mercredi 27 juin 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Plusieurs communes du District d'Abidjan ont été le théâtre hier mardi 26 juin 2007 d'échauffourées entre les Forces de l'ordre et les victimes des déchets toxiques. Celles-ci manifestaient pour dénoncer la mauvaise répartition des 100 milliards de F Cfa de Trafigura pour leur indemnisation. Dès 6 heures du matin hier, la circulation était difficile dans plusieurs communes d'Abidjan. Les victimes des déchets toxiques ont érigé des barricades à Abobo du côté des garagistes ; au carrefour Dokui ; à Yopougon Siporex ; aux 2 Plateaux rue du zoo ainsi qu'au monument Akwaba et à la mairie de Port Bouët. Ce, pour marquer leur mécontentement, concernant la grille de répartition des 100 milliards de Trafigura alloués au dédommagement des victimes des déchets toxiques. Selon Mme Rachelle Gogoua, présidente des victimes d'Akouédo extension, la part belle a été faite aux collectivités territoriales dans le partage des fonds au détriment de vraies victimes, d'où leur ras-le-bol. Mais la répression des Forces de l'ordre s'est faite sans attendre aux environs de 9 heures. Les foules de manifestants ont été dispersées à, l'aide de gaz lacrymogène. Le décor était le même à Akouédo extension où les manifestations se sont muées en une véritable chasse à l'homme entre des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité 1(CrsI) et les victimes. Les manifestants qui avaient investi le carrefour ''Fayard'' y ont été délogés et poursuivis jusqu'à Akouédo extension. Plusieurs autres personnes de la cité ainsi que des concessions ont été copieusement gazées. L'atmosphère était chargée de lacrymogènes et l'air, invivable. Un bilan provisoire dressé par Yao Pipira Denis, porte-parole de l'Alliance des fédérations des victimes des déchets toxiques (Avidet-ci) et Mme Gogoua faisait état d'une vingtaine de blessés sur l'ensemble des points névralgiques des manifestations. Mais, Akouédo extension seul, faisait état de 5 arrestations et trois blessés graves. Plusieurs domiciles ont été également saccagés et gazés : Les triplés âgés de deux mois de M. Zamblé Eugène, militaire et employé à la Présidence de la République ont été gazés, mais aux dernières nouvelles, leur vie était hors de danger après des soins intensifs dans un hôpital de la place ; le toit du domicile de M. Daniel dit Koffi gombo qui abritait une femme enceinte et un bébé a été troué par trois bombes lacrymogènes ; plusieurs autres domiciles dont celui de la famille Nezit et Soro Mamadou, commerçant cardiaque de 84 ans n'ont pas été épargnés. Même le véhicule du député de Djibrosso, M. Diarrassouba Yacouba a failli être incendié. Selon M. Pipira Yao, ces manifestations sont la conséquence de l'échec des négociations entreprises la veille (lundi 25 juin 2007) avec la présidente de la Cellule présidentielle chargée des crises et catastrophes naturelles, Mme Ohouochi Clotilde. Les représentants des victimes auraient signifié à la ministre qu'ils étaient mécontents de la grille de répartition. Mieux, ils auraient exigé sa réécriture, dans un comité élargie aux victimes et leurs fédérations. Mais, Ohouochi Clotilde leur aurait opposé une fin de non recevoir, malgré leur menace de manifester. C'est donc face à cet échec, selon le porte-parole de l'Avidet-ci que les victimes ont spontanément réagi et ont décidé de ne se donner du repos qu'après satisfaction de leur requête. Une rencontre entre le ministre de l'Intérieur Désiré Tagro et les victimes des déchets toxiques était en vue dans la soirée d'hier.
Serge Zamblé
et M.T.T

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023