mercredi 27 juin 2007 par Le Front

Le chef d'état-major des armées (FDS-CI), le général Philippe Mangou, a révélé, hier à Bouaké, au cours de la cérémonie de remise en liberté des détenus FDS, avoir connu les affres de la détention avec le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, le chef d'état-major adjoint des FAFN, Karim Ouattara, commandant adjoint du CCI (Centre de Commandement Intégré). Nous vous proposons quelques extraits de ce témoignage qui a provoqué une émotion dans la foule. () Monsieur le ministre Gueu, je vous ai connu il y a de cela plus de trente ans. L'histoire est longue. Je ne la raconterai pas en entier. Chers frères Fozié, Wattao, Karim, mettez-vous ici à mes côtés, vous comprendrez tout à l'heure pourquoi ces deux frères doivent m'entourer. (). Officiers, sous-officiers, militaires de rang FAFN et nous, hier encore, nous nous affrontions sur le champ de bataille. Aujourd'hui, nous voilà face-à-face ici à Bouaké. Non plus avec des fusils, mais cette fois, avec chacun un rameau d'olivier en main. Karim et Wattao, vous qui avez avec moi, dans un passé récent, connu les affres de la détention, nous étions ensemble à la Mama. (Ndlr Maison d'arrêt militaire d'Abidjan). Nous partagions les mêmes repas. Karim et Wattao sont certainement musulmans, moi je suis pasteur, fils de pasteur. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro nous ont donné l'exemple, emboîtons leur le pas en nous inscrivant, sans état d'âme, dans la logique de paix. Propos recueillis par Déless Goué (envoyé spécial à Bouaké). Les raisons d'une libération à huis clos. Les journalistes, caméramens et photographes de la presse nationale et internationale qui ont effectué nombreux le déplacement à Bouaké, ont été désagréablement surpris d'entendre les autorités compétentes que la libération de deux gendarmes et le seul agent des Eaux et Forêts des FDS-CI se fera à huis clos. Dix (10) personnalités parmi lesquelles le ministre de la défense, les deux chefs d'état-major des deux forces, le commissaire de gouvernement, le responsable du CICR, etc. ont été triés sur le volet pour assister à l'intérieur du Ranhôtel, à ladite cérémonie. Peu de temps après, Antoine Grand, le responsable CICR Côte d'Ivoire, a expliqué au public que la cérémonie s'est déroulée à huis clos, parce que le droit international humanitaire, appelé par ailleurs droit de la guerre, protège les prisonniers contre la curiosité physique. Vous y imaginez qu'après avoir passé plusieurs années en prison aucun d'entre nous n'a envie de voir sa tête à la première page de journaux le lendemain de la libération , s'est justifié le patron de la Croix Rouge en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, il a précisé que ce même droit prévoit, dans le cadre des conflits internes tel celui qui a secoué la Côte d'Ivoire, que les parties s'efforcent à la fin des hostilités d'accorder la plus large amnistie à ceux qui ont pris part aux hostilités.


D.G (envoyé spécial à Bouaké).

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023