nous préparons activement. La mobilisation, on l'a fait à un certain moment mais aujourd'hui c'est la préparation des audiences foraines, du recensement, de la formation des militants. Voici les enjeux qui préoccupent le RDR. Par rapport à ces élections, nous avons élu des secrétaires départementaux qui sont la tête de fil de l'action du RDR sur le terrain. Tous sont en train d'organiser leurs bureaux pour la mise en place de structures nécessaires pour la surveillance des bureaux de vote, des audiences foraines, du recensement. Ils travailleront en collaboration avec les comités techniques qui veilleront également sur tout le processus électoral.

L'Accord de Ouaga signé le 4 mars dernier a connu un soutien presque étouffé de votre parti. Qu'est-ce qui peut expliquer cela, quand on sait que cet accord ramène la paix après près de 5 années de crise?

Le RDR a plutôt soutenu l'Accord de Ouaga. J'avais moi-même fait un voyage au Burkina à la tête d'une délégation comprenant le PDCI. Le Premier ministre Soro Guillaume nous a briefé le 3 mars sur les éléments essentiels de cet accord. Nous sommes donc heureux de constater une avancée vers la paix grâce à cet accord. Nous souhaitons que cela aboutisse à des élections en mars 2008. N'empêche que depuis la signature de cet accord, un malaise s'est installé entre les membres du RHDP, singulièrement entre les Forces Nouvelles et le PDCI. Il y a eu des déclarations malencontreuses à un moment donné. Mais tout ceci est rentré dans l'ordre. Et d'ailleurs la réunion que nous avons eue chez le président Bédié en présence du Premier ministre Soro Guillaume et des autres leaders du RHDP, juste avant mon départ, a montré le retour de la parfaite cohésion entre les membres du RHDP. Et pour nous, ce qui importe c'est la préparation des élections.

Interview réalisée par Phil Nomel
Correspondant aux USA

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