mardi 26 juin 2007 par Notre Voie

Le chef de l'Etat français Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Brosca a commis hier sa première erreur en matière de politique africaine. Cette grosse gaffe s'est traduite par l'absence de l'Union africaine (UA) et du Soudan à la réunion du groupe de contact international sur la crise au Dafour qui s'est tenue hier, lundi 25 juin 2007, à Paris (France). Cette rencontre organisée à l'initiative de Nicolas Sarkozy, a rassemblé plusieurs pays et organisations internationales dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Japon, l'ONU, l'Union européenne et la France.
Elle visait, selon ses organisateurs, à apporter plus de cohésion à l'action de la communauté internationale vis-à-vis du Dafour, région de l'Ouest du Soudan confrontée à une vaste crise depuis 2003. Une situation désastreuse marquée par plus de 200 mille morts, des milliers de déplacés qui s'enfuient principalement vers le Tchad et d'innombrables dégâts de tous ordres. De nombreux observateurs parlent de génocide orchestré par le régime du Président soudanais, Omar El Béchir. La communauté internationale dont l'ONU, l'Union africaine, l'UE, le G8... se préoccupe de la situation qui prévaut au Darfour. Même si au plan de la méthode, les uns sont opposés aux autres. Les Etats-Unis, par exemple, préconisent la prise de sanctions internationales contre le Soudan. Ce à quoi s'oppose la Chine. Comme à son habitude, la France souffle le chaud et le froid. Bien qu'elle soit en réalité pour des sanctions contre Karthoum, elle n'ose pas l'afficher clairement de peur de perdre son influence?? dans le monde arabe. Sarkozy qui aspire se positionner très rapidement sur l'échiquier international, applique la vieille méthode gaulliste qui consiste à décider à la place des africains dans tous les problèmes qui engagent l'Afrique ou une partie du continent. D'où la tenue du sommet de Paris et la mise à l'écart de l'UA et du Soudan. Vexée, l'Union africaine a décliné l'invitation tardive de la France au motif qu'elle n'a pas été associée à l'organisation de la rencontre. Quant à Karthoum, il s'est interrogé sur l'intérêt d'un tel sommet. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères semble s'en moquer. ...700 soldats qui sont là-bas, on ne les paie pas et ils ne font rien parce qu'ils n'ont pas reçu de salaires depuis janvier?, dit-il ironiquement à propos des soldats de l'UA présents au Soudan. La réunion de Paris risque d'être un pavé dans la mare. D'autant plus que la solution politique que l'on perçoit comme véritable voie de sortie de crise au Darfour, ne pourra être prise qu'avec l'accord du pouvoir soudanais.
Comment envisage-t-on cette solution si les concernés au plan national et régional (le Soudan et l'UA) sont absents à une rencontre censée être celle qui parle de la paix au Darfour ? La Chine n'est pas le Soudan. C'est une erreur de croire que Beijing remplace valablement Karthoum concernant le Darfour.


Didier Depry dididredepri@yahoo.fr

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