mardi 26 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

"Alors qu'ils nous ont demandé de tourner la page sur les événements de novembre 2004, la France veut nous ramener à cette même page ", regrette le président du COJEP, Charles Blé Goudé. Il a tenu ces propos hier au siège de l'organisation panafricaine qu'il dirige à Yopougon au cours d'un point de presse. Le but de cette conférence de presse a consisté à donner son avis sur la présence depuis deux semaines en Côte d'Ivoire de deux juges français. Mais aux dernières nouvelles et avant la conférence de presse de Blé Goudé, les autorités françaises ont mis fin à cette mission qu'elles ne voient pas d'un bon ?il. Ces juges avaient l'intention d'interroger les patriotes dont leur leader Charles Blé Goudé sur les événements de novembre 2004. Là-dessus, Blé Goudé est formel : " tout le monde sait que les Ivoiriens sont tombés sous les balles assassines des soldats français. Les images sont là pour prouver ". Mais ce qui paraît étrange et suspect dans l'attitude des autorités judiciaires françaises, à en croire le leader de la galaxie patriotique, c'est le contexte de la présence de ces deux magistrats français. " Pendant que le processus de paix avance à grands pas avec ma dernière visite à Bouaké, celle de la jeunesse des Forces nouvelles dans mon village, c'est ce moment-là que la France choisit pour tenter de nous détourner de notre objectif. La présence de ces deux juges à Abidjan est une provocation, c'est une entrave au processus de paix. Ils veulent distraire les Ivoiriens ", dénonce-t-il. Tout compte fait, le président du COJEP demeure serein et confiant sur ce dossier. Il le confirme en disant ceci : " Je ne me reproche rien dans ce dossier de novembre 2004. Je demande à ces juges qui ne m'ont pas encore approché officiellement de venir m'interroger. Je suis entièrement à leur disposition ". Cependant, Blé Goudé exige que la justice soit la même pour tous. C'est pourquoi, il insiste pour entendre à son tour les autorités françaises sur les motivations profondes de leurs attaques contre les Ivoiriens et l'aviation civile de la Côte d'Ivoire. Le président du COJEP est déçu de la malhonnêteté de la France qui avait pourtant demandé à la Côte d'Ivoire d'oublier ces tristes événements. Aux patriotes, Blé Goudé demande de concentrer leurs énergies et intelligences sur la sortie de crise qui est imminente grâce à l'accord de Ouagadougou dans lequel, il s'est investi avant, pendant et après. " Personne ne réussira à nous détourner de la voie choisie par les Ivoiriens et les Africains. Que les Ivoiriens soutiennent Laurent Gbagbo et Soro Guillaume ", a soutenu Blé Goudé. Dans le cadre du processus de paix, il a annoncé qu'il se rend demain à Bouaké en vue d'offrir de nombreux matelas aux étudiants de l'université. Et le lendemain jeudi, Wattao et lui participeront à l'enregistrement de l'émission ''Tempo''.

Le procureur Tchimou interpellé
Cela fait maintenant plus de 6 mois qu'un Ivoirien répondant au nom de Yapo Innocent est incarcéré injustement dans une prison pour terroristes en France. Il lui est reproché d'être un des bras séculiers de Blé Goudé et d'être à la base des malheurs des ressortissants français en novembre 2004. A en croire Blé Goudé, cet Ivoirien " arrêté chez lui à la maison à 4h du matin, n'a pas droit à des avocats, encore moins à des visites. Torturé, il a soutenu que c'est moi qui l'ai envoyé attaquer des domiciles des Français ". Face à cette injustice flagrante des autorités françaises, Charles Blé Goudé invite les autorités ivoiriennes à suivre avec un grand intérêt ce dossier. Notamment le procureur de la République, Tchimou Féhou Raymond qu'il invite à " prendre toutes ses responsabilités pour faire la lumière sur cette affaire ".

Fabrice Tété

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