jeudi 28 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Depuis quelques jours, la presse et la rumeur annoncent Charles Konan Banny comme candidat aux prochaines élections présidentielles. Son ex-conseiller à la Primature a affirmé dans une déclaration à la presse, que l'ex-Gouverneur de la BCEAO a les aptitudes pour diriger la Côte d'Ivoire. Kouakou Abonouan Louis, fidèle compagnon à l'ex 1er ministre s'est confié au quotidien "Le Nouveau Réveil" pour mettre un terme au débat. Dans l'interview qu'il nous accorde, "Empirus" précise que son mentor n'évoluera pas en dehors du PDCI-RDA, sa famille politique. Mieux, il fait remarquer que "la chose la plus simple pour Banny, c'est de soutenir le président Bédié". M. Kouakou Abonoua Louis, vous avez été collaborateur du premier ministre Charles Konan Banny durant tout son séjour à la Primature. Depuis un moment, vous êtes devenu très silencieux. Qu'est-ce que vous devenez ? Que préparez-vous ?
Ce silence est tout à fait logique parce que nous étions avec le premier ministre Charles Konan Banny à la Primature et par rapport à sa position, il y a un certain nombre de choses qu'on ne pouvait pas faire. Aujourd'hui, il n'est plus à la primature, vous savez aussi que nous-mêmes, nous appartenons à la grande famille du PDCI-RDA. Je pense qu'à partir de là, nous avions besoin d'un moment de répit pour donc ajuster le tir politique. C'est ce que nous avons fait. Qu'est-ce que vous préparez ?
C'est tout simple, nous allons bientôt lancer une mouvance pour la victoire du PDCI-RDA. Et cette mouvance sera la résultante d'un certain nombre de mouvements dont la CNJCKB, le train de la paix et de la solidarité que nous avons animé en son temps. Cela se fera également avec d'autres mouvements. L'objectif, c'est tout simple, c'est d'aider fortement à la victoire de tous les candidats du PDCI-RDA. En commençant par la victoire du plus illustre d'entre ces candidats, le président Henri Konan Bédié. C'est un mouvement qui viendra et qui ira section après section pour essayer d'apporter sa petite pierre au niveau de la réflexion, de la mobilisation et au niveau de l'animation de ce qui existe déjà.
Quand vous parlez de l'animation du parti, vous créez une mouvance qui va soutenir tous les candidats, notamment le président Henri Konan Bédié pour les présidentielles. Dites-nous, qui se cache ou quels sont ceux qui se cachent derrière cette mouvance et qui seront les dirigeants de cette mouvance ?
En ce qui concerne les animateurs de cette mouvance, je vous demande d'attendre juste un peu, nous sommes au "Labo" dans une phase de consultation et je pense que très bientôt, l'opinion sera située. Concernant les différents parrains de ce mouvement, je suppose que c'est ce à quoi vous faites allusion, ça va être d'abord tous ceux qui ont une ambition saine pour le PDCI-RDA. Nous allons tous les inviter à venir soutenir ce mouvement. Parce que l'objectif de ce mouvement c'est de sortir un peu des sentiers battus. Parce que pour nous, le PDCI a fini de se structurer, la machine existe. Seulement par endroits, il y a peu de la démobilisation compte tenu de beaucoup de raisons qu'on sait déjà. Il y a des difficultés, au niveau de certains moyens à savoir les moyens politiques, les moyens humains, moyens matériels. Donc si nous voulons apporter du neuf, du sang nouveau, il faut plutôt un mouvement qui va aller à la recherche d'un certain nombre de moyens et qui va les mettre à la disposition des sections pour qu'elles puissent réellement être équipées et ensuite puissent accomplir les missions que le parti leur assigne. C'est un mouvement qui vient donc relayer les idéaux du parti. Nous appelons donc tous ceux qui peuvent donner quelque chose pour faire avancer le PDCI. Est-ce que ce n'est pas un mouvement de soutien de trop ?
Vous verrez que ce n'est pas un mouvement de soutien de trop parce que jusque-là, je pense que ce que nous disons est une innovation. A savoir que les structures existent, qu'il faut simplement les aider à fonctionner. C'est le manque de moyens en général. Il faut un mouvement qui aille à la recherche des moyens pour les mettre à la disposition de ces sections-là pour qu'elles puissent travailler. C'est tout à fait nouveau. Ce n'est pas un mouvement qui vient pour se nourrir de ce qui existe. Non ce n'est pas cela. Nous disons que le parti est déjà structuré. Seulement la structuration n'est pas achevée par endroits. Les sections de base ne sont pas au niveau où elles devraient être, parce qu'il y a une certaine démobilisation. Les secrétaires de section sont noyés dans leurs actions. Dans le pays profond par exemple, pour visiter une section de dix comités de base dans les villages nous comptons donner comme moyen de locomotion, 2 vélos au moins pour le secrétaire de section pour qu'il puisse quadriller sa section et accomplir les missions du parti. C'est tout à fait nouveau, c'est une innovation. Donc mettre des structures sur pied et aller vers tous ceux qui ont mal de voir le PDCI dans l'état où il est, dans l'opposition et ont mal de regarder ses apprentis bricoler le pays et qui veulent faire quelque chose pour que cette situation change. Nous allons aller vers eux et les amener à décompresser pour qu'ils puissent s'engager totalement corps et âme pour la victoire finale. Nous allons innover et vous verrez très bientôt. Vous avez été collaborateur du premier ministre Charles Konan Banny qui s'est-il retiré de la vie politique. Qu'est-ce qu'il devient ?
Dabord, il faut faire remarquer que tout le temps que Charles Konan Banny a passé à la BCEAO et ensuite à la primature dans les conditions qu'on sait, cela épuise. Donc après son départ à la primature, il a refusé de rempiler à la BCEAO. Aujourd'hui, il se repose. Un confrère de la place a annoncé le mardi dernier que le premier ministre Charles Konan Banny se préparait à postuler à la tête de ce pays aux prochaines élections. En tant que collaborateur du premier ministre, est-ce que vous pouvez confirmer cette information ? Il y a même un de ses collaborateurs qui l'a confirmé dans les colonnes du même confrère disant que Charles Konan Banny a les atouts pour diriger la Côte d'Ivoire. Sous quelle bannière se présentera-t-il ?
Là, il y a deux niveaux. Il y a d'abord l'article du journaliste. Vous savez que les journalistes sont très jaloux de leur liberté de penser et d'écrire. Je ne voudrais vraiment pas me prononcer sur les propros d'un journaliste. Quant au conseiller spécial dont vous faites cas, le voudrais simplement indiquer que M. M'Baya n'a jamais été conseiller technique à la Primature. Deuxièmement, il a indiqué que le premier ministre Charles Konan Banny a les atouts, la capacité nécessaire pour diriger ce pays. Ça, je crois que tout le monde le sait. Donc ce n'est pas quelque chose de nouveau. Maintenant le Premier ministre peut avoir les atouts et les capacités nécessaires de diriger la Côte d'Ivoire. Nous, ce que nous sommes en train de dire, nous qui avons été le fer de lance du message qu'a lancé le Premier ministre lorsqu'il était à la BCEAO, nous nous disons que si le Premier ministre a une ambition à exprimer ça sera dans le cadre du PDCI-RDA et non en dehors. Aujourd'hui nous savons que le PDCI a un candidat qui a été choisi par une convention donc la chose la plus simple auquel les militants et les ivoiriens peuvent s'attendre c'est que le Premier ministre Charles Konan Banny vienne aider, vienne pousser à ce que tout cela aboutisse à la victoire. Sur ce sujet, je pense qu'il faut qu'on soit clair et je pense que nous sommes clair là-dessus. Ce que nous disons n'engage que nous. Je voudrais d'ailleurs vous faire une confidence. Le Premier ministre lui-même a demandé le silence autour de lui sur ses différents sujets. Vous savez que c'est tout à fait normal. Nous qui nous reconnaissons dans le PDCI-RDA, nous pensons et nous allons aider fortement à cela, à ce que cet homme qui est d'une valeur certaine ne soit pas amené à tenter certaines aventures sous le coup de boutoir de certains individus. Quand vous voyez Jean Konan Banny, Charles Konan Banny qui fraternisent avec le Président Bédié, qu'est-ce que cela vous fait vous qui avez été un proche collaborateur ?
Je suis tout à fait honoré et content. Je vais vous dire encore une chose. Charles Konan Banny fait partie de la grande famille du PDCI-RDA. Seulement, il était en mission du fait de ses fonctions à la BCEAO et de ses fonctions à la Primature. Mais tout en étant en mission, il envoyait des messages. L'objectif de ces messages était tout simplement d'indiquer à sa famille qu'il existait. Aujourd'hui, il n'est plus à la Primature, il a refusé de rempiler à la BCEAO donc il va revenir dans la grande famille du PDCI-RDA pour aider à la victoire finale. C'est ce qui est clair. Et à partir du moment où nous nous considérons un peu comme le fer de lance des messages que Charles Konan Banny a lancés, nous nous considérons comme le gardien du temple. Soyez en rassurés, nous n'allons pas permettre à ce que ce formidable boulot qui a été fait soit dilapidé parce que certains individus ont envie d'assouvir de basses besognes. Il s'agit-là d'empêcher à ce qu'on entraîne Charles Konan Banny sur des chemins trop souillés qui ne peuvent que l'emmener à la perdition. Le premier ministre lui-même dira ce qu'il a à dire le moment venu, mais pour l'instant nous pensons qu'avec le PDCI, tout ce que nous avons à faire doit s'inscrire dans le cadre strict du PDCI-RDA et non en dehors. Et comme aujourd'hui la convention s'est déjà déroulée, convention dont nous avons pris acte. A partir de là, tout le reste n'est que gesticulation. C'est notre combat et nous allons nous donner les moyens pour que ce combat-là aboutisse. C'est-à-dire faire en sorte que la belle ambition, l'ambition légitime de Charles Konan Banny qui est un homme de grande compétence, puisse s'inscrire dans le PDCI-RDA. En clair, notre objectif, c'est d'amener Charles Konan Banny à soutenir sans réserve son aîné Henri Konan Bédié pour la victoire finale. Lorsque vous êtes en mission et que vous avez envoyé des messages pour signaler votre existence, quand vous revenez à la maison, la chose la plus logique possible, c'est que vous puissiez demander l'état des lieux. Vous n'allez pas partir en mission, revenir et vouloir chasser ceux qui ont gardé la maison, ce serait illogique, ce serait immature et nous qui croyons fortement en l'étoile de Charles Konan Banny, en la valeur de l'homme, nous n'allons pas permettre cela. Pensez-vous qu'il y a des gens autour de lui qui veulent le pousser à l'erreur?
Charles Konan Banny, lui-même, le sait très bien. Parce qu'aujourd'hui qu'il le veuille ou pas, il est amené à la place publique du fait des fonctions qu'il a occupées. Etant à la BCEAO, il a flirté avec la politique, il a flirté avec des hommes politiques. Mais à la primature, il a commencé un début de pratique de ces politiciens. Et là où il est, il sait très bien les danses des sorciers qui se font autour de lui. Et croyez-moi, ce monsieur est suffisamment aguerri désormais pour ne pas se laisser tenter par ses visées qui n'étalent pas leur vrai objectif. Je vais vous dire quelque chose. Quand nous avons commencé le combat, Charles Konan Banny était reconnu comme quelqu'un de très grande valeur. Seulement on lui reprochait de ne pas avoir une expérience de la gestion d'un Etat. Mais en réalité, ceux qui lui reprochaient cela savaient très bien que la gestion de la chose publique la plus importante à l'échelle de plus de 8 pays conférait à ce monsieur une expérience certaine pour gérer un pays. Il parlait de la gestion de la politique politicienne. Banny ayant été Premier ministre, il a pratiqué la politique politicienne. Il sait ceux qui veulent le voir construire une carrière politique solide qui puisse amener ce pays là à sortir du bourbier où nous sommes et ceux qui sont là pour servir que leurs propres intérêts. Nous, avant que Banny ne parle, nous avons pris note bâton de pèlerin pour dire que nous ne permettrons à quiconque d'envoyer Charles Konan Banny à l'aventure. Son ambition se trouve au PDCI-RDA. D'ailleurs le président Bédié l'a reconnu. Il a dit que son petit frère a eu, dans le temps, des ambitions qui étaient d'ailleurs légitimes et qu'aujourd'hui, ils sont très bien en phase, lui et son jeune frère. Je crois que c'est ce qu'on nous a servi jusque-là, à savoir que la famille Banny était opposée au Président Bédié. En réalité, les gens voulaient parler de quelques brouilles entre l'aîné Jean Konan Banny et le président Bédié. Ce n'est un secret pour personne, les sages du PDCI ont effacé ses bruits, si bruit il y avait. Dernièrement, vous avez vu Jean Konan Banny aller rendre visite aisément à Bédié pour dire que la machine est en route, rien ne pourra l'arrêter. Donc ceux qui ont un amour profond pour Banny et qui parlent au nom de la société civile, parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans la famille du PDCI-RDA, nous voulons les amener, s'ils aiment vraiment Charles Konan Banny à venir aider le PDCI-RDA à gagner. Qu'ils soient de la société civile ou d'autres partis politiques. Parce que c'est ainsi qu'ils pourront voir Charles Konan Banny accomplir sa mission qui ne se fera pas en dehors du PDCI-RDA.
Interview réalisée par
Patrice Yao
Coll : Jean Prisca

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