mardi 26 juin 2007 par Notre Voie

Au terme de la tournée prospective dans le département de Bouna initiée par le FPI, le secrétaire fédéral adjoint du FPI a bien voulu parler de la résistance des militants à Bouna et la vie du FPI dans une interview accordée à Notre Voie. Notre Voie : Vous êtes le secrétaire fédéral adjoint du FPI à Bouna et vous y êtes resté pendant la guerre. Comment avez-vous bravé la rébellion ?
Sansan Hien Harisson : Ici à Bouna, nous les militants du Front populaire ivoirien avons pu surmonter notre peur pour braver les Forces Nouvelles, et cela nous a permis d'entretenir la flamme du FPI pour ne pas qu'elle s'éteigne. Dans un premier temps, nous étions un peu paniqués et froids. Parce que quelqu'un qui n'aime pas votre père ne peu pas aimer ses descendants. C'est le Front populaire ivoirien qui a été attaqué. Par ricochets, tous ceux qui étaient de cette sensibilité politique étaient recherchés pour être tués ou menacés. Pendant les premiers moments, nous nous sommes cachés avec nos familles. Petit à petit, la confiance est revenue. Nous avons vaincu la peur et nous sommes restés jusqu'à ce jour à Bouna avec les Forces Nouvelles en armes. Certains militants des autres partis ont commencé à adhérer au FPI. Au moment opportun, une grande cérémonie sera organisée en leur honneur. N.V. : Comment allez-vous vous y prendre pour que certains militants qui ont encore peur puissent rejoindre vos rangs ainsi que les autres militants des autres partis qui hésiteraient encore ?
S.H.H. : Au début de la crise, entre nous les militants, on se regardait tout en communiquant discrètement. Mais, au fur et à mesure que la peur a été dominée et que tout a commencé à se décrisper, nous avons pris nos responsabilités. Parce qu'il n'y a pas de raison de rester toujours sans pouvoir organiser de réunions. C'est ainsi que nous avons commencé à tenir nos réunions. Donc nous avons demandé à certains militants FPI de ne plus avoir peur et de venir participer aux rencontres. Pour les sympathisants, nous leur avons fait comprendre que nos inquiétudes ont été levées et qu'ils pouvaient nous rejoindre. Si les leaders au niveau d'Abidjan travaillent ensemble et se retrouvent, alors nous, à notre niveau, nous pouvions nous organiser pour pouvoir appuyer cela. Nous rendons régulièrement visite à nos militants, tout en leur demandant de garder le courage et que cette crise va prendre fin. Nos militants m'ont compris et m'ont encouragé, tout en me rassurant que si la pirogue chavire, cela se fera avec eux. En tout cas, les militants m'ont encouragé et nous espérons bien que cela attirera les militants des autres partis vers le Front populaire ivoirien. N.V. : A Bouna, on vous traite de courageux et de brave. Quel est votre secret?
S.H.H. : Il faut dire que rien qu'à écouter le camarade Laurent Gbagbo, le président de la République de notre pays, tout militant du FPI qui veut mener la lutte auprès de lui ne peut qu'être courageux et brave. C'est-à-dire copier sur Laurent Gbagbo ou aller à son école. Parce que c'est un modèle de courage de quelqu'un qui aime son pays. En ce qui me concerne, comme je veux ressembler au Woody de Mama, j'ai bravé les coups bas, les menaces de mort. Même lors de la visite de l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, publiquement, il a loué mon courage et ma bravoure. M. Stoudman, lui a également emboîté le pas. Tenez-vous bien le chef des Forces Nouvelles basé à Bouna, M. Morou Ouattara, m'a convoqué dans son bureau et m'a encouragé dans le combat que je mène pour le compte du Front populaire ivoirien à Bouna. Aujourd'hui, grâce à mon courage, le Front populaire ivoirien est debout. Tous ceux qui nous tenaient des propos orduriers sont convaincus que le FPI reste un parti fort et sont prêts à nous rejoindre très prochainement. C'est un sentiment de joie et de fierté qui m'anime lorsque je passe à travers la ville de Bouna. N.V. : Comment se porte le FPI à Bouna ?
S.H.H. : Aujourd'hui, à Bouna le Front populaire ivoirien se porte très bien. Nous avons commencé à enregistrer la venue de nouveaux militants du Rassemblement des républicains. Ils sont déjà au nombre de 350 qui vont bientôt officiellement claquer la porte au RDR. La preuve, le premier adjoint au maire, M. Hien Kodio Wélè, vient de rompre avec le RDR d'Alassane Dramane Ouattara. Il y a déjà plus de 200 filles âgées de plus de 18 ans qui se sont fait inscrire pour acheter leur carte d'adhésion au FPI. Aux prochaines élections, nous donnerons 95% de voix au président Laurent Gbagbo. Il faut être sûr d'une chose, le FPI n'a plus d'adversaire ici. Les militants du RDR sont découragés de leur leader, tout comme ceux du PDCI. Comme on le dit, il n'y a pas match. Attendez les résultats aux prochaines élections. Vous avez vu, pendant cette tournée, nos militants ont augmenté de nombre. A Bouna, Laurent Gbagbo est qualifié de Dieu. Pour eux, Laurent Gbagbo gouvernera la Côte d'Ivoire pendant longtemps, car c'est un garçon ; il a vaincu la France. Chaque jour, de nouveaux militants se font enregistrer parce qu'ils veulent voter Laurent Gbagbo, en particulier, et, en général, le FPI.


Interview réalisée à Bouna par Jean Goudalé

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