mardi 26 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

D'importantes délégations de députés ouest africains et de diplomates européens sont invitées à Abidjan pour des réflexions. Les députés de la nation qui les reçoivent veulent amener leurs homologues à constater le rétablissement de la paix dans leur pays.

Honorable, la Côte d'Ivoire accueille le 10 juillet prochain l'assemblée générale du chapitre ouest-africain du Réseau parlementaire des Africains sur la Banque mondiale. Pouvez-vous situer l'évènement et en donner les motivations ? Pour nous, l'évènement est capital parce que le chapitre ouest africain a été mis en place le 14 et 16 juin 2006 au Mali. Il s'agissait d'un bureau provisoire et le bureau devait se mettre en place suite à une assemblée élective. Le projet était en cours quand il y a eu l'assemblée générale sur le réseau des parlementaires, en Afrique du Sud. C'est à cette conférence que les pays ouest africains se sont retrouvés pour décider du pays qui devait abriter l'assemblée générale constitutive. Outre le Ghana et le Mali, la Côte d'Ivoire était aussi candidate. Après les débats, les autres pays ont manifesté leur désapprobation quant au choix de la Côte d'Ivoire. Des Africains comme toujours ont montré qu'il n'était pas opportun de venir en Côte d'Ivoire. J'ai dû faire un plaidoyer pour amener les autres parlementaires à s'aligner sur le choix de la Côte d'Ivoire.

A quoi répond un réseau parlementaire sur la Banque mondiale ?
La Banque mondiale réalise des projets en faveur des populations dont les députés sont les représentants. Il est donc tout à fait indiqué que les parlementaires se retrouvent pour organiser un partenariat avec la Banque mondiale. Pour savoir ce qu'elle fait dans tel ou tel pays. Il est normal que les parlementaires sachent ce qui se fait dans un pays donné pour en effectuer le suivi. A travers ce réseau, nous allons nouer un dialogue permanent avec la Banque mondiale afin de savoir ce qu'elle fait pour notre pays telle année ou telle autre année. Cela nous permet de suivre ces projets ou de montrer la nécessité d'un projet selon les besoins des populations. Le parlementaire qui est en amont d'un projet de la Banque mondiale peut donc plaider pour tel ou tel autre projet.

Quelles sont les actions qui ont été menées jusque-là ou quel bilan établissez-vous depuis l'existence du réseau ?
Nous avons essayé de mettre sur pied un bureau national de trente cinq membres. Nous avons noué un contact avec la Banque mondiale qui a un interlocuteur en Côte d'Ivoire. Nous avons établi des contacts avec le représentant résident par rapport à l'assemblée générale.

Selon vous, quels sont les bénéfices que la Côte d'Ivoire pourrait tirer de l'existence d'un réseau de parlementaires ouest-africains de la Banque mondiale ?
Dès l'instant où les parlementaires ivoiriens ont tissé des relations avec la Banque mondiale-Côte d'Ivoire, nous aurons à établir un calendrier de travail. De sorte que nous puissions réfléchir sur des thèmes précis qui nous préoccupent et que nous allons soumettre à la Banque mondiale. Nous allons régulièrement donner la primauté aux travaux et organiser des visites de chantiers. Les représentants de la population que nous sommes, vont traduire les aspirations de cette population afin que les projets répondent aux besoins dans tous les domaines. Si nous ne sommes pas au parfum de ce que fait la Banque mondiale, notre action de contrôle au niveau du gouvernement ne sera pas efficace.

Que représente l'assemblée générale pour la Côte d'Ivoire en termes de gain politique ?
Il y a quelques mois, la Côte d'Ivoire n'était pas une zone fréquentable. Quand nous avons préconisé qu'une réunion ait lieu à Abidjan, les gens nous ont demandé si nous avons obtenu l'autorisation de Blé Goudé ou si nous avions discuté avec Soro Guillaume. Ceci pour dire qu'il y avait une psychose qui habitait les frères africains qui ont des images, des projections qui ne nous sont pas favorables. Aujourd'hui, le réseau peut les amener à reconsidérer leurs conceptions sur la Côte d'Ivoire. Seize pays africains envoient des parlementaires en Côte d'Ivoire, pendant trois ou quatre jours. Ces parlementaires travaillent, visitent librement la ville d'Abidjan. Cela va les amener à être nos avocats auprès de leurs pays pour dire que le processus de paix engagé est vraiment une réalité. C'est dire que la paix avec l'accord de Ouaga est en marche en Côte d'Ivoire. C'est pour nous une façon de repositionner la Côte d'Ivoire comme étant un pays phare en Afrique de l'Ouest. Il y a donc des dividendes que nous recueillons à travers cette assemblée générale.

L'organisation d'une telle assemblée générale doit nécessiter d'importants moyens. D'où tirez-vous votre financement vu que l'Assemblée nationale ne finance pas les organismes privés ?
Des difficultés existent, mais nous avons foi en notre pays. Nous avons pris des contacts qui, nous l'espérons, seront fructueux. De telles manifestations financées par la Banque mondiale et la Côte d'Ivoire, nous avons foi en notre pays tout en espérant qu'il nous procurera des moyens nécessaires pour réussir notre mission. La banque mondiale est prête pour sa part mais c'est nous qui ne le sommes pas. Mais nous continuons de prendre des contacts.

Honorable au terme de notre entretien auriez-vous une adresse à l'endroit des Ivoiriens et des gouvernants ?
Interview réalisée par
Bidi Ignace

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