mardi 26 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le leader de la jeunesse patriotique serait-il le dindon de la farce ? Si dans l'entourage de Blé Goudé, l'on reste muet sur le sujet, une certaine opinion s'interroge. Elle s'accorde à admettre que la mise en ?uvre de l'accord de Ouaga fait des victimes. Il s'agit des personnalités frappées par la sanction prise par le conseil de sécurité de l'ONU. Et qui empêche Blé Goudé et Eugène Djué de la galaxie patriotique, ainsi que Fofié Kouakou du MPCI de quitter le territoire ivoirien. Une mesure qualifiée d'injuste par nombre d'observateurs. Pourtant, la signature de l'accord de Ouaga avait fait poindre une lueur d'espoir sur la levée de la sanction onusienne. Lors du dialogue direct facilité par Blaise Compaoré, les délégations conduites par Désiré Tagro et Dakoury-Tabley ont planché sur le sujet. Dans le communiqué sanctionnant les pourparlers de Ouaga, cet aspect de la crise ivoirienne a été donc mentionné. Ainsi le titre 6 de l'accord, qui se rapporte aux ''mesures visant à consolider la réconciliation nationale, la paix, la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens'' a mis du baume au c?ur des partisans des personnes épinglées. Mais l'application des arrangements politiques fait déchanter ceux qui sans doute, ont crié trop tôt victoire. A la pratique, le gouvernement de Guillaume Soro fait de la levée de cette pénalité, la cinquième roue de la charrette. Une attitude bien curieuse. C'est que, c'est de notoriété, les victimes de l'ONU ont donné la pleine mesure de leur capacité à peser sur le processus de sortie de crise. La caravane de la paix initiée par le COJEP est de fraîche mémoire. Trois mois durant, Blé Goudé et son staff ont parcouru près de 50 villes pour préparer les esprits à accepter ce que la galaxie patriotique considérait comme un affront : la nomination de Soro à la Primature. Le leader de l'Alliance, par monts et par vaux, a concilié les vues et fait tomber des barrières jusque là infranchissables. Retombée inattendue de ce long périple pour la paix, la reconnaissance publique du ministre de la Réconciliation nationale. Il n'empêche. Le point 6.4 de l'accord de Ouaga est foulé aux pieds. " Les parties au présent accord conviennent de saisir l'Union africaine, par l'intermédiaire de la CEDEAO, pour demander au conseil de sécurité des Nations unies la levée immédiate des sanctions frappant les acteurs de la crise ivoirienne ", stipule ce passage qui visiblement n'est pas une priorité. Les tenants de cette thèse prétextent de la récente tournée d'une délégation de l'ONU à Abidjan. Ces fonctionnaires onusiens qui ont rencontré entre autres, le président de la République et son Premier ministre n'ont pas été instruits de la levée de l'embargo contre Blé, Djué et Fofié. Tout au plus, les collaborateurs de Ban Ki-moon ont-ils été exhortés à soustraire les armes mais de la peine infligée par le conseil de sécurité, c'est le black-out. Les émissaires venus évaluer le processus de sortie de crise l'ont expressément indiqué. A aucun moment, la punition des trois personnes n'a été abordée ". Ce, au grand dam des partisans du COJEP dont le chef de file, admettent-ils, a amplement contribué au succès du dialogue direct. C'est donc quasiment acquis. La nouvelle résolution onusienne qui est attendue dans les semaines à venir, ne mentionnera pas la levée des sanctions contre celui qui a été pourtant promu ambassadeur de la paix, par le ministre Danon Djédjé.

G. N'G

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