mardi 26 juin 2007 par Notre Voie

C'est à croire que Pat Sako a été dangereusement piqué par une plume. A tel degré qu'il veut manger du journaliste. Maladresse incurable. Samedi, au CSY, le lead vocal d'Espoir 2000 a encore pris pour cible les journalistes de Côte d'Ivoire. Des professionnels conscients de leurs tâches qui l'ont pourtant joliment taillé, poli et rendu vendable avec leurs verbes pour devenir le nouveau Michael Jackson qu'il croit déjà être. A vous les journalistes, on se connaît en détail/Quand les Zaïrois chantaient Mama langaï, vous vous mettiez à genoux sans comprendre quelque chose? Cette animosité inscrite dans sa chanson Jalousie?, Pat Sako l'a abondamment reprise à dessein devant un public enchanté, ignorant malheureusement son ingratitude. Le chanteur zouglou a tout à apprendre. Il doit savoir que la Côte d'Ivoire n'a pas la même tradition musicale que le Congo (au lieu de Zaïre comme il dit par mépris dans sa chanson). Et qu'il était de bon alois que les journalistes qui étaient témoins du temps de la domination des musiciens congolais, ne se ridiculisent pas au nom d'un patriotisme aveugle qui jetterait le doute sur leur formation professionnelle et le niveau de leur culture générale, en s'opposant à leur succès évident auprès du public national. Après eux, de nouvelles générations dont celles d'aujourd'hui, ont dignement assuré le relais, espérant qu'un jour, notre Côte d'Ivoire à nous tous prendrait sa revanche, mais au prix du travail, sur le Congo et d'autres pays de l'Afrique noire. C'est dans cette logique que le zouglou, que Pat Sako n'a découvert qu'en 1997 à la faveur de la sortie du premier album d'Espoir 2000, a été révélé au grand public avec le soutien total des journalistes. D'ailleurs ? ironie du sort-, cette ?uvre, le groupe la doit au flair du journaliste Barthélemy Inabo, en tant que son premier producteur, qui aura tout mis en ?uvre pour les imposer. Mais contre toute attente, Pat Sako et ses amis se retourneront, l'accusant de les avoir grugés.
Notre chanteur enragé devrait également apprendre que le journal qui révéla le mouvement zouglou dans ses colonnes en 1991 se nomme Le Jeune Démocrate . Il était soutenu par les médias chauds à travers Georges W. Aboké avec son émission Tempo et Soro Solo, alors sur Radio Côte d'Ivoire, qui eut la primeur de l'album Zomamazo de Poignon, première ?uvre moderne zouglou sur le marché. Que les mégalomanes des temps modernes qui veulent réinventer l'Histoire à leur profit arrêtent donc d'abuser le peuple. Les journalistes ne sont pas dupes, ils seront toujours là pour témoigner. En toute modestie. Pour que le combat de l'indépendance culturelle de la Côte d'Ivoire soit une conscience collective incorruptible.


S.A

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