mardi 26 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Tout indique que la partie sera âpre. La guerre ouverte entre les dignitaires du RDR et les dissidents connus de ce parti prend les allures d'un combat de titans. Du moins, les premiers sont dans l'arène, où les seconds promettent de les rejoindre.
Tous les ingrédients sont réunis. Le RDR et sa dissidence vont se livrer à une guerre sans merci, les prochains jours. Les sorties de Cissé Bacongo, ce week-end et hier dans les colonnes de confrères augurent de l'âpreté du duel. Tout porte à croire que les partisans de Ouattara, veulent en découdre avec Zemogo, Béchio et Ali Kéita. Et à ce jeu, le ministre de l'Enseignement supérieur y va de tout son dard. Il multiplie les accusations, pour justifier le retournement de veste de ses anciens camarades de lutte. Apparemment, il n'a cure des mises en garde de l'ex conseiller diplomatique, de Ouattara. Jean-Jacques Bechio qui a officiellement claqué la porte du RDR mardi 19 juin dernier avait pourtant prévenu. " Du haut de cette tribune, je voudrais dire à Ouattara et à tous ceux qui l'entourent qu'à partir de ce soir, si jamais un de leur gars s'amuse avec moi, je vais leur montrer comment on s'amuse. Et la Côte d'Ivoire en parlera de génération en génération ", a-t-il menacé ce jour-là en fin de matinée, dans un palace à Cocody-Riviera. Très remonté lors de son départ, Béchio, à l'en croire, n'a pas voulu verser dans l'invective. Tout au plus, s'est-il offusqué contre Bacongo qui le samedi précédent, le dénonçait d'avoir perçu 50 millions de francs, en vue de déstabiliser le RDR. L'ancien ministre de la Fonction publique a vertement décrié l'attitude de Cissé Bacongo, promettant dorénavant une virulente riposte à toute calomnie. " Je me contente de dire attention, moi je ne suis candidat à rien du tout. Je ne suis pas candidat à la présidence. Je n'ai rien à perdre. Mais si Ouattara et ses gens s'amusent, je vais leur montrer quelque chose. Ce qui est valable pour Ouattara est valable pour tout le monde ", a encore ajouté Béchio, visiblement décidé à donner le change. Et au moment où Cissé Bacongo fait feu de tout bois, les observateurs s'accordent à prédire un temps des plus orageux entre les dissidents et leurs adversaires déclarés. Surtout que Bacongo opte pour une attaque frontale. Il n'a pas de mots assez durs pour tancer Zemogo et ses partisans les plus connus. Notamment, il ne ménage pas Béchio. " Depuis que je l'ai connu, je ne l'ai jamais vu travailler de ses dix doigts. Certes il a été ministre du Président Houphouët-Boigny, cela est clair. Après cela, il a été ambassadeur de la Côte d'Ivoire auprès des Nations Unies. Nous savons tous comment cela s'est terminé. Un rapatriement, j'allais dire d'urgence, pour éviter un incident diplomatique. Mais quand il est arrivé des Nations Unies, il était chez lui à la maison où je le trouvais tous les jours. De 1994 à 2000, nous ne l'avons jamais vu travailler de ses dix doigts ", a relaté Cissé Bacongo, pour relever, dit-il, toutes les sollicitudes de Ouattara à l'égard du diplomate, durant sa traversée de désert. Avec en prime, affirme le ministre, un salaire mensuel d'un million 500 mille francs. Une sortie qui, selon l'entourage de Bechio, ne restera pas sans suite. L'ex-conseiller d'ADO, au dire de ses habitués, annonce une cinglante réplique. Il en va de même pour Aly Kéita, traité de " mercenaire " par le ministre de l'Enseignement supérieur. Kéita qui s'apprête à rendre publique sa démission du RDR, devrait à l'occasion, répondre au membre du gouvernement. Et l'ancien porte -parole du RDR, pourrait lâcher bien de secrets. Un tir groupé, signe que les hostilités sont définitivement ouvertes entre les deux camps. Ainsi l'opinion sera située sur " le destin du mercenaire " Aly Kéita.

Guillaume N'Guettia

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