mercredi 27 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Le sang a encore coulé au campus de Cocody, temple du savoir. Dabo Aboulaye a été tué par des individus se réclamant de la FESCI qui, depuis hier, sont à la disposition de la police judiciaire, pour nécessité d'enquête. En tout état de cause, ce crime est un discrédit sur la fédération estudiantine. Un autre acte de violence sur le campus de Cocody. Un autre crime crapuleux, perpétré par des étudiants, qui prolonge la liste de leurs méfaits impunis. Et le jeune Dabo Aboulaye âgé de 19 ans a payé le lourd tribut du vol dont il est accusé. Lundi 25 juin. Il est 19 heures. Koukougnon Romuald, dans les encablures de la gare Nord (Adjamé), tente d'échanger son portable, contre un autre, moyennant la somme de 10.000F CFA. Après marchandage, avec Dabo Aboulaye, le troc a lieu. Le hic, c'est que, contre toute attente, dans l'emballage offert, qui devrait contenir le portable se trouve une pierre. Sacrilège ! Koukougnon Romuald (ancien fesciste sous Dibopieu) venait ainsi d'être grugé. Heureusement pour lui que la foule alertée réussit à arrêter Dabo qui tentait de prendre la clef des champs. Commence l'épisode du lynchage. La scène se poursuit à la gare Nord où au quai 83 le filou est copieusement rosé. Et comme s'ils n'étaient pas satisfaits de la sentence, Koukougnon et trois de ses amis conduisent l'infortuné au Campus de Cocody. Ils prennent soin de mettre dans le capot d'une voiture leur voleur pour éviter d'être interpellés. Bien avant, Dabo Aboulaye informe ses parents sur le sort qui pourrait lui être réservé. Dabo Maurice, le frère aîné à peine arrivé sur les lieux (gare Nord), apprend que son frère et ses bourreaux ont pris la destination du campus de Cocody. Pour y faire quoi ? Le déplacement mérite d'être effectué. La fête à Dabo Aboulaye. A l'arrière d'une voiture, Dabo Aboulaye est conduit aux alentours de 21 heures dans les brousailles du Campus. Koukougnon Romuald, Zokoury Jules, Sékongo Doférin et un autre compagnon lui font sa fête. Les appels au secours, les pleurs interpellent les passants qui informent Agotio Evariste, secrétaire général de la FESCI section Campus II. Le grapin est mis sur trois d'entre eux. Le quatrième réussit à prendre la fuite. La confrontation entre les deux parties n'aura pas lieu, puisque Dabo Aboulaye, battu à sang, est dans un état comateux. Aidé de ses parents et de quelques étudiants, Dabo Aboulaye, presque sans vie, est conduit au CHU de Cocody. Aux urgences où il a été admis, il rendra l'âme à 00 heure 30 mn, des suites des coups et blessures reçus la veille. Mme Kalo Fanta, mère de Dabo, n'a que ses yeux pour pleurer. Comme elle, toute la famille refuse qu'une autopsie soit faite et met cette mort sous le coup du destin.
La visite de Serges Koffi au CHU
Pour s'imprégner de la réalité des faits, Serges Koffi, actuel secrétaire général de la FESCI, s'est rendu, hier, au CHU de Cocody. Exprimant toute sa compassion à la famille éplorée, Serges Koffi leur a remis la somme de 50.000F CFA pour effectuer les premières démarches. Joint au téléphone, il a affirmé que ces actes déplorables ne relèvent pas des membres de son organisation. "Je peux vous dire qu'ils ne sont pas de la FESCI. On a découvert sur eux, des anciennes cartes de fesciste sous l'ère Dibopieu. Mais je peux vous dire que ce ne sont pas des éléments de la FESCI qui ont posé cet acte criminel." En d'autres termes, Souroukou Trinmin Trinmin rejette toute responsabilité de ce crime. D'ailleurs, ces camarades et lui ont mis les trois criminels à la disposition du 8e arrondissement qui les aurait, à son tour, transmis à la police judiciaire.
Paterne Ougueye Yves

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