mardi 26 juin 2007 par 24 Heures

Voilà plus d'une semaine que le CHU de Treichville est handicapé de plusieurs de ses services et pour cause les agents techniques du service médical sont en grève depuis le lundi 18 juin dernier.

Salles d'attente attendant désespérément d'éventuels patients, lits d'hospitalisation refroidis par la brise des dernières pluies, salles d'accouchement extraordinairement silencieuses c'est le triste visage qu'affiche depuis près d'une semaine le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville.
Du service de radiologie à celui des maladies infectieuses en passant par les plus sollicités que sont, les services de gynécologie, de pédiatrie et d'urgences chirurgicales.
Les allées et bureaux ne ramènent plus les échos des quelques gens pour qui ils ne sont désormais que des raccourcis.
Tous sont vides à l'exception du service d'urgences médicales.
A l'origine de cet état de fait, une grève, celle de la Coordination des syndicats et mouvements du CHU de Treichville.
Depuis le lundi 18 juin dernier en effet, les infirmiers, les sages-femmes, les techniciens, aides-soignants, et les agents d'hygiène ont entamé un débrayage.
Nous revendiquons de meilleurs conditions de travail , a lâché Ahmed Fofana, porte-parole des grévistes.
En fait de meilleures conditions de travail, les agents techniques de santé brandissent des revendications spécifiques.
Ce sont, entre autres, le rehaussement de leurs primes d'intéressement, la répartition de l'indemnité relative à la prise en charge des victimes des déchets toxiques octroyée par l'Etat à l'ensemble du personnel soignant.
Concernant cette dernière revendication, il ressort des déclarations de M.
Fofana que la direction du CHU a décidé de n'accorder les indemnités qu'à une seule catégorie de personnes.
Une attitude que ses camarades et lui ont décidé de décrier, prétextant qu'aucune discrimination ne doit être faite pour ne pas faire des frustrations .
Ils estiment pour leur part que tout le personnel à quelque niveau qu'il soit a participé à la prise en charge des populations contaminées par le déversement des déchets toxiques.
Outre leurs revendications, les agents en grève dénonce une mauvaise gestion de la direction et lui impute toutes les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
C'est un mauvais gestionnaire , ont-ils accusé le directeur, Dr Nyamkey.
Ce dernier que nous avons rencontré avant les grévistes, a décidé de reporter sa déclaration à aujourd'hui à cause d'une rencontre qu'il devait, selon lui, avoir avec le ministre de tutelle.
En attendant les médecins se sont érigés en infirmiers, en aides-soignants et en laborantins.
C'est comme si on faisait la cuisine et qu'ensuite on était obligé de faire la vaisselle , confie l'un d'entre eux.
L'interne des urgences médicales, le docteur Florent Koffi, explique leur galère .
Le travail est multiplié par cinq , avoue-t-il avant d'avertir : Si ça se prolonge, ce sera difficile .
Etant pratiquement les seuls en service, ils sont obligés, d'après lui, de limiter le nombre des malades.
On est obligé de renvoyer les malades chez eux après avoir stabilité leur état , explique son collègue qui a requis l'anonymat.
Au fond, les médecins reconnaissent la légitimité de la grève menée par leurs proches collaborateurs.
En toute honnêteté, nous sommes tous dans la grève car il y a une véritable injustice , confie l'un des médecins de garde du service gynécologique, service qui depuis le déclenchement de la grève n'a pas fait d'admission de malades.
Les agents mécontents quant à eux sont décidés à étirer leur mouvement aussi longtemps qu'ils n'auront pas gain de cause.
Ils restent cependant ouverts à la négociation.


C.B


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