mercredi 27 juin 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le lancement du fonds d'investissement rural lancé le jeudi 21 juin 2007 dans les locaux du ministère de l'Economie et des Finances va certainement mettre fin aux remous dans la filière café/cacao. Depuis ce jour, les producteurs de café/cacao ont totalement perdu le contrôle de la gestion de leurs ressources. Le ministère des Infrastructures économiques a désormais la charge de développer les pistes rurales et de créer les conditions qui permettront aux populations villageoises de consommer de l'eau potable. Tâches qui étaient auparavant dévolues au Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café/cacao (Fdpcc). Du coup, la société Forexi, achetée par le Fdpcc pour régler la question de l'eau potable des populations villageoises ne servira plus à rien. Après le lancement de ce fonds (doté de 9 milliards de Fcfa) destiné au développement rural, arraché au Fdpcc pour être confié au ministère des Infrastructures économiques, le président Laurent Gbagbo qui avait demandé en 2005 au Fdpcc et au Frc de suspendre tous les projets d'investissement, et le gouvernement Banny, via Amadou Gon et Patrick Achy, viennent d'arracher définitivement la gestion de la filière café/cacao aux paysans. Désormais, il ne reste que des structures vides de substance. Parce que, la vraie gestion de la filière café/cacao est désormais l'affaire de l'Etat comme au temps de la caisse de stabilisation. La Bcc et les prix: Quand l'Etat planifie tout avant toute communication. La Bourse du café/et du cacao est une caisse à résonance. Dépouillée de son poids financier au profit du fonds de régulation du cacao (Frc), la Bcc se contente en effet de suivre les cours du cacao sur le marché mondial et toutes les transactions commerciales sur le plan national. Outre ces tâches, la Bcc fait semblant de communiquer les prix du cacao et café à la veille de chaque campagne. Comme cela devait être dans la logique. C'est plutôt l'Etat qui contrôle la politique de fixation des prix avec le comité interministériel qu'il a mis en place. C'est ce comité, qui comprend les ministères de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture, du Commerce, de l'Industrie, les Exportateurs et des Techniciens de la Bcc qui décident des prix. C'est quand ce comité a tout bouclé que l'ordre est donné à Tapé Doh de communiquer officiellement ces prix aux producteurs par le biais des médias. Ici, c'est bien l'Etat qui gère la bourse. Le Fdpcc et son rôle de développement : Quand l'Etat fait d'abord rêver. La création du Fdpcc en 2001 et les tâches qui lui étaient dévolues étaient bien la preuve que le président Laurent Gbagbo avait tenu à ses promesses, en remettant le pouvoir financier aux paysans. Ce qui leur a d'ailleurs permis de savoir après plus de trente ans de règne du Pdci, ce qu'ils généraient comme argent pour l'Etat de Côte d'Ivoire. Cette joie, les producteurs la savoureront pendant deux ans. Car ces derniers, par le biais du Fdpcc vont commencer à perdre ce pouvoir financier à partir de 2003 après les 18 milliards de Fcfa, distribués aux coopératives de la filière dont 97% des dites coopératives ne se sont pas , jusqu'à ce jour acquittées de leurs dettes. Antoine Bohoun Bouabré, à l'époque ministre de l'Economie et des Finances, non content de cet argent non récupéré, a retiré au Fdpcc son rôle de prêter de l'argent aux coopératives. Il ne restait que le fonds investissement Fdpcc, le fonds Fdpcc rural, le fonds sacherie, le fonds soudure et le fonds destiné aux produits phytosanitaires à ladite structure. En 2005, après des bruits dans le milieu des producteurs, le président Laurent Gbagbo a demandé la suspension pure et simple de tous les projets d'investissement du Fdpcc et du Frc. Ainsi, le fonds destiné aux produits phytosanitaires est suspendu la même année. Le fonds investissement Fdpcc qui est désormais sous le contrôle de l'Arcc, tandis que le fonds Fdpcc rural est logé au ministère des Infrastructures économiques à qui l'Etat a donné la charge de développer les pistes rurales et améliorer les conditions de vie des paysans. Des structures qui n'existent plus que de nom
Le Frc, le Fdpcc et la Bcc sont aujourd'hui des structures qui n'existent que de nom.Le rôle de développement arraché au Fdpcc et confié au ministère des Infrastructures économiques, fait de cette structure une coquille vide qui n'a plus rien à donner aux paysans. La Bcc, le Frc et le Fdpcc sont aujourd'hui des structures limitées aux simples budgets de fonctionnement. L'Etat est désormais le maître de la filière. Et les producteurs de café/cacao ne peuvent que s'en prendre à eux-mêmes. Le président Gbagbo ne leur disait pas à chaque fois que ''l'argent n'aimait pas le bruit''. L' Arcc, super structure de la filière café/cacao L'autorité de régulation du café/cacao est désormais le centre de toute transaction au sein de la filière café/cacao. C'est à elle que le président Gbagbo avait donné le pouvoir en 2006 d'étudier tout projet d'investissement du Frc et du Fdpcc soumis à un décaissement. C'est donc après avis favorable du Directeur général de cette structure, M. Gbogou Didier que les ministères de l'Economie et des Finances et de l'Agriculture pouvaient libérer les fonds demandés par le Fdpcc ou le Frc. C'est encore l'Arcc qui accompagnera le ministère des Infrastructures économiques à développer les pistes rurales. Aujourd'hui, rien ne peut être entrepris par une structure de la filière café/cacao sans l'avis favorable de l'Arcc. Structure de régulation au départ, l'Arcc est devenue une super structure dans la filière café/cacao. C'est elle qui gère désormais les intérêts des paysans.
Huberson Digbeu
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