mercredi 27 juin 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Si l'on peut accepter le principe de la nomination d'un américain au poste de Haut représentant des Nations Unies, chargé de la supervision des élections en Côte d'Ivoire , il est par contre difficile de faire avaler la désignation de Aubrey Hooks, qui aurait entrepris, à travers certains relais politiques et médiatiques ivoiriens comme extérieurs, de commanditer un lobbying, en vue de rester en Côte d'Ivoire après sa mission d'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, dans notre pays. Cela est indécent du point de vue éthique, car on ne peut postuler à un tel poste d'arbitre impartial, après avoir passé plusieurs années à défendre les intérêts d'un pays, de son pays. Désormais il s'agira pour lui de défendre les intérêts de la communauté internationale et non plus des USA. L'on voit bien que souvent les intérêts des USA ne sont pas ceux de la communauté internationale. Comment compte-t-il opérer le glissement ? Par ailleurs, il pourrait avoir un air d'ambassadeur bis faisant ombrage à Mme Nesbitt, parce qu'il sera présenté comme l'?il et l'homme des USA à l'ONUCI pour surveiller le processus de paix. Un rôle que peut bien jouer le prochain nouvel ambassadeur des USA.
Après donc avoir déjà changé la pratique de la diplomatie, et rendu difficile l'intégration de son successeur qui devrait se trouver un style propre et innover pour s'imposer et se rendre audible et visible, le maintien d'Aubrey Hooks ne ferait que brouiller davantage les choses, et donner un sentiment que les USA veulent faire main basse sur le processus de paix ivoirien.
En dehors de cela S.E M Aubrey Hooks peut bien revenir en Côte d'Ivoire dans quelques mois, ou dans plusieurs années pour servir où il veut, mais quitter immédiatement le bunker de la Riviera pour celui de l'Onuci à Sébroko, est indécent et suscite une légitime suspicion, notamment sur des entraves et des coups bas qu'il aurait pu instiguer? pour torpiller le travail du Gti, de Monteiro, Schori et Stoudman. Le principe d'un diplomate américain (qui ne serait pas corruptible et compromis dans des amitiés locales) est certes pertinent, pour éviter dorénavant qu'un des protagonistes ivoiriens le soupçonne d'être partisan, comme cela a été dit pour Tevoedjré, Schori M'Beki, Kouyaté mais le parachutage immédiat de M. Aubrey Hooks, est tout simplement indécent et ne peut pas être un indice de certification crédible des élections.
Si un diplomate respecté, comme Aubrey Hooks, en arrive à ce stade et entre dans le jeu de carrières et des ambitions, il ne faut pas attendre de lui, des miracles dans le contrôle des élections, tant du côté présidentiel que du côté des houphouétistes.
Le casting et le scénario doivent changer. Oui à un américain ou à un chinois, mais non à M. Aubrey Hooks.
Charles Kouassi

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