mercredi 27 juin 2007 par Le Temps

Les Forces nouvelles ont libéré hier, à Bouaké, les éléments des Forces de Défense et de Sécurité qu'elles détenaient depuis le début de la crise. Beau monde, pour un petit nombre de prisonniers de guerre. Au total, deux gendarmes et un agent des Eaux et Forêts. Hier, mardi 26 juin 2007, dans les locaux du Ranhôtel, à Bouaké, la cérémonie de libération des détenus FDS a eu lieu en présence des deux chefs d'Etat-major, des ministres de la Défense, Amani Michel, de la Solidarité et des Victimes de guerre, Dacoury-Tabley et du directeur de cabinet du Premier ministre Soro, Koné Témoko. Le Gal Mangou, CEMA des FDS, accompagné du procureur militaire, Ange Kessi, du Commandant du CCI, Kouakou Nicolas et du Comthéâtre, le Commandant Séverin Konan, seront accueillis à Djebonoua par Gueu Michel, inspecteur des FN et par Wattao, avant de se rendre à l'aéroport de Bouaké où les attendait la délégation ministérielle. 10 heures 35 mn : Le cortège s'ébranle vers le Ranhôtel. Là, chefs traditionnels et religieux attendaient patiemment les autorités militaires, notamment les délégations FAFN, FDS, Licorne et ONUCI. La fanfare de la municipalité était de la partie, y compris la presse, toute tendance confondue. C'est le CEMA des FAFN, Soumaïla Bakayoko qui, le premier, a pris la parole pour situer le cadre de la cérémonie. Et cela, après les libations rituelles et autres bénédictions religieuses. " C'est dans le cadre de l'application de l'Accord de Ouaga et de l'ordonnance d'amnistie du 12 avril 2007 prise par le chef de l'Etat que nous procédons à la libération des détenus militaires des FANCI. Nous exprimons pour cela notre reconnaissance au chef de l'Etat pour l'heureuse initiative du Dialogue direct ". Avant d'ajouter, " cette cérémonie qui consacre la remise en liberté des détenus du Sud est un message de paix pour la Côte d'Ivoire. Au nom des FAFN, je réitère l'engagement des FN à soutenir l'Accord politique de Ouaga ". Pour sa part, le CEMA des FDS, Philippe Mangou, a remercié le Président Laurent Gbagbo et son Premier ministre, Guillaume Soro, pour avoir initié le Dialogue direct. Dans un plaidoyer, Mangou a invité ses frères d'armes à emboîter le pas à Gbagbo et Soro. Aux ex-détenus, il dira toute la solidarité de l'armée ivoirienne. " A vous, frères d'armes, qui venez de recouvrer la liberté, a-t-il déclaré, sachez que la Côte d'Ivoire ne vous a jamais oubliés. Les hommes de c?ur n'oublient jamais les héritiers du sacrifice de la Nation ". Avant de conclure, " il faut pardonner, pour ne plus jamais tomber dans pareilles iniquités ". Koné Tiémoko, représentant le Premier ministre, a réaffirmé l'engagement de Soro à ramener la paix en Côte d'Ivoire. C'est le ministre de la Défense qui a clos la série des interventions. D'une voix empreinte d'émotion, il lâche : "Je n'ai jamais cessé de croire que chaque pas posé sur le sol de Bouaké est un pas vers la paix". Poursuivant, il dira : " La libération des détenus constitue un catalyseur à la sortie de crise. Toutes les guerres ont une fin. Et en Côte d'Ivoire, le Dialogue direct est une voie royale pour parvenir à la fin de la guerre. Que le bûcher qui va consumer les armes à Bouaké, le 5 juillet, consume également les larmes et pleurs des Ivoiriens qui ont souffert de leurs incompréhensions ". A la fin de la cérémonie, les ex-détenus ont été remis au CICR pour être convoyés sur Abidjan.
Simplice Zahui
Envoyé spécial à Bouaké

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