mardi 26 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Depuis dimanche dernier, les négociateurs ivoiriens ont pris congé du facilitateur, Blaise Compaoré, qui les a reçus pendant 48 heures en vue de lever les obstacles au bon déroulement du processus de paix. En voici les décisions.

Les différentes délégations des acteurs du " dialogue-direct " issues du camp présidentiel et des Forces nouvelles étaient le week-end dernier à Ouagadougou où ils ont planché sur le processus de sortie de crise en cours. Il s'agissait pour le président Blaise Compaoré de donner un coup d'accélérateur au processus de paix qui semble piétiner à certains points. Durant 48 heures (samedi et dimanche), les délégations conduites respectivement par le ministre Désiré Asségnini Tagro et le ministre Louis-André Dacoury Tabley ont eu des séances de travail avec le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré. Comme en février dernier, les discussions se sont déroulées à huis clos, loin des regards des journalistes. De sources proches des discussions, les rencontres se sont déroulées dans une ambiance bon enfant et les parties n'ont eu aucun mal à trouver un terrain d'entente sur les questions à l'ordre du jour. Ainsi, l'épineuse question des grades des militaires des forces nouvelles a-t-elle été discutée et les protagonistes ont harmonisé leurs vues sous le regard du président Blaise Compaoré, également président du Cadre permanent de concertation (CPC) initiateur de cette autre rencontre des acteurs du " dialogue-direct ". D'abord les parties ont convenu que les militaires des Forces nouvelles qui disposent de grades qui à l'évidence respectent une progression normale ne seront pas rétrogradés. Autrement dit, ceux qui sont passés du grade de colonel à celui de général pourront conserver leur nouveau grade. En revanche, ce ne sera pas pareil pour ce qui concerne les militaires des Forces nouvelles qui se sont octroyés de façon spectaculaire des grades et qui du grade de caporal par exemple, se sont retrouvés aujourd'hui au grade de capitaine ou lieutenant. Sans passer par les grades intermédiaires. Selon nos sources ouagalaises, les délégations ont retenu dans un premier temps, l'idée d'une " décision politique " qui maintiendrait le grade des soldats dans cette situation ; c'est-à-dire qui viendrait confirmer le grade qu'ils se sont octroyés à la faveur de la crise. Dans un second temps, il a été convenu que les militaires qui n'ont pas respecté les différentes étapes dans le cadre de l'avancement au sein de l'armée devraient se contenter juste du grade supérieur suivant directement leur ancien grade avant le déclenchement de la crise. Ainsi, par exemple, un Caporal pourra devenir un Sergent. Pour ce qui est de la nouvelle armée, il sera fixé un quota de recrues pour chacune des deux armées devant faire partie de la future armée integrée . Les recrues des Forces nouvelles qui ne seront pas retenues pour la prochaine armée seront démobilisées à l'instar des groupes d'autodéfenses qui ont soutenu le camp présidentiel. Ces combattants seront, bien entendu, pris en compte dans le cadre du programme du service civique. Les deux parties ont en outre planché sur la question du choix de l'opérateur technique dans le cadre de l'opération de l'identification et du recensement électoral. L'opérateur technique du groupe Sagem-France choisi en son temps par le premier ministre Charles Konan Banny a été maintenu. Les parties n'ont pas récusé l'opérateur français - dont la mission consistera en la confection des cartes nationales d'identité sécurisées et les cartes d'électeurs - ; mais elles ont retenu de nouvelles conditions. En effet, il est prévu la renégociation avec Sagem-France des clauses du contrat en tenant compte des ressources du pays. Il s'agira de fixer par exemple un coût assez raisonnable que pourrait supporter l'Etat de Côte d'Ivoire.

ROBERT KRA

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