L'interview accordée au quotidien Fraternité Matin du lundi 25 juin 2007 par le ministre Cissé lbrahima appelle de ma part une mise au point que je me serais abstenu de faire n'eût été mon interpellation par ce dernier me désignant nommément comme le collaborateur du ministre Zémogo Fofana chargé de démanteler son cabinet. En effet, même si l'on peut comprendre que le vent de contestation qui souffle au RDR ébranle nombre de militants, le bon sens et la raison commandent la retenue et une hauteur d'analyse, faute de quoi l'on s'expose au jugement de ceux qui vous lisent ou vous écoutent et qui, partant, jugent la qualité de votre éducation.
Dans son envolée hasardeuse, M. Cissé affirme que sa secrétaire particulière, Mme Ekoué, est dans ce ministère depuis l'époque de M. Saliou Touré. Cela n'est pas exact. Car Mme Ekoué a été recrutée sous le ministre Zémogo comme personne ressource contractuelle en remplacement de Mlle Guindo Baya qui assurait alors le secrétariat particulier. Le choix de Mme Ekoué a été opéré par M. Béhi Bernard (parmi 6 candidates). Il est donc manifeste que M. Cissé ne sait pas de quoi il parle et qu'il gagnerait à mieux s'informer avant de s'étaler dans les journaux. Par ailleurs, quand M. Cissé relève que j'ai décidé de démanteler son cabinet en débauchant sa secrétaire particulière Mme Ekoué, je ne peux m'empêcher de sourire et de constater sa méconnaissance des enjeux de l'Enseignement supérieur et surtout le rôle d'un cabinet ministériel. Sinon, comment comprendre que le débauchage d'une secrétaire même particulière puisse démanteler un cabinet dont le rôle est de concevoir une politique d'offre qualitative et quantitative de formation, de bonne gouvernance et de management qui assure une participation intégrale de tous les acteurs du système ? Pour tout dire, il me serait apparu plus utile de débaucher le Directeur de Cabinet, les conseillers techniques et les chargés d'étude qui auraient pu jouer un rôle décisif dans la mission suscitée du cabinet ministériel. De plus, si tant est que j'ambitionnais de démanteler le cabinet de M. Cissé, pourquoi ai-je fourni autant d'énergie, avec la Section des Universitaires, à rédiger en une journée le projet de décret d'organisation du ministère? Pourquoi ai-je continué de participer activement (jours non ouvrables compris) à rehausser un cabinet à la dérive malgré les nombreuses frustrations, les mensonges, les accusations sans fondement, les sorties honteuses et indignes de M. Cissé et la Suspension de mes indemnités de fonction pendant quatre mois ? En fait, ma tête était mise à prix dès l'arrivée de M. Cissé, parce que j'étais accusé, d'une part d'être un homme du ministre Zémogo Fofana et d'avoir soutenu d'autre part, sa candidature à la Primature en face du Premier ministre Alassane Ouattara.
A l'analyse, l'accusation de M. Cissé n'est qu'une diversion. L'étroitesse de son approche révèle son personnage tel qu'il se présente: toujours en porte- à-faux avec ses dires, superficiel dans les analyses et peu concis. Ses motivations réelles sont ailleurs. En effet, par ses sorties à l'emporte-pièce, il vise d'abord à se mettre au centre d'un débat auquel il ne comprend rien. Ensuite, il espère masquer ses carences en matière de gestion et de développement de notre Enseignement supérieur du fait d'un grade universitaire largement en dessous du minimum attendu pour cette fonction. Soit on est un manager de profession, soit on est un universitaire confirmé. M. Cissé n'est ni l'un, ni l'autre, puisqu'en sa qualité d'éternel Assistant à l'Université, il fait toujours ses premiers pas dans le système de l'Enseignement supérieur et la Recherche. De ce fait, il a encore besoin de se faire guider.
Prof BAMBA El Hadji S.
Professeur Titulaire de Physique moléculaire à l'UFR-SSMT de l'Université de Cocody
Président de la Commission Technique Education du RDR